mercredi 26 octobre 2011

VANITE D’UN ACHARNEMENT THERAPEUTHIQUE SUR UNE SOCIETE MORIBONDE, QUE SON ECHEANCE HISTORIQUE CONDAMNE A TOUS LES EC




Pourquoi tout va si mal dans cette société où s’accumulent jour après jour dans une spirale désespérante, des difficultés inextricables ?

C’est tout simplement parce que nous ne nous sommes pas encore résignés à en finir une bonne fois, avec cette société qui, bien qu’elle n’ait pas démérité, se trouve d’évidence, en sa phase terminale, et qu’aucun traitement ne sauvera. Car, rien en ce monde n’a vocation à l’éternité, pas davantage cette société que quelque autre réalité, et que cette mort naturelle signifie tout simplement que ce qui fut fondamentalement sa “vocation”, a été accompli, et ce, depuis longtemps. Or, le maintien obstiné d’une société qui, ayant réalisé cette vocation, se trouve désormais sans objet, celui-ci étant “achevé”, ne peut lui réserver par delà cette “échéance”, qui est l’aboutissement logique de sa détermination à un objet, qu’une grimaçante “déchéance”, que rien dans la logique des choses, ne permettra d’éviter, et que manifestent tous ses “échecs”.
Retenons bien la logique implacable qui enchaine ces trois mots d’une même origine, à savoir que, par delà “l’échéance”, il ne peut y avoir que les “échecs”, d’une “déchéance”. Car, nous nous trouvons depuis quelques années déjà, bien au-delà de l’échéance.

Entendons-nous bien ici.

Si ce qui aura été, et qui demeurera pour l’histoire, malgré tout les griefs que peuvent lui faire en toute légitimité, les peuples non européens, la fantastique civilisation occidentale, se trouve maintenant dans un “échec” total, c’est tout simplement parce que mine de rien, depuis longtemps, et sans que nous n’en ayons pris conscience, elle a parfaitement “réussi”. Dès lors, en comprenant bien qu’une fois que vous avez gagné la course, il ne vous sert plus à rien de continuer de courir, comprenons que toute réussite, n’implique à son instant même, que des “échecs”, pour la poursuite sans objet de la course qui y a conduit. Et ceci, parce qu’il n’existe absolument rien du fond de l’univers, susceptible d’aménager pour cette civilisation, ce qui constituerait alors un surprenant espace de “sur-réussite”, pour qu’elle puisse avoir encore positivement, objet à “courir”.

Non, il faut se rendre à l’évidence, cette civilisation occidentale ne peut plus avoir encore positivement “cours”, tout simplement parce quelle n’a plus d’objet.

Parler de “réussite” ici, consiste à considérer le sens purement technique de ce terme, dégagé de toutes considérations morale ou humaniste, pour lesquelles il ne serait évidemment pas adapté, concernant cette civilisation qui sur ce point, aurait du bien mieux faire. Mais ceci signifie tout simplement que ce pour quoi, dans la logique historique de notre humanité, cette civilisation était fondamentalement faite, c’est à dire sa “vocation”, a bien été parfaitement “accomplie”.

Il s’agissait en fait en cette vocation, de permettre à notre humanité d’accéder à une parfaite maitrise des choses matérielles, qui la rendrait heureusement maitresse de sa destinée. Et il est de fait que, le très haut niveau actuel des sciences et des techniques, auquel, grâce à sa grande rigueur organisationnelle, cette civilisation occidentale nous a permis d’accéder, fait qu’aujourd’hui, plus aucune de ces pénuries qui étreignent encore, honte sur nous, une si grande partie de notre humanité, ne possède en réalité, de stricte justification objective.

Car, ce sont bien les lamentables conflits archaïques et persistants entre les hommes, qui nous privent de faire fructifier le legs considérable de cette civilisation à notre humanité, afin de parvenir à la suffisance pour la totalité de celle-ci.

En ne perdant pas de vue que ce qui a principalement motivé sa “course”, avec tous ce que cela suppose alors de “concurrence”, de rivalités, et de conflits entre les hommes, pour la capture et la possession de biens, ce sont les insuffisances matérielles, et particulièrement alimentaires qui ont si terriblement malmené notre humanité des siècles durant, il est facile de comprendre que ce système justifié et dynamisé par la pénurie, ne saurait gérer la satiété. C’est ce qui explique que depuis des années déjà, cette civilisation occidentale ne se maintient qu’à la faveur de “contre-objets”, c’est à dire en récréant ça et là artificiellement, les pénuries qui la justifient.

Il nous faut donc passer à tout autre chose, c’est à dire à un système où la coopération et l’entente entre les humains, primeront sur leurs rivalités. Mais, il se trouve que par nature même, l’actuel système n’a justement pas vocation à établir cette entente, et tous ceux qui le dirigent déjà, ou qui aspirent à le faire, et qui tentent ou prétendent vainement, favoriser un règlement de nos problèmes actuels, par sa gouvernance, serait-elle la meilleur et la mieux intentionnée, nous condamnent, par maladresse ou par intérêt, à demeurer dans la tourmente. Car, c’est sur la base d’une démarche “sectaire” de ses créateurs, que s’est établie sa réussite.

Observons en effet, qu’en opposition avec celle d’autres hommes situés sous d’autres latitudes, “l’investigation” de l’homme occidental, procède spontanément, principalement par “l’analyse”, c’est à dire par une préoccupation à établir “ce qui différencie”, afin de comprendre dans la spécificité de ses formes, le monde qui l’entoure. Or, l’implication comportementale de cette disposition psychique, correspond à un “sectarisme”, selon lequel il sera préoccupé d’établir et de maintenir “tout ce qui sépare”. C’est à cette disposition psychique fondamentale, qu’il doit bien sûr, la rigueur, la précision, et la ponctualité, qui sont de ses qualités naturelles, de même que l’extrême sélectivité et l’élitisme, selon lesquels se trouve structurée sa société. Mais malheureusement, c’est également cette disposition qui vaudra aux autres peuples d’avoir à subir, tout le “racisme” qu’historiquement, il leur aura constamment manifesté.

L’homme occidental, s’il s’est montré très efficace pour nous décrire la pluralité des formes de notre univers, il n’est pas au départ, psychiquement équipé, pour pouvoir en envisager spontanément “l’unité”. Pour comprendre cela, imaginons qu’au lieu de posséder un angle de vision d’à peu près 180°, il ne soit que de quelques fractions de degré. Nous serions en mesure de distinguer un détail sur la surface de la Lune, mais nous ne pourrions jamais comprendre la Lune, que nous ne verrions jamais en son entier. Ceci signifie qu’une capacité à envisager la particularité, relève de dispositions opposées à celles d’une capacité à envisager la globalité.

Bien sûr, il demeure qu’un exercice “culturel” permet par définition même de pourvoir aux insuffisances, ou de se défaire des excès, de nos dispositions “naturelles”, de sorte que même un occidental préoccupé de cette question, pourra accéder par son “intellect”, à ce à quoi d’autres accèdent directement par leur “affect”. Mais, cet exercice nécessite qu’il ait une saine motivation pour se charger de parcourir cette voie, ce qui n’est pas le fait de tous.

Ainsi, dans la mesure où l’accès à cette vision du monde ne lui est pas spontanée, ce n’est donc pas prioritairement à l’homme occidental, de conduire notre humanité dans la voie de “l’universalité”, alors même qu’ainsi que nous pouvons l’apercevoir en ces temps d’un mouvement de mondialisation qui s’impose malgré bien des réticences, tel est bien le rendez-vous qui nous est actuellement fixé.

A l’opposé de cela, l’investigation des hommes de la partie méridionale de notre planète, procède spontanément quant à elle, principalement par “l’analogie”, c’est à dire par une préoccupation à établir “ce qui identifie”, afin de comprendre dans la finalité unitaire de ses formes, le monde qui les entoure. L’implication comportementale de cette disposition psychique, correspond à ce que l’on pourrait qualifier techniquement de “totalitarisme”, en étant bien d’accord qu’il ne s’agit évidemment pas ici, d’une description du cas extrême de l’organisation politique ainsi nommée, mais qui cependant, selon une préoccupation d’établir et de maintenir “ce qui rassemble”, se traduit bien par un moindre degré d’autonomie des individus, ou si l’on préfère, un moindre degré d’individualisme, de ceux-ci. Ceci, au sein de sociétés régies par des règles coutumières souvent rigides, et volontiers liberticides. Bien sûr, c’est cette disposition psychique fondamentale, qui fait que ces hommes manifestent bien plus d’empathie, de solidarité, de générosité, et une bien plus grande sociabilité, que les occidentaux. Or, ces qualités font actuellement si cruellement défaut, dans nos sociétés matérialistes d’aujourd’hui, qu’elles constituent l’occasion historique de ces hommes, qui vont avoir en charge d’aider à une profonde “re-socialisation” de sociétés dissolues, auxquelles un individualisme outrancier, a fini par faire perdre leur sens et leur raison d’être.

Pour comprendre l’origine et la nécessité de cette différenciation, accordons-nous ici, le temps d’une approche “cosmologique”, même si elle et un peu délicate, de cette question.

Considérerons que notre univers d’une façon générale, et notre humanité qui participe de lui, en particulier, sont établis selon une “contradiction fondamentale”, qui est celle selon laquelle un “tout”, se trouve nécessairement constitué d’une pluralité de “parties”. Dans une telle disposition, il existe une contradiction logique entre ce qui tend à assurer la cohésion du tout, et ce qui tend à maintenir la spécificité des parties, étant bien entendu que si celles-ci se confondaient totalement en lui, ce tout ne serait précisément plus “constitué”, puisque cette disposition suppose la persistance de parties. Or, en aucune façon il ne saurait “être”, quoi que se soit de non constitué, car une telle chose ne pourrait, ni apparaitre, par la “constitution” d’une pluralité de parties, dans la singularité d’un tout, ni disparaitre, par la “restitution” de ces parties en leur individualité

Si elle se pouvait, une telle chose serait alors, éternelle, et immuable, ce qui est totalement antinomique avec la fonction d’être, qui implique la temporalité, et la variabilité.

Il vient de cela que notre humanité qui est constituée selon la résolution contradictoire que constitue une “collectivité d’individus”, n’échappe donc pas à la nécessité d’être sous-tendue dans la réalité de son “être”, par la contradiction de ce qui tend à la faire collectivité, c’est à dire “une”, et ce qui tend à sa réalisation en une pluralité d’individus, c’est à dire “multiple”. Or, si cette contradiction de forces était “statique”, il ne se passerait évidemment rien, de sorte qu’elle ne saurait sous-tendre l’être de notre humanité qui nécessite quant à lui, “qu’il se passe”. Il s’agit donc d’une contradiction de forces “dynamiques”, dont le modèle est la contradiction de forces selon laquelle se trouve établie le mouvement du “pendule”, où, au développement de l’une dans un mouvement, correspond la potentialisation graduelle de l’autre, jusqu’à l’inversion de ce mouvement, et qui possède donc, tout comme le mouvement de ce pendule, une résolution sinusoïdale, “périodique”.

Tout ceci pour dire que la dynamique qui sous-tend l’être de notre humanité, lui impose “d’évoluer” tout au long des siècles, entre deux phases périodiques contradictoires, l’une de la spécification “sectaire” de ses parties, et l’une de la reconstitution “totalitaire” de son unité, et c’est bien dans une telle phase que nous sommes entrés depuis quelques années, telle qu’elle se manifeste, même si ce n’est pas pour l’instant de façon très heureuse, avec ce que nous nommons, faute d’autre terme, la “mondialisation”.

Cette dualité de tendance afin de son “évolution”, nécessite corrélativement une dualité en deux catégories spécifiées, de ses acteurs, c’est à dire les humains. Ceci, étant bien entendu que les tropismes selon lesquels nous nous trouvons déterminés, ne sauraient déterminer une seule catégorie d’acteurs, dans deux directions opposées. Il en faut donc deux, les “sectaires”, et les “totalitaires”.

Tout ceci montre que nous sommes en route vers l’universalité. Celle-ci verra à terme, la fin de tous ces “dinosaures” sectaires et racistes, qui pourtant pérorent encore, parce qu’ils ne mesurent pas qu’ils se trouvent en cette affaire, face à deux colosses, Eros, et Chronos, contre lesquels ils sont totalement insignifiants, et qui ne les laisseront plus mal faire encore, le temps s’étant désormais fait l’allié de la tendance à l’unité. Ce mouvement verra également, n’en déplaise à certains “néanderthaliens”, qui prétendent s’y opposer, la ruine définitive des frontières, la libre circulation des hommes et des idées, et la création de “l’internation”. Quant à ceux qui font projet de s’opposer à la mondialisation, il font encore plus fort que celui qui combattait les moulins à vent, car voici qu’ils prétendent combattre le vent lui-même, celui implacable de l’histoire, qui les volatilisera.

Telle que nous l’indique l’ampleur des problèmes insolubles qui se posent à nous, et l’insuffisance conceptuelle des ceux qui ont à charge de les régler, mais qui n’osent pousser plus loin une analyse de la situation qui les montrerait clairement incompétents pour pouvoir procéder aux changements nécessaires, nous sommes clairement à un point d’inflexion de l’histoire de notre humanité, qui nécessité de nous repenser nous-mêmes, selon nos nécessités collectives. Car dans l’insatisfaction de celles-ci, nous ne pouvons justement pas prétendre à cette humanité, et il ne nous restera alors, par cette négation du fait de civilisation lui-même, que l’espace de prédation de la bête, pour tenter de nous en sortir chacun individuellement.

Nous autres les humains, possédons au sein de notre humanité, une double dimension. Une “individuelle” d’abord, celle selon laquelle se trouve établie notre “nature”, c’est à dire celle de l’animal bipède qui participe de nous, mais auquel nous ne sommes pas réductibles. Car, nous possédons également une dimension “collective”, selon laquelle s’établit cette fois, notre “culture ”, laquelle s’exprime en contradiction de notre nature, qu’elle contraint alors, soit en réprimant ses aspects socialement néfastes, soit en exploitant au-delà de leur simple expression naturelle, ses aspects socialement positifs.

C’est cette dualité de la condition humaine, que représentaient les anciens Egyptiens, avec le grand sphinx, où une conscience culturelle d’homme, représentée par la tête humaine du sphinx, contrariait le corps d’un animal voué à la prédation, c’est à dire un corps de lion. Ceci, pour bien nous signifier que l’animal prédateur, est celui qui a la maitrise sur les autres, mais que l’humain quant à lui, est celui qui à la maitrise sur lui-même.

Soyons alors bien attentifs au fait que c’est précisément par cette contrainte de notre nature par notre culture, cette dernière étant une expression de notre dimension collective, donc logique de notre “socialisation”, que nous sommes et demeurons des “humains”, autrement dit, des animaux bipèdes heureusement “humanisés”, c’est à dire soumis à des “scrupules”, qui n’encombrent en rien les autres animaux chez lesquels le vol, le viol, le meurtre, l’inceste, constituent des expression naturelles non contraintes. Car, la dissolution actuelle de nos sociétés, par le fait que des années durant, on n’y a fait que célébrer sous l’appellation de “gagneur”, la brute prédatrice au détriment de l’homme socialisé, tend logiquement à nous ramener au stade ancestral où nous n’étions que des animaux.

Refusons de redevenir des animaux, tel que ce système malfaisant nous y engage, et dans la logique duquel des gouvernements de prédateurs, n’envisagent rien d’autre que d’user de prétextes humanitaires, et de brutalité militaire, pour procéder à de véritables “braquages” de nations entières, afin de faire tout simplement main basse sur leurs ressources pétrolières.
C’est ce système qu’il nous faut défaire, avant qu’il ne nous défasse, et ne nous ne finissions par croupir comme des bêtes, dans la honte de nous-mêmes.

Bien sûr, du fond de la totale insignifiance dans laquelle ils s’abandonnent avec délectation, dans leur microcosme à l’abris de la tourmente qui nous affecte, ceux qui font projet d’assumer la conduite des affaires du pays, alors qu’ils ne possèdent même pas le début du règlement d’un seul de nos problèmes, tout simplement parce qu’il ne peut y avoir qu’échec dans la poursuite de ce système, semblent ne pas douter que nous leur accorderons encore, des années de nos existences, afin qu’ils puissent simplement se flatter d’être chefs.

Mais nous n’avons pas besoin de ces gens, parce qu’ils ne sont pas, et ne seront jamais dans cet “événement”, qu’ils ne comprendront jamais, bouffis qu’ils sont dans leur suffisance, indifférents qu’ils sont à notre peine, et enfermés qu’ils sont dans leur certitudes bornées.

Rassemblons-nous pour repenser de fond en comble, ce que devra être notre nouvelle société d’hommes et de femmes désireux d’humanité. Nous sommes un peuple majeur, et c’est maintenant à nous d’agir pour nous-mêmes, et surtout pour nos enfants...


Paris le 26 octobre 2011
Richard Pulvar