dimanche 29 avril 2012

POURQUOI TEL QUE “NOMME” ET SELON LES ASTRES, LE FUTUR PRESIDENT N’A DEJA PAS QUALITE POUR L’ETRE



Le verbe français “présider”, vient du verbe latin “praesidere”, lui-même construit avec l’adverbe “prae”, signifiant “devant”, et le verbe “sidere”, signifiant “se poser”.

Dans cette compréhension des choses, “présider” signifie “se poser devant”, étant sous-entendu, “devant les autres”, ce qui constitue bien sûr, l’attitude normale et fonctionnelle d’un guide.

Mais les anciens ne procédaient pas comme nous autres aujourd’hui, selon une pensée “analytique”, pour tenter de rendre compte des choses, par la révélation en les différenciant, de leurs aspects “sous-jacents”, afin d’en établir la fonctionnalité. Leur investigation s’opérait tout au contraire, par “l’analogie”, c’est à dire par le recensement, en les identifiant à ceux directement évidents d’une chose, des aspects d’autres choses “adjacents” à celle-ci, c’est à dire venant “s’adjoindre”, à ceux de la chose étudiée, pour en établir la fonctionnalité.

C’est donc selon les “ressemblances” existantes entre les choses selon leur globalité, en non selon les “différences” de leurs particularités, qu’ils parvenaient à la compréhension de ces choses.

Bien sûr, il existe une corrélation directe, entre la façon dont une chose se trouve constituée de parties, et selon laquelle se trouvent établies précisément, ses “particularités”, telles que nous le révèle l’analyse, et, la capacité de cette chose à s’inscrire à son tour selon ses particularités, comme étant la partie d’un ensemble supérieur, c’est à dire sa ressemblance avec d’autres, telle que nous le montre l’analogie, laquelle leur permet alors de s’assembler. Ceci, de sorte que ces deux démarches d’accès à la connaissance des choses, analyse et analogie, demeurent cohérentes, et donc parfaitement fondées, l’une et l’autre.

Cependant, si l’analyse permet d’en comprendre les plus infimes partie, c’est tout au contraire l’analogie qui permet une compréhension globale des choses et par là, des grandes règles qui régissent notre univers en son devenir, selon cette modalité que nous nommons le “temps”. L’analogie confine donc à une étude du rapport de l’espace au temps.

C’est pourquoi, selon cette compréhension globale découlant de leur investigation analogique, il était clair pour les anciens que, corrélativement à la double acception, spatiale, et temporelle, de ce terme, la “disposition spatiale” des choses, autrement dit, le “comment” elles se situaient, ne pouvait manquer d’être corrélative à leur “disposition temporelle”, autrement dit, le “pour quoi” elles se situaient.

Ainsi, présider signifiant déjà “se poser devant”, dans le sens spatial, les anciens pour lesquels les “rites” n’étaient pas du pipeau, mais possédaient une véritable fonctionnalité, considéraient que l’homme en cette posture devant les autres, dans l’espace, le “président”, n’y était pas simplement pour faire le beau, mais qu’il avait alors pour fonction première, de se situer également devant eux, “dans le temps”, autrement dit, “d’anticiper”.

C’est ce qui explique la proximité sémantique entre “sidere” qui décrit le fait de ce qui se pose, autrement dit de ce qui “sied”, selon l’implication “gravitationnelle” de ce terme, et par là temporelle, étant bien entendu qu’il ne peut “advenir” en un lieu, que selon ce qui sied en ce lieu, et le mouvement gravitationnel universel, tel qu’il nous est signifié par les astres, et qui se disait “sidera”, que nous avons coutume de traduire simplement par “les cieux”, en manquant de noter son implication temporelle. En fait “sidera” décrit l’ensemble des objets célestes, selon leur mouvement, par lequel nous apprécions le temps.

Ainsi, “praesidere” se trouve-t-il être homogène à “praesiderare”, qui avait parmi d’autres acceptions, celle de se situer devant (prae), l’implication des mouvements célestes selon lesquels il advient (sidera), ce qui revient clairement à dire “prévoir”. C’est d’ailleurs ce rapport de sidera à l’observation des choses, qui a donné le verbe latin “considerare”, d’où le français, “considérer”.
Dans cette compréhension des choses, le “président” est non seulement celui qui se situe devant les autres, afin de les guider, mais également celui qui pour cela “prévoit”, et il ne peut d’ailleurs guider correctement, que grâce à cela...

Or, il est clair que les candidats à notre élection présidentielle, ne prévoient rien, non seulement à cause de l’extrême platitude de leurs programmes, pour autant que l’on puisse considérer qu’ils en possèdent véritablement un, mais surtout, parce que de manière tout à fait prévisible, la suite logique des événements viendra fatalement faire échec tôt ou tard, à leur présidence.

Il est clair que si, selon une capacité à prévoir qui devrait être la leur, ils se savaient condamnés à l’échec, ils ne postuleraient pas, de sorte que le seul fait de leur candidature, suffit à établir leur totale incompétence en tant que “président”, puisqu’ils se révèlent par cela même, incapables de prévoir...

En réalité, et d’une façon logique, en la position qui sera la sienne, c’est à dire sur le fauteuil présidentiel, le nouvel élu ne possédera, ni les moyens institutionnels, ni politiques, ni économiques, ni sociologiques, ni idéologiques, et ni même la simple légitimité, pour pouvoir procéder à un bouleversement de fond en comble, de tout un système dont il doit justement à son fonctionnement, de se trouver en cet endroit, ce qui signifie clairement, qu’il ne pourra y demeurer sans lui.

Ainsi, pas davantage que Louis XVI, le futur président ne sera nommé pour faire la “révolution” qui de toute évidence, doit intervenir dans notre système socioéconomique. Tel sera donc le rôle d’autres, depuis d’autres lieux, et selon un tout nouveau discours, et il ne nous reste qu’à souhaiter pour le nouvel élu, que sa “sortie” prévisible, se fasse dans des conditions moins dramatiques pour lui, qu’elles ne le furent pour Louis XVI.

Ne prévoyant rien de ce qui l’attend, et s’y précipitant avec joie et bonheur, il est clair que le futur président, n’a d’ores et déjà pas qualité pour l’être “nominalement”, et il ne manquera pas de se faire traiter pour cela, d’usurpateur, avant d’être chassé.

Nous ne tarderons pas à le vérifier...


Paris, le 29 avril 2012
Richard Pulvar

samedi 28 avril 2012

LA REDOUTABLE QUESTION DE "L’AFFIRMATION"




Le succès impressionnant que vient de recueillir un parti d’extrême-droite, au premier tour d’une élection présidentielle, n’est pas tant une surprise, car la désaffection des électeurs pour les partis politiques gouvernementaux, de droite comme de gauche, incapables qu’ils se montrent depuis tant d’années, à apporter enfin une véritable réponse aux difficultés qui étreignent les citoyens de ce pays, était connue, ce qui rendait ce résultat prévisible.

Cependant, pour quelque peu annoncé qu’il fut, et même si ce n’était pas à ce niveau, il n’en est pas moins troublant et inquiétant, parce qu’il décrit clairement un “état d’esprit” grandissant dans le pays, qui conduit un nombre de plus en plus grand de ses citoyens, à s’affranchir de toutes les contingences morales qui, établies sur le souvenir d’un passé extrêmement douloureux, les dissuadaient jusqu’alors de se laisser séduire et convaincre, par les sirènes de la droite extrême.

Celles-ci il est vrai, les chantent bien agréablement, au contraire d’autres raisonnables. Ces dernières les privent en effet d’envisager, quant à leur dure condition qu’ils jugent injuste, et indigne d’eux, quelque autre explication que l’implication logique d’une mise en œuvre dans leur exercice, de leurs capacités personnelles qu’il leur faudrait alors comprendre comme étant insuffisantes, ou le fait de conditions objectives contre lesquelles ils ne peuvent rien.

Bien loin de cela, ces sirènes leur révèlent tout au contraire, que par leur nature même, c’est à dire sans que cela ait nécessité de satisfaire aux patientes épreuves d’un “acquis”, dont ils auraient pu alors bien malgré eux, manquer d’en avoir eu les occasions, mais dans ce qui relève de leurs gènes mêmes, existe une secrète capacité “d’excellence”. Celle-ci constituant l’élément fondamental de leur ressemblance, et par là, de leur appartenance, sa mise en œuvre exige alors d’eux, leur “rassemblement” exclusif, c’est à dire réservé à ceux de leur race.

Ces sirènes flatteuses de la droite extrême, enjoignent alors ces citoyens à se réaliser d’une façon exceptionnelle, par la mise en œuvre de leur capacité jusqu’ici inexploitée, aux heures où leur nation se trouve sous la contrainte. Et ceci, en “s’affirmant” afin d’efficacité, tel qu’en eux-mêmes, c’est à dire dans leur pureté, et contre tous ceux qui, par leur différence, les “altèrent” en leur imposant par le partage du quotidien, une “partie d’autre” dommageable en eux, qui ne leur permet pas de parvenir à leur “plénitude”, condition de leur excellence.

Toute la dangerosité de ce raisonnement, réside dans le fait qu’il n’est ni totalement faux, parce qu’il existe bien des dispositions particulières qui doivent être prises, afin que les nations parviennent à leur excellence, et parmi elles bien sûr, la plus grande cohésion sociale possible. D’où la tentation d’une pureté de la race, au fait de laquelle on attribue alors une part importante du patrimoine culturel de notre humanité, bien sur, en se moquant totalement de la réalité historique des faits, puisqu’il ne s’agit là que d’un prétexte, pour la justification d’un sectarisme.
Et c’est en ce sens que ce raisonnement n’est pas non plus totalement vrai, parce que les conditions de l’excellence des nations, n’impliquent absolument pas nécessairement, et bien au contraire, l’exclusivité raciale. Cependant, pour ceux qui ne sont pas versés en ces questions, un projet construit selon de telles propositions, semble constituer un tout cohérent, ce qui lui vaut, même si ceux-ci ne l’avouent pas volontiers, d’avoir bon nombre de partisans.

Partant de là, l’alternative semble être pour nous tous, soit en son application intégrale, laquelle ne peut conduire qu’à un désastre tel que le nazisme, soit en sa répression intégrale, laquelle ne peut que réduire à l’impuissance, telle que celle qui nous frappe actuellement.

Au cœur de cette question, le fait que sectarisme, racisme, nationalisme, fascisme, et nazisme, correspondent à des “dispositions” des individus et de leurs groupes, qui répondent au départ à une même nécessité, leur “affirmation”, qui est corrélative à leur “détermination”. Tout notre embarras réside alors, dans un rôle semble-t-il nécessaire, que joue le sectarisme, dans la force de détermination d’une nation.

Pour bien saisir ce dont il en retourne, et entrevoir peut-être une voie de l’efficacité, qui n’implique pas la cruauté, considérons tout d’abord que notre humanité est constituée selon une “contradiction fondamentale”, puisqu’il s’agit bien d’une “collectivité d’individus”. Or, il y a fatalement contradiction, entre la nécessité que soit absolument préservée, par delà l’autonomie des individus, la solidarité du groupe, et celle que soit maintenue, en deçà de l’uniformité du groupe, la singularité des individus, autrement dit, la spécificité et l’autonomie de chacun d’eux, au sein de ce groupe.

Ainsi, ceux de nos concitoyens qui selon leur sensibilité, se montrent principalement préoccupés de la solidarité du groupe, se disent “socialistes”, et ceux qui selon leur sensibilité, se montrent plutôt préoccupés par la préservation en ce groupe, de l’autonomie des individus, se disent “libéraux”.

Observons alors que de ce point de vue théorique, c’est-à-dire hors des circonstances de la vie politique, il existe au départ une égale pertinence à se dire socialiste, ou libéral, puisqu’il ne peut se constituer un groupe, que d’individus, ce qui suppose que ceux-ci le demeurent, et qu’il ne peut se réaliser d’individu, qu’à partir d’un groupe, c’est à dire précisément qu’en tant que “partie” de celui-ci, ce qui suppose que la cohésion de ce groupe soit maintenue, même si cette dernière assertion est moins évidente que la première.

Beaucoup se laissent en effet à supposer intuitivement aux origines de notre humanité, une émergence d’individus qui se seraient ensuite socialisés par nécessité. Mais il n’en est rien du tout, car l’humain n’a pu émerger dès le départ, qu’au sein de ce qui constituait déjà forcément, une communauté d’autres êtres, et ceci, selon sa double dimension fondamentale, impliquant la singularité de ses individus, et la collectivité de son groupe.

Ces deux aspects de l’humain, son individualité et sa collectivité, font que l’individu lui-même, et tous ses différents regroupements occasionnels, couple, famille, village, ethnie, nation, jusqu’à notre humanité entière qui est en fait la seule à pouvoir l’être strictement, sont constitués selon une “incomplétude” fondamentale, un manque initial, sorte de péché originel, qui les déterminent selon une nécessité de leur “être”, celle de se constituer comme “un”, autrement dit comme des entiers, à s’acquérir absolument “d’autre”, afin de leur “plénitude”.

C’est précisément selon cette nécessité de tout individu, autrement dit de tout “être”, de s’acquérir “d’autre”, afin de sa plénitude, que se trouvé “obligée” sa dimension collective. Ceci, étant bien entendu que si les individus et leurs groupes se trouvaient déjà “satisfaits”, selon eux mêmes, ils n’auraient pas lieu de s’acquérir de quoi que ce soit d’au-delà d’eux, autrement dit de quoi que ce soit “d’autre”, et rien ne les déterminerait à leur rassemblement.

C’est donc bien à cause d’un manque initial que, selon une détermination précisément “universelle”, c’est à dire la tendance de “tout”, à se constituer comme “un”, afin de se fondre dans le “Tout”, selon le sens fondamental de “uni-versus”, décrivant la “tendance à faire un”, que les humains se trouvent déterminés à se rendre les uns envers les autres, selon bien sûr des démarches occasionnelles diverses. Celles-ci ne sont alors que les modalités historiques, d’une nécessité logique de l’espèce humaine elle-même, qui détermine ses individus à se rassembler, selon ce que nous concevons confusément comme étant un “instinct grégaire”.

Ceci fait que sous-tendue selon cette “détermination universelle”, il existe une volonté confuse et inconsciente des humains de se joindre à d’autres, qui n’est en rien choisie, d’où la perplexité de ceux qui depuis des décennies, tentent stupidement et sans le moindre succès, de s’opposer aux phénomènes migratoires. Et c’est justement ce manque de décision qui fait que, selon la parenté sémantique qui existe entre les termes, “confluence”, et “conflit”, le premier constituant une modalité de rassemblement, tous les niveaux de la collectivité des humains possèdent hélas, un caractère “conflictuel”. Car, il s’agit en fait dans tous les cas, pour les uns, qui sont alors dits les “gagnants” de cette confluence, de s’assurer par une domination de ceux-ci, la participation d’autres à leur succès, autrement dit, à leur plénitude.

Sans qu’elles ne soient réductibles, et fort heureusement, qu’à cette seule dimension, les collectivités d’humains possèdent bien une dimension conflictuelle irréductible et, en dehors d’une pleine et franche “com-préhension” établie entre les membres de celles-ci, c’est à dire une disposition de “partage” impliquant par réciprocité, la “détention commune” de ce qui de l’un, est nécessaire à la plénitude de l’autre, ce qui constitue le cas d’une société idéale, celle-ci ne se trouve alors maitrisée, que par l’exercice sur ces collectivités, d’une “autorité”.

Il s’agit alors en celle-ci, et dans un sens inhabituel qui est donné à ce terme ici, d’une “force de détermination”, qui se trouve exercée sur chaque membre d’une collectivité, par un “objet” qui a pour effet de les solidariser, en les déterminant à lui. Et cet objet qui est issu de leur concertation, est celui qui se trouve “projeté” par ces membres eux-mêmes.

Ceci signifie que hors d’un tel projet, qui peut-être par exemple, celui d’un enfant pour un couple, et qui pour une nation est l’ensemble des espérances de mieux être, dont la marche vers elles constitue ce que nous nommons le “progrès”, il faut donc s’attendre à ce que, comme cela s’est déjà produit par le passé, la perte totale d’autorité des états, et par là de leur capacité à maintenir leur cohésion, conséquence d’un indigne renoncement au progrès, sous des prétextes de raison, soit l’occasion de troubles de la plus grande gravité...

De tout cela, il apparait que l’individu isolé, tout comme le groupe isolé, qui ne peut donc s’acquérir d’autre afin de son être, est au départ, et le demeure, “infirme”, du fait de son incomplétude initiale, en ce sens qu’il se trouve ainsi privé de cette plénitude de sa “forme”, que constitue son “affirmation”, qui est la disposition de sa capacité maximale.

Car, cette affirmation de soi, selon le meilleur de sa forme, constitue la condition d’une pleine capacité de l’individu ou de son groupe, à “exercer”, autrement dit, de leur bonne “détermination”. Et ceci, selon les deux acceptions du terme, celle spatiale de “délimitation”, établie selon des critères physiques, et celle temporelle de “destination”, établie selon des critères métaphysiques. Il se trouve alors que, hors d’une exceptionnelle compréhension établie avec les autres, cette détermination de l’individu ou de son groupe, s’opère selon ce qui les “partage” d’avec ce qui leur est autre, autrement dit selon un “sectarisme” qui les sépare, et qui les spécifie des autres, de sorte que leur affirmation se réalise en fait, contre eux.

C’est ce qui explique que pour sortir des situations de crise, et c’est malheureusement dans une telle situation que nous nous trouvons aujourd’hui, la quête d’efficacité d’un groupe, qui suppose qu’il soit parfaitement “déterminé”, à la fois dans l’espace, comme ensemble cohérent et donc sans aucune altérité, de semblables, et dans le temps, selon une “destination” suprême, métaphysique, qui lui est signifiée par un guide, s’opère par une affirmation de ce groupe, contre les autres, mais notons le bien, pas sans les autres.

En effet, la notion de “partage” évoquée ici, possède les implications logiques de cette représentation emblématique de celui-ci que constitue une “frontière”, à savoir que celle-ci constitue paradoxalement, à la fois l’élément selon lequel deux nations se trouvent séparées, et par le fait délimitées et déterminées l’une “contre” l’autre, et selon lequel elles se trouvent malgré cela unies, cette frontière leur étant fatalement et définitivement commune. Ceci fait que la détermination d’une nation s’opère forcément, solidairement, face à d’autres, et donc fatalement, contre d’autres.

Tout ceci signifie clairement qu’il n’existe aucune possibilité pour une nation dans la difficulté, de mettre toutes ses forces et ses ressources en œuvre, afin d’en sortir, d’une façon sereine et indépendante des autres, puisque son affirmation ne peut se faire qu’en regard de ces autres. Sa capacité à exercer selon cette affirmation, c’est à dire sa détermination, suppose alors un “partage de différenciation”, impliquant un antagonisme, face à d’autres nations.

Il est clair à ce sujet que si, face à la nécessité pour se remettre du désastre de 1918, de mobiliser toutes ses forces et ses ressources, selon une forte détermination, l’Allemagne de l’entre deux guerres n’avait bénéficié d’une solide inimitié accumulée dans les deux guerres précédentes contre les Français, elle n’aurait pas trouvé les voies de son affirmation et de son regain de puissance. On peut donc bien blâmer Hitler, mais si ce n’avait été lui, cela aurait été un autre, par nécessité. C’est en fait principalement la situation qui fut celle de l’Allemagne, qui explique fondamentalement ce drame…

Ceci signifie que tel que cela s’est effectivement produit, le redressement spectaculaire de l’Allemagne, n’a pu s’obtenir que par la préparation puis la mise en œuvre “déterminée”, d’une affirmation de sa race, satisfaisant sa délimitation physique, et d’une agression des autres nations, satisfaisant une destination métaphysique, lui étant signifiée par son guide.

Il est également remarquable à ce sujet, que la France en très grande difficulté de la fin du règne de Louis XVI, n’a rien fait d’autre pour se redresser, ce qui a parfaitement réussi, que d’agresser elle aussi les autres nations, ceci, selon son affirmation républicaine, étant bien entendu que la constitution contre elle de coalitions, était parfaitement prévisible et attendue par les révolutionnaires, dès lors qu’ils en attentaient à la vie d’un souverain de droit divin.

Notons au passage, que contrairement à ce dont demeurent persuadés les racistes, l’élément de “ressemblance” entre individus, permettant leur rassemblement exclusif, afin de l’affirmation de la nation, n’est pas nécessairement racial, car il peut être culturel. Bien des affirmations se sont faites en effet, par des peuples se disant ainsi, porteur de la vraie foi, de la civilisation, des idées républicaines, de la liberté, du socialisme, de la démocratie, ou encore se disant, la nation nécessaire, ou le peuple élu de Dieu, et bien d’autres bobards dont certains continuent de faire des ravages.

Il apparait de tout cela, que les nations en très grande difficulté, telles que certaines nations européennes, et les Etats Unis d’Amérique, et qui ne parviennent définitivement pas à en sortir, sont sournoisement tenaillées, que leurs dirigeants en soient conscients ou non, et qu’ils en soient complices ou non, par la nécessité absolue de se trouver des ennemis, afin de disposer d’un antagonisme permettant à nouveau de s’affirmer, pour retrouver de la capacité...

Les Américains s’en sont trouvés en Irak, en Afghanistan, et contre Al Kaïda, mais dans des conflits d’une telle “asymétrie”, qu’ils ne possédaient aucune occasion, auraient-ils vaincu, ce qui ne fut justement, même pas le cas, de pouvoir partant de là se bomber le torse, afin de leur affirmation.

Les Français quant à eux s’en sont trouvés en Côte d’Ivoire et en Libye, mais personne n’a chanté la gloire de la nation, suite à ces massacres indignes ordonnés par un sinistre agité, du fond du Palais.

Les uns et les autres aimeraient alors bien se payer la Syrie et l’Iran, objectifs beaucoup plus ambitieux, mais qui malgré la propagande, ne suffisent pas à détourner le regard des citoyens de leurs ennemis intérieurs, c’est à dire de tous ces profiteurs du système qui, malgré ces temps difficiles, ne cessent d’abuser et de leur rendre la vie impossible.

Ce qui nous sauve pour l’instant, c’est qu’il n’y a pas encore de jonction possible, entre le besoin d’affirmation des individus, qui se fait forcément contre d’autres, qui conduit certains à la détestation de leur concitoyens d’une autre race, et qui constitue le terrain de chasse de la droite extrême, et le désir d’affirmation de la nation tout entière, contre d’autres, qui demeure quant à lui l’instrument malhonnête de diversion, des partis gouvernementaux totalement défaillants, de gauche, et de droite, quant au règlement des problèmes de la cité.

C’est donc parce que les différents partis de la classe politique française se sont en quelque sorte spécialisés, selon les nécessités électorales de leurs clientèles spécifiques, sur ce marché de la haine et de la détestation d’autres hommes, ou d’autres nations, que nous évitons pour l’instant, mais pour l’instant seulement, de voir tout le pays gagné par un délire fasciste et guerrier, dont les conséquences seraient abominables. Cependant, nous devons demeurer extrêmement vigilants, car les raisons d’un tel régime, c’est à dire l’effroyable médiocrité de l’action publique, sous la conduite d’une classe politique de carriéristes, qui face à leur vanité, n’hésitent pas à aller à la pêche aux voix, par l’exploitation de la haine contre des ennemis intérieurs pour les uns, et des ennemis extérieurs pour les autres, se trouvent bel et bien là.

Pour prendre conscience que tel est bien le risque en notre actuelle situation, soyons attentifs au rapport sémantique qui existe entre les mots, “faisceau, fascination, et fascisme”, lesquels sont construits à partir du mot latin “fas”, désignant le “droit divin”.

Cette parenté explique en effet pourquoi il existe une telle “séduction d’appartenance”, une telle “fascination”, exercée par l’objet “projeté”, d’efficacité, d’excellence et finalement, de “pouvoir”, dès lors qu’il devient celui d’une collectivité d’hommes mis en “convergence” selon lui, et formant ainsi le “faisceau”.

Du fait qu’elle se trouve concentrée selon le faisceau, sur un objet commun projeté, d’acquisition de “pouvoir”, la force attractive, autrement dit “l’attrait”, que cette autorité exerce sur chacun des individus “conjurés”, en les déterminant à cet objet, est extrêmement forte. Et, cette séduction se renforce de leur “satisfaction”, parce que le partage de cet objet commun, non seulement les fait “un”, selon leur groupe, mais en leur permettant également de s’acquérir de leurs comparses par “compréhension”, il les fait “un” selon leur individualité, autrement dit, il leur permet d’atteindre leur plénitude.

Il existe ainsi un délicieux sentiment de “bien-être”, pour les tenants d’un mouvement fascisant, qui est de la même nature que celui qui s’empare des supporters dans un stade, et qui conduit à un “enthousiasme” qu’il devient dès lors extrêmement difficile à combattre.

Observons en effet, que “l’objet” commun projeté, relève comme tel de “l’avenir”, autrement dit d’un “au-delà” métaphysique de l’actualité physique de ses “sujets”. Soyons alors bien attentifs au fait qu’il correspond ainsi, à la disposition selon laquelle s’établit en nous, le sens de la “normalité”. Car, il s’agit bien en celle-ci, de la référence selon laquelle se trouvent qualifies nos actes, quant à leurs implications “à venir”, et qui ne peut procéder que d’une “concertation” logique d’un rassemblement, étant bien entendu que ce sens de la normalité ne peut être réductible aux individus.

Ceci signifie qu’un système fascisant produit selon lui-même chez ses adeptes, un sens de la normalité qui lui est spécifique, et qui laisse à ceux-ci le sentiment serein, d’agir selon le juste “droit”, en appliquant ses préceptes, et on ne pourra pas expliquer autrement, le fait que tant de braves et honnêtes gens, aient pu accomplir tant de cruautés en son nom.

Il s’agit donc d’une puissante “métaphysique” de normalité, même si celle-ci, réduite par le sectarisme de détermination du groupe, à celui-ci, se passe alors de s’inscrire totalement dans l’universalité, et c’est selon ce rapport à la normalité que “fas” désigne un “droit divin”, et que ses adeptes sont bien des “conjurés”. Elle ne peut donc manquer de fortement captiver, tous ceux qui, face à l’impéritie et aux outrances des classes dirigeantes, au désordre social, et aux autres anomalies d’une société dissolue, se trouvent en quête de “droiture”, et en tant que métaphysique, elle s’empare d’eux, par “enthousiasme”, mot construit à partir du mot grec “entheos”, signifiant, “être possédé par un dieu”.

Dans l’état de dysfonctionnement, de déstructuration, et de perte de bien des repères traditionnels de normalité qui étaient les siens, dans lequel se trouve notre société actuelle, celle-ci constitue fatalement, en quelque sorte un “appel”, vers l’instauration en elle d’un régime fascisant, mais pas seulement cela.

Hors de demeurer telle qu’elle est, ce dont il est clair que personne ne veut plus, trois réalisations lui sont alors possibles :

Tout d’abord la “guerre”, comme manœuvre de diversion utilisée par des dirigeants, face à leur totale vanité, pour tenter aussi de redonner grâce à son affirmation face à d’autres, de la capacité à la nation, et surtout, pour éviter la seconde réalisation possible et même de plus en plus probable :

La “révolution”. Celle-ci permettrait d’éviter une guerre qui s’annonce difficile, et à l’issue hautement incertaine. Mais elle présente l’inconvénient, compte tenu des antagonismes sociaux et raciaux exacerbés de notre société, de tourner en une guerre civile dévastatrice.

Le “fascisme”, parce que les bases de son instauration sont là...

Les humanistes, les démocrates, et les pacifistes, ont du pain sur la planche...


Paris, le 28 avril 2012
Richard Pulvar

vendredi 20 avril 2012

L’IMPASSE FRANÇAISE



Nous voici donc à l’heure de vérité, celle où vont être dénoncées brutalement par la simple logique implacable des choses, plus de trente années d’une politique pensée autour du mensonge préféré que les Français exigent encore de s’entendre dire par la classe politique, surtout à la veille de consultations électorales dont cette exigence constitue un des principaux enjeux. Ceci, pour qu’ils n’aient aucunement à charge, une mauvaise conscience quant à des ressentiments difficilement avouables, mais qui les tenaillent. Il s’agit en ce mensonge, d’une prétendue nécessité “objective”, de fermer les frontières, et de procéder dans le même temps, à l’évacuation d’un maximum possible d’immigrés, voire de leurs enfants nés en France.

Le caractère mensonger de cette affaire réside dans le fait que les raisons invoquées pour ce refus de l’autre, ne furent pas celles d’un courage de dire simplement qu’on ne désire pas côtoyer cet autre, parce que tel, c’est à dire parce qu’il est de fait trop étranger par son allure et par ses mœurs, et qu’alors, aucune “sympathie” ne s’établit spontanément avec lui. Et ceci, d’autant que l’état délabré de son pays d’origine semblant en témoigner pour certains, ceux-ci soupçonnent, mais en l’avouant rarement, que par delà ses mœurs inadaptées, de par sa nature même, c’est à dire clairement, du simple fait de sa “race”, cet autre ne sera jamais en capacité de “mériter” au niveau de l’exigence nécessaire, une communauté avec lui.

Pour irrationnelle, face à la fatalité historique des nations, qui les condamnent à s’altérer mutuellement, et peu élégante, surtout eu égard aux proclamations universalistes de cette république quant à elle-même, qu’aurait été cette attitude, elle n’en serait pas moins demeurée légitime. Car, quel qu’il soit, on ne saurait faire reproche aux citoyens, le choix démocratique d’une société à leur stricte convenance, si celui-ci n’emporte pas le projet de porter atteinte à quiconque d’autre, pas davantage qu’on ne peut leur reprocher la volonté, même si en réalité, elle est vaine, de ne pas voir ce choix altéré, par un phénomène migratoire.

Bien sûr, à cette légitimité sera opposée celle de ceux issus des contrées dont on a voulu s’en rendre maitre, pour en tirer profit, au point d’en avoir fut un temps, en quelque sorte “filialisé” leurs patries, à une “mère patrie” lointaine, qui fut dite précisément en ce sens, la “métropole”. Car, après avoir établi en celle-ci, le centre d’une “appartenance culturelle” à laquelle ces peuples soumis, furent contraints, en établissant ainsi fatalement, un “tropisme” déterminant leurs ressortissants à s’y rendre, et le lieu d’institutions qui les régissent jusqu’à aujourd’hui, voici qu’on ne cesse d’ingérer dans les affaires intérieures de ces nations. Ceci, pour y maintenir des liens de domination économique et d’intérêts géopolitiques, et des liens de rayonnement culturel, en leur vendant l’image d’une métropole magnifique, mais leur étant désormais interdite, et dont la quête affamée par ces “mendiants”, permet à ceux qui les rejettent avec mépris, de se bomber le torse en voyant leur fait, l’objet d’une telle convoitise.

Pour les citoyens de l’ancienne puissance coloniale, les liens ainsi maintenus avec les anciennes colonies, malgré des indépendances dont il est temps de constater maintenant, qu’elles ne furent en fait que d’apparence, ne peuvent être que de la nature de la laisse qui relie le maitre à son chien, ce qui n’autorise nullement ce dernier, à s’installer dans le fauteuil du maitre et prétendre ainsi, boire un peu de son whisky, et fumer un peu de son cigare. Ils sont donc bien éloignés de comprendre et d’admettre, eux qui ont pourtant tout le loisir de se rendre et de s’installer à leur guise, dans n’importe lequel de ces pays, qu’il puisse y avoir une forme de réciprocité dans cette situation, et ils ne comprennent pas davantage la légitimité de ceux qui désirent se rendre en un lieu où sont prises les décisions, et ou se trouvent les moyens, la puissance, l’entreprise, et l’argent, qui font la réalité de ce qu’ils vivent chez eux.

Le problème, c’est que cet ethnocentrisme, pour ne pas dire brutalement, ce “racisme”, dont il faudra bien se rendre compte enfin, à quel point il est rendu totalement anachronique, compte tenu des évolutions de notre époque, et qui à nécessité la fermeture des frontières, n’est pas sans conséquences, et celles-ci ne sont pas minces. Mais cette volonté de demeurer rien qu’entre soi, liée à celle aux relents nostalgiques, d’exercer malgré cela un “rôle” particulier dans les affaires du monde, selon un droit du plus fort qu’on s’octroyait sans état d’âme, mettait en évidence une contradiction si injurieuse à l’égard des autres, qu’il fallut le mensonge pour lui faire une raison présentable.

Il fallait en effet pouvoir expliquer que la présence d’expatriés et de militaires français sur des territoires étrangers, s’inscrivait plus dans l’ordre normal des choses, que la présence de travailleurs de ces pays étrangers, en France, exercice délicat qui ne pouvait aboutir qu’à l’incontestable “cas de force majeur”, pour que ne semble intervenir aucun arbitraire malsain, dans la justification de ce déséquilibre.

Ce fut donc officiellement, pour des raisons économiques, et particulièrement à cause d’un déficit du marché de l’emploi, suite à la dépression due au premier choc pétrolier de 1973, que les frontières furent fermées, et elles ne furent jamais rouvertes depuis.

Jusqu’à ce jour, et sous réserve qu’il nous en fasse un jour la confidence, dans quelque tome 3 de ses “mémoires”, il est difficile de faire la part des choses dans cette décision qui fut celle de monsieur Valéry Giscard d’Estaing, alors président de la république.

Se pourrait-il que cet homme qui fut si longuement vanté comme étant le meilleur économiste de France, avant que cette médaille d’or ne lui fut ravie par celui dont il allait faire son premier ministre, monsieur le professeur Raymond Barre, ait pu commettre, d’un point de vue strictement économique s’entend bien, une telle “bourde” ?

Ne faut-il pas voir plutôt là, une occasion trop belle pour lui, de mettre en œuvre une politique d’exclusion, afin de la préservation d’une identité nationale que comme beaucoup d’autres français, il concevait comme étant figée et définitive, quand on se souvient de cette obsession qui était déjà la sienne, alors qu’il n’était encore que ministre de l’économie et des finances du président Georges Pompidou, en constatant selon ses propres termes, qu’il naissait beaucoup trop d’enfants “étrangers”, en France, par rapport aux enfants français ?

Quoi qu’il en soit, cette décision dramatique, prise il est vrai dans des conditions difficiles, en ces heures ou même la meilleure bonne foi, peut dans l’urgence, être abusée par l’apparence de solutions faciles et radicales, ardemment espérées, et déboucher ainsi sur une de ces bonnes intentions dont on nous dit que l’enfer en est pavé, sera maintenue et même renforcée par tous les gouvernements successifs jusqu’à aujourd’hui. Or, c’est bel et bien elle, ce dont beaucoup de citoyens ne prennent pas conscience, c’est bien cette disposition au sujet de laquelle l’INSEE n’a cessé de donner des signaux d’alarmes depuis plus de vingt cinq ans, et auxquelles tous, dirigeants et citoyens sont demeurés sourds, qui va conduire ce pays dans l’impasse totale dans laquelle il se trouve actuellement.

Rappelons rapidement ici, quelle est cette situation.

Ce pays compte actuellement, près de trois millions de chômeurs, chiffre controversé pour son mode de calcul mais qui, malgré bien des astuces pour en diminuer la désespérance, s’est accru de près d’un million d’individus, sur la durée de la seule dernière mandature !

La dette publique s’élève au chiffre astronomique et irréel de 1700 milliards d’euros, chiffre qui là encore, traduisant l’accélération vertigineuse du phénomène, s’est accru de près de 600 milliards, sur la seule durée du quinquennat...!

Le déficit budgétaire, battant tous les records, aura culminé fin 2011, à 98 milliards d’euros, de sorte que le “service de la dette”, c’est à dire la somme des intérêts versés aux établissements prêteurs, s’élevant au niveau inconcevable de 45 milliards d’euros, engloutit la totalité de l’impôt sur le revenu.

L’ensemble des prélèvements, ne permettant pas, loin de là, à l’état de fonctionner, celui-ci est donc condamné à devoir emprunter encore, donc à s’endetter encore, donc à s’enfoncer encore, jusqu’à ce que ce système n’en puisse plus, ce qui se produira tôt ou tard.

Ces messieurs du parti actuellement en charge des affaires, pour lesquels cette situation désastreuse n’est pas le résultat d’une mauvaise gouvernance, mais du comportement de mauvais gouvernés, et s’étant lancés dans une chasse aux sorcières contre des prestations qu’ils disaient abusives, et des dépenses inconsidérées de leur propre administration, ont annoncé d’une façon triomphale, être parvenus à une économie de 200 millions d’euros, soit quelque 0,2 % du déficit...! Ceci a de quoi nous faire garder espoir, pour un règlement de cette affaire vers le quatrième millénaire...!

Quand à ces messieurs du principal parti d’opposition, ils ont pris l’engagement, dans un programme en vue de l’élection présidentielle, qui a le mérite d’exister, ce dont se passe le sortant, d’en finir avec le déficit à l’horizon de 2017, soit à la fin de la mandature du futur “quinquennard”, dont ils espèrent qu’il sera un des leurs. Ceci, sans bien sûr rien nous dire de la façon dont ils comptent s’y prendre, mais en prenant visiblement gage, pour que leur champion s’il est élu, ne soit pas inquiété avant cette date butoir, pour l’échec probable de cette tentative.

Cependant, la raison profonde de ce qui rend tous les gouvernements successifs depuis plus de trente ans, incapables de prélever des fonds au niveau des nécessités de l’état, et encore moins de réduire les dépenses de celui-ci, ce déficit sans cesse aggravé, de la ressource face à la nécessité, constitue elle, un sujet totalement tabou dans le débat public français. Ceci, probablement parce que tout le monde comprend confusément, que, par delà les explications faciles, les véritables raisons imposeraient aux Français de faire des choix redoutables.

Car la question se pose bien ainsi. Et si la raison de toutes les difficultés auxquelles doit faire face le pays, et pour lesquelles on se contente d’explications conjoncturelles, résidait fondamentalement, dans le fait que ce pays de France est tout simplement en train de mourir de sa belle mort, c’est à dire de mourir tout simplement de vieillesse, pour ne pas avoir fait à temps, des choix, même difficiles, lui permettant de garder sa jeunesse ?

Lorsqu’au soir du 31 décembre 1962, le général de Gaulle, président de la république, présente ses vœux à la nation, il ne manque pas de lui dire comment seront les bienvenus, les bébés qui naitront dans cette année 1963 à venir. Dans ces années des trente glorieuses, où la France était plus jeune, et par le fait, plus optimiste et dynamique que jamais, ses statisticiens avaient fait la prévision au général de Gaulle qui s’en félicitait, que la France de l’époque, peuplée de quarante cinq millions d’habitants, terminerait le siècle, forte d’une centaine de millions d’habitants. Et ceci, en tablant sur le nombre de naissances qu’il y avait à l’époque, c’est à dire 1,1 million de naissances par an, chiffre considérable par rapport à la population de l’époque, si on le rapporte aux quelques huit cent milles naissances d’aujourd’hui, pour une population de 65 millions d’habitants, qui s’est pourtant accrue de vingt millions d’âmes.

Il est manifeste aujourd’hui qu’ils se sont trompés, et ce, sur deux plans. Tout d’abord, il n’ont pas anticipé la modification de mœurs, qui allait entrainer une dénatalité vertigineuse, et il n’ont pas vu non plus que si malgré cela, la population continuerait à augmenter, ce serait non pas à cause des naissances, mais à cause du prolongement spectaculaire de l’espérance de vie, les deux phénomènes conjugués, conduisant à notre situation actuelle, celle d’un pays de vieillards, duquel une classe politique totalement défaillante, attend cependant qu’en son état, il accomplisse des exploits olympiques, pour pouvoir se sortir de son embarras. Déraison...!

C’est bel et bien là que se situe le mal français, qui est en fait celui de la vielle Europe, le déficit démographique, tant par le nombre, que par le vieillissement des citoyens, et ce qui est extraordinaire, c’est que tous ces gens qui nous gouvernent, ou qui prétendent le faire, s’en moquent éperdument, n’en font même pas état dans cette campagne électorale de caniveau, qui doit pourtant présenter le futur président. S’il leur arrive d’effleurer simplement ce sujet, c’est concernant la difficulté évidente qui sera celle d’assurer les retraites, pour lesquelles ils n’envisagent pas un seul instant, de rétablir déjà la sociologie de ce pays dans une cohérence, mais feignent d’être en mesure de trouver une astuce budgétaire, le coup d’un fort en math, permettant qu’un pays de plus en plus vieillissant, puisse malgré tout continuer à assumer sans limite, ses charges grandissantes ! Quelle illusion...!

Soyons sérieux ! Il doit être bien clair pour nous tous, que ces gens, gouvernants, ou opposants, peuvent bien nous promettre de faire pour la prochaine fois, puisque c’est toujours la prochaine fois que parviennent enfin les solutions, toutes les cabrioles qu’ils voudront, rien, absolument rien, ne sauvera un pays qui crève tout simplement de vieillesse...

C’est donc bien, en le déficit démographique et le vieillissement corrélatif du pays, en ce domaine où selon un aveuglement triste et borné, personne ne veut absolument la voir, que se situe la cause profonde et fondamentale de toutes nos difficultés, et tous ceux qui prétendent qu’ils parviendront à un règlement de celles-ci, tels que ceux qui se présentent à l’élection présidentielle, sans jamais aborder cette question, signalent simplement, qu’ils n’ont en fait aucune réelle compétence, pour pouvoir prétendre à cette haute fonction.

Prenons bien une bonne fois, la pleine mesure de la situation extrêmement défavorable qui est devenue la nôtre dans ce monde changeant, pour comprendre que la préoccupation première d’un homme ou d’une femme se proposant pour présider à la destinée de la nation, ne peut certainement pas se réduire à cette actuelle scolastique technocratique insipide, dans laquelle on évite de parler de l’essentiel, c’est à dire la nécessité fondamentale d’un peuple, qui est tout simplement et avant toute autre chose, d’assurer son “être” lui-même.

Nous pouvons pour illustrer cela, observer sur une quarantaine d’années, soit de 1970 à 2010, l’ampleur de l’écart qui s’est établi entre l’évolution démographique de notre pays, et celle des pays dits “émergents”, qui nous condamne à une débâcle définitive face à ceux-ci, s’il ne se trouve personne en situation dans ce pays, pour prendre enfin cette affaire, avec tout le sérieux qu’elle nécessite.

Le Brésil, pays du “Brics”, à vu sa population doubler, passant de 90 millions d’ha, en 1970, à 180 millions d’ha, en 2010. Il vient de ravir la place de sixième puissance économique mondiale, à la Grande Bretagne, et talonne désormais la France...

L’inde, pays du Brics, à vu sa population doubler, passant de 550 millions d’habitants, en 1970, à 1100 millions d’Ha, en 2010.

L’Afrique du Sud, pays du Brics, à vu sa population doubler, passant de 25 millions d’habitants, en 1970, à 51 millions d’habitants, en 2010.

La Chine, pays du Brics, à vu sa population presque doubler, passant de 800 millions d’habitants en 1970, à 1400 millions en 2010.

Ces chiffres de croissance démographique, tout comme ceux corrélatifs de croissance économique qui pour ces pays, sont souvent à deux chiffres, donnent le vertige...

Ainsi face à nous, la capacité concurrente pour ces seuls pays bouillonnants, s’est-elle accrue de 1300 millions d’hommes supplémentaires...! Et face à cela :

La France, pays de la vielle Europe fatiguée, a vu sa population passer de 55 millions d’habitant en 1970, à seulement 65 millions d’habitant en 2010, soit un déficit désastreux, un manque de près de 40 millions d’habitants, par rapport à ce qu’aurait du être sainement cette croissance, sur la base du niveau de population et de la natalité des années soixante. Or, dans cette situation déjà défavorable, le pire pour nous semble être encore à venir.

En effet, pas davantage qu’ils n’ont vu venir la Chine, l’Inde, la Corée du sud, le Brésil, l’Afrique du sud, et le renouveau de la Russie, compte tenu de ce que demeurent leur préjugés racistes, les peuples de l’occident sont bien éloignés d’imaginer une seule seconde, que le continent africain pourrait à son tour leur opposer un jour une rude concurrence. Mais ils se trompent. Car beaucoup de ces pays ont déjà des taux de croissance de l’ordre de 7 %, et il en est même un, l’Angola, pour se lancer à la conquête économique du Portugal, l’ancienne métropole coloniale. Et pour se convaincre de cette évolution, il faut se souvenir qu’en 1950, époque du “temps béni des colonies”, le continent tout entier n’était fort que de 220 millions d’habitants. L’Europe quant à elle, alors forte de plus du double d’habitants, pouvait facilement le dominer. Mais soixante années plus tard seulement, et très exactement au premier semestre de l’année 2009, c’est alors qu’il a franchi le cap du milliard d’habitants, qu’il doublera, dans seulement les quarante années à venir...!

De tout cela, il apparait clairement que c’est d’une seule et même “détermination”, que nous désignons justement comme étant “l’envie”, qui donne celle d’avoir des enfants, et celle d’entreprendre, et qu’il existe une corrélation directe, entre le dynamisme démographique, et le dynamisme économique. Ceci, de sorte qu’à contrario, un pays à la démographie chancelante, ne peut manquer de se retrouver tôt ou tard, dans de grandes difficultés économiques, et c’est bien ce que nous constatons.

Ceci signifie que ce n’est absolument pas vrai, que nous parviendrons au nécessaire rééquilibrage budgétaire, entre la ressource et la nécessité, afin du règlement des difficultés économiques et sociales, dans un pays de vieillards où le poids considérable et sans cesse grandissant de la population dite “à charge”, est devenu totalement “écrasant”, sur les épaules de la population dite “active”. Cela ne peut tout simplement, “physiquement” pas fonctionner.

Quand à prétendre en guise de règlement de ce problème, maintenir quelques années de plus ces vieillards en activité, alors qu’il n’y a justement déjà plus d’activité, et qu’il serait surprenant qu’il suffise de maintenir quelqu’un en poste, pour qu’il ait quelque chose à faire, et tout cela, pour espérer faire efficacement concurrence, à la jeunesse pleine de vie et d’envie, des pays émergents, relève de l’incohérence gouvernementale la plus grotesque.

En fait, nous savons très bien que le relèvement de l’âge de départ à la retraite ne maintiendra pas, dans le cas général, les gens en activité, puisque pour la plupart d’entre eux, ils ne parvenaient déjà pas à l’ancienne limite de 60 ans, étant licenciés ou mis en préretraite bien avant. Ils seront donc maintenus au chômage jusqu’à 62 ans, plutôt que jusqu’à 60 ans, et c’est d’ailleurs bien ce que nous constatons, avec l’augmentation considérable du nombre de ces chômeurs tous ces derniers mois.

Evidemment, ceci aura pour conséquence de soulager un peu les caisses de retraite, qui verront venir à elles les gens plus tardivement, permettant au gouvernement de donner l’illusion d’avoir un peu arrangé le problème, toute cette charge étant alors reportée sur l’assurance chômage, d’où il est possible de se débarrasser des chômeurs de longue durée, parvenus en fin de droit, en faisant ainsi disparaitre la misère des statistiques, afin de garantir la réélection. Voici où nous en sommes...!

Cependant, toutes ces magouilles de faussaires ne changeront rien à la réalité physique des choses, à savoir que ce pays n’en peut plus, qu’il est condamné à des plans d’austérité dévastateurs, pour ne pas crouler sous le poids de sa dette, et que face à ce que met en place la concurrence internationale, ce qui pour l’instant semble n’être qu’une reculade, risque de devenir assez rapidement une dégringolade vertigineuse.

Pour être clair une bonne fois quant à cette question, admettons qu’en aucune façon, ne pourrait fonctionner un pays qui ne serait peuplé que de bébés. Ceci signifie qu’il existe fatalement un âge moyen de la population d’un pays, “en deçà” duquel, quoi que l’on fera, cela ne marchera pas. Il peut y avoir discussion quant au niveau de ce seuil d’impossibilité, mais il ne peut pas y en avoir, quant à son existence, car il existe bel et bien une limite en deçà de laquelle, cela ne peut pas fonctionner.

Symétriquement, admettons qu’en aucune façon, ne pourrait fonctionner un pays qui ne serait peuplé que de vieillards fatigués, ce qui signifie pareillement, qu’il existe un âge moyen de la population, “au-delà” duquel quoi que l’on fera, cela ne marchera pas. Là également, il peut y avoir discussion quant au niveau de cet âge moyen limite, mais pas quant à sa réalité. Dès lors, le fait que depuis près de trente ans, tous les gouvernements successifs, toutes couleurs confondues, n’ont fait que constater leur totale vanité face à l’augmentation graduelle et irrépressible du déficit budgétaire, et de la dette publique corrélative, confirme, et sans que nous ayons à faire de savants calculs pour l’établir, que nous sommes bel et bien parvenus au-delà de la limite du vieillissement tolérable, dans une zone désormais, sans aucune solution budgétaire possible.

Cette fatalité correspond d’ailleurs au fait que, lorsque des gouvernements promettent aux entrepreneurs de diminuer les charges qui pèsent sur les entreprises, il ne s’agit là que d’une mystification, que du baratin de spécialistes de la “ventilation” des comptes. Car, la charge ne se décide pas, elle s’impose selon la réalité physique du pays, et il est clair qu’un pays vieillissant, ne peut voir que sa charge augmenter, soit pour le paiement des retraites, ou pour le paiement des soins.

Partant de là, même si elle se trouve partiellement financée par l’emprunt, et même si les artistes de Bercy s’y prennent de façon à ce qu’il n’en paraisse rien, cette charge ne peut manquer d’être plus ou moins directement celle qui pèse sur les entreprises, puisque ce sont elles qui font la richesse du pays, et donc fatalement les seules qui peuvent, et doivent payer, et il est clair que sauf à euthanasier massivement les plus vieux, il faut bien qu’elles payent, et elles seront condamnées à le faire de plus en plus.

Il s’en suit, face à la concurrence étrangère, une perte de compétitivité que les entrepreneurs essaient de compenser par une politique de bas salaires aux conséquences dévastatrices, quant à la dramatique diminution que cela provoque de la demande intérieure, et quant à l’injustice, totalement démotivante, qui est ainsi faite à leurs employés.

Il faut donc bien prendre conscience que le vieillissement de la population, possède une double conséquence dommageable, d’une part, une augmentation de la charge, et d’autre part, une diminution de la ressource, à cause d’une perte de compétitivité des entreprises, que des gouvernements mal inspirés tentent de compenser par des allègements de charges, qui ne font que fossoyer définitivement tout espoir de voir les finances publiques se rétablir vers une normalité.

Il faut tout simplement en convenir, un pays de vieillards, cela ne marche pas...!

Les mœurs des Français ayant changé, et comme on ne saurait leur intimer l’ordre de faire des enfants, il s’en est suivi une dénatalité désastreuse et, plutôt que constater l’évidence, à savoir qu’ils étaient entrés dans cette ère d’individualisme, d’égoïsme, et de sectarisme, laquelle sévit jusqu’à aujourd’hui, et tâcher d’en comprendre les causes, afin d’en trouver les remèdes, ces Français l’ont justifié par la grande difficulté qu’ils avaient, compte tenu de la rigueur des temps, à donner une éducation de qualité à plusieurs enfants. Il s’agit là bien sûr, d’un argument totalement stupide puisqu’il s’avère que leurs parents quant à eux, ont disposé de moyens bien moindres pour cela, et pourtant, ces Français sont là, et ne prétendent pas pour autant avoir été ratés...!

Le problème, c’est que c’est le même phénomène de ces gens qui “n’aiment plus”, et surtout pas les autres, qui va les conduire à la fois, à refuser de s’encombrer d’une collection de mômes, au détriment de leur carrière et de leurs priorités narcissiques, et surtout à refuser comme la peste, la seule façon qu’il leur restait alors dans ces conditions, pour compenser la dénatalité et sortir de cette impasse, c’est à dire le recours logique à l’immigration, celle-là même qui avait assuré à ce pays ses “trente glorieuses”.

Toutes les années qui suivirent cette faste période, sous les vociférations d’un tribun devant lequel tous s’agenouillaient, tout en le proclamant infréquentable devant les caméras, le racisme décomplexé est devenu à la mode, et malheureusement, cette mode n’est toujours pas passée, malgré l’évidence des mensualités redoutables dont ce pays doit s’acquitter actuellement, pour le coût ahurissant qui aura été, et qui demeure celui, de cette délectation du rejet de l’autre et du dénigrement stupide.

En réalité, il n’y avait bien qu’un appel massif à l’immigration, qui aurait permis de rétablir la sociologie de ce pays dans une cohérence la rendant viable, c’est à dire de faire en sorte que le rapport de la population à charge sur la population active, ne conduise pas à l’écrasement pur et simple de cette dernière, tel que c’est le cas actuellement, en rendant ainsi possible la création de nouveaux emplois.

Ce qui est le plus surprenant dans cette affaire, c’est que c’est précisément au prétexte de réserver par priorité l’emploi au nationaux, et éviter d’entretenir des immigrés au chômage, que la décision de fermer les frontières fut prise. Et ceci, selon un principe absolument ahurissant, qui serait une surprenante loi de la variation d’un taux, en fonction du nombre auquel ce taux s’applique. Au terme de cette loi, 10 % de 1000 ferait bien 10 %, mais 10 % de 10 000, ferait plus que 10 %, ce qui justifierait de renvoyer les immigrés chez eux.

En fait, il n’y a que selon un argument aussi totalement tordu, qu’il est possible de justifier sur le plan économique, une fermeture des frontières et le renvoi des immigrés, en vue de la protection du marché de l’emploi. Car le chômage s’établissant selon un taux, qui traduit la chance d’un individu de trouver un emploi, on peut renvoyer du pays autant de monde que l’on veut, ce taux ne variant pas, les chances pour un individu de trouver un emploi ne seront absolument en rien améliorées.

Tout ceci s’est construit autour de l’idée intuitive, largement promue par un parti extrémiste, et selon laquelle il suffisait de renvoyer chez eux, autant d’immigrés qu’il y avait de chômeurs dans le pays, pour pouvoir revenir ipso facto au plein emploi, et symétriquement, qu’en fermant les frontières, cela évitait que les nouveaux arrivant ne fasse que grossir la horde des sans emploi. Notre malheur c’est que cette sottise monumentale, constitue depuis près de quarante ans, une sottise gouvernementale...!

Il doit être bien entendu ici, que les individus d’un pays travaillent pour eux, c’est à dire pour satisfaire leurs besoins et ceux des personnes à leur charge, et que ces individus ne travaillent pas pour rien. Ceci signifie très clairement qu’il ne peut exister aucune occasion de travail dans un pays, détachée de la nécessité des gens qui y vivent, et c’est bien parce que ceux-ci nécessitent de se loger, de se nourrir, de se vêtir, de s’éduquer, de se soigner, et de satisfaire à de nombreux autres besoins, que nous avons des occasions de travailler, pour satisfaire mutuellement les besoins les uns des autres.

Ainsi, même si le schéma de la satisfaction de nos besoins, passe par le circuit complexe de l’exportation et de l’importation, il n’existe aucune occasion de travail dans un pays, qui ne soit liée à la nécessité des gens qui y vivent, parce que ces gens ne travaillent, redisons le, que pour la satisfaction de cette nécessité.

Toute la stupidité, il faut le dire, tristement grotesque de la fermeture des frontières, et du renvoi des immigrés, consiste à croire qu’il serait possible de renvoyer des gens dans leurs pays d’origine, et qu’il resterait toujours autant de travail à faire dans le pays qui les renvoie, probablement parce que celui-ci to

Et dire qu’il s’est trouvé des gouvernements, pour organiser à grand frais, une telle sottise...!

L’individu qui quitte un pays, emporte avec lui l’occasion de travail qui était liée à la nécessité d’y satisfaire ses besoins, occasion perdue donc pour le pays, et pour ceux qui y restent et qui n’auront pas davantage d’occasion de travail après ce départ. Car, même si le poste qu’occupait cet individu se trouve maintenu, il n’empêche que tous ceux auprès desquels il s’approvisionnait, son logeur, son épicier, son boulanger, son médecin et autres, eux, auront du travail en moins.

Ainsi, tout départ d’un individu d’un pays, entraine la suppression de tout le travail qui était nécessaire pour qu’il y vive, et ce, même s’il se trouvait au chômage. Ceci, de sorte qu’en aucune façon, un renvoi des immigrés chez eux, n’est de nature à améliorer le marché de l’emploi, bien au contraire.

Symétriquement, empêcher les immigrés de venir, c’est se priver de tout le travail qui serait nécessaire pour qu’ils puissent vivre ici. Et là où cette politique raciste est désespérante, c’est que si nous accueillions un million de travailleurs immigrés supplémentaires, avec un taux de chômage actuel aux environ de 10%, ces immigrés produiraient bien sûr dans un premier temps, 100 000 chômeurs de plus, mais ils produiraient parallèlement, un million “d’actifs” de plus, parmi lesquels 900 000 posséderaient un emploi.

Ceci produirait un gain très appréciable d’activité, mais surtout, améliorerait d’une façon très sensible, le rapport de la population “à charge”, sur la population “active”, ce qui permettrait par cet “allègement de charge”, de redonner du tonus aux entreprises.

L’avantage d’une telle opération serait donc double, parce que par leurs cotisations, ces immigrés contribueraient grandement à la satisfaction de la nécessité, et par le gain de productivité correspondant à une diminution corrélative de la charge des entreprises, ils provoqueraient une augmentation de la ressource, tout ceci allant dans le sens d’un retour à la normale budgétaire.

Enfin, l’autre avantage de ces immigrés et qui n’est pas le moindre, c’est qu’il est encore dans leur mœurs d’avoir des enfants, et qu’ils permettraient par cela à terme au pays, de se rétablir dans une cohérence démographique...

C’est donc bel et bien, parce que les frontières furent fermées, abandonnant ce pays au vieillissement, que le chômage s’y est installé durablement, parce qu’il est par le fait devenu structurel, jusqu’à faire les ravages d’aujourd’hui, qu’aucun des candidats au fauteuil, ne sera jamais en mesure de régler.

Les Français avaient donc le choix, de faire des enfants, mais n’ont pas pris cette option. Dès lors l’alternative était, soit d’avoir recours à l’immigration, pour que la population du pays demeure dans une cohérence viable, soit de faire les sacrifices et de payer le prix de ce refus.

C’est parce qu’ils n’ont choisi ni l’un ni l’autre, et que pour ne pas payer directement le prix de leur refus, ils se sont endettés, et que jusqu’à aujourd’hui, ils ne veulent ni l’un, ni l’autre, qu’ils se trouvent dans l’impasse, car en sortir, nécessitera une bonne fois, de choisir...


Paris, le 9 avril 2012
Richard pulvar

mercredi 18 avril 2012

CE MOT QU’IL NE FAUT PAS PRONONCER




Il existe de nombreuses circonstances historiques et occasionnelles, pour pouvoir expliquer la “décadence” d’une nation. C’est ce qui fait qu’il existe une histoire particulière de cette décadence, pour chacune des nations qui ont eu à la subir, et cette histoire semble alors en révéler la véritable raison.

Mais, le fait que du fond de l’Histoire et tout au cours des siècles, aucune des nations, pas même parmi les plus grandes qui ont pu un moment sembler être définitivement établies, et même si certaines ont pu renaitre mais bien plus tard, n’a à ce jour évité de subir ce fléau, indique bien qu’il existe en réalité, une raison plus fondamentale, qui fait qu’elles s’y trouvent toutes fatalement condamnées.

La raison fondamentale en est que la “capacité” dont use une nation, afin d’accomplir ses exploits, n’est justement pas “inusable”, précisément parce qu’elle en “use”.

Il s’agit en cette capacité, d’une donnée quantitativement “finie”, qui se trouve établie lors de la fondation de cette nation, c’est à dire lors de la “fusion” en elle, des différentes ethnies dont à l’origine, elle est forcément issue.

N’en déplaise aux célébrants de la race pure, convaincus que celle-ci posséderait une capacité exceptionnelle, dont on ne voit pas de quoi elle serait issue, la fusion d’une diversité d’ethnies, est la condition sans laquelle par définition, il n’existe pas de fait “civilisateur”. Car celui-ci résulte de la rencontre, le plus souvent “conflictuelle”, entre deux ethnies différentes, laquelle rencontre permet que s’établisse ainsi entre eux, une “dy-namique”, autrement dit, une disposition “bi-nominale” permettant son exercice.

D’un point de vue fondamental, ce n’est que selon une telle “dis-position”, comme celles que sur le plan physique, nous identifions comme le “haut et le bas”, entre lesquels il peut se produire une chute gravitationnelle, le “plus et le moins”, des installations électriques, entre lesquels il peut se produire une chute de potentiel électrique, par le passage du courant, et le “chaud et le froid”, des installations thermiques, entre lesquels il peut se produire une chute de potentiel calorique, que d’une façon générale, “il se passe”, ce qui s’opère de l’une à l’autre des deux positions nominale.

Il faut donc dans tous les cas, qu’il y ait “dualité”, pour qu’il puisse y avoir “dynamique”, ce qu’évoquait le sage Egyptien en disant :

“Rien n’agit qui ne soit composé”

Ainsi, lors d’une rencontre, telle qu’une conquête impliquant leur fusion, entre deux ethnies, et c’est en ce sens que la guerre se trouve logiquement inscrite, dans l’histoire de notre humanité, “il se passe”, selon différents objets, d’un “plus” de l’une, à un “moins” de l’autre, et c’est ainsi que va s’engager la “dynamique” de la civilisation qu’elles vont alors fonder.

Le problème, c’est qu’il se produit logiquement, une “altération” mutuelle, des deux positions nominales de sa dynamique, au fur et à mesure que la civilisation la met en œuvre. Ceci, pour la même raison qu’il se produit une diminution de ce qui fait un corps tomber, autrement dit de son “potentiel” de chute, au fur et à mesure que précisément il tombe, jusqu’à se retrouver au sol où la, son potentiel de chute est nul.

De la même façon, au fur et à mesure que passe le courant, les deux pôles, plus et moins, d’une pile, s’altèrent mutuellement, jusqu’à ce que la différence de potentiel initiale établie entre eux, soit nulle, auquel cas, il ne passe plus aucun courant...

Ceci signifie qu’au fur et à mesure que la civilisation ainsi créée par la rencontre de deux ethnies, va mettre en œuvre la capacité dynamique qui s’est trouvée établie par cela même, celle ci va s’amenuiser, autrement dit, va “s’user”, par le fait que ces deux ethnies vont mutuellement “s’altérer”, au point de conduire à une société totalement uniformisée, et qui comme telle, ne possède aucun potentiel.

Les célébrants de la race pure peuvent bien nous raconter toutes les âneries qu’ils veulent, leur histoire ne tient pas debout, car il n’y a aucune possibilité pour qu’un groupe uniforme puisse créer selon lui-même, une “civilisation”. Cette idée n’a d’ailleurs aucun sens, compte tenu de la signification fondamentale du terme “civis” lui-même, qui désigne le fait “d’association”, et en ce sens, une civilisation est par définition, un phénomène “conjugué”.

Il est d’ailleurs manifeste à ce sujet, que les peuples les plus isolés, sont justement les plus arriérés.

Il vient de cela qu’un peuple ayant produit de grandes choses, signale par cela même qu’il a grandement usé de son capital, et il lui faut absolument, s’il ne veut pas risquer de se retrouver en “panne sèche”, s’employer à se “désaltérer”, ce qui en l’occurrence, revient à s’acquérir le partenariat d’une autre ethnie, avec laquelle il pourra établir une nouvelle dynamique.

C’est cette nécessité confuse, qui se trouve à l’origine de ces deux mouvements historiquement cohérents que nous appelons, la “colonisation”, et “l’immigration”, la première détestable pour les gens du Sud, et la seconde insupportable pour les gens du Nord, mais l’une et l’autre absolument inévitables, dans une logique de l’évolution de notre humanité où, la “métaphysique” qui exerce, se moque éperdument de savoir si cela dérange un tel, ou un autre.

Dès lors, nous apercevons qu’il serait tout à fait possible pour une nation, d’éviter la décadence, en se “désaltérant” à la source d’autre peuples. Mais c’est là qu’intervient la “condition” de la décadence, à savoir qu’il faut que celle-ci soit niée, puisque autrement, les hommes qui seraient conscient de son fait, la combattraient et ainsi l’éviteraient.

Nous comprenons alors que la décadence frappe irrémédiablement les peuples crâneurs, définitivement convaincus d’eux-mêmes, qui nient stupidement son fait, tel que c’est malheureusement, actuellement le cas du peuple de France, qui ne veut absolument pas entendre prononcer ce mot.

Mais la civilisation Française est bel et bien en “décadence”, tout d’abord parce qu’elle a beaucoup donné, donc beaucoup “usé” de son potentiel, d’autre part, parce que paradoxalement, malgré la très grande diversité de ses composantes, la ségrégation qui règne en ce pays fait que, “il ne se passe pas entre elles”, comme il le faudrait, pour, par la dynamique ainsi créée, donner naissance à une nouvelle et brillante civilisation française, et surtout parce que cette décadence est constamment stupidement niée, par tout le monde, personne ne voulant la voir, justement parce que cela crève les yeux...

Passer à coté d’une si belle occasion, c’est se moquer du ciel, lequel est généreux, mais très susceptible, et quant ayant gratifié un peuple, celui-ci à n’a par l’heur de comprendre que ce qui se trouve en lui, c’est une disposition de sa félicité, celle-ci deviendra fatalement, une disposition de sa déchéance...


Paris, le 18 avril 2012
Richard Pulvar

mardi 17 avril 2012

L’IMPOSSIBLE “QUADRATURE”


Une des difficultés qui sont les nôtres, pour pouvoir faire face efficacement, aux épreuves qui tourmentent actuellement notre société, tient au fait que depuis quelques années déjà, il s’est produit une surprenante et totale identification, entre “l’objectivité” des épreuves, et les insuffisances dans notre capacité à y faire face, ces deux aspects normalement distincts, n’étant plus traités que comme un seul et même problème.

C’est ainsi que la redoutable crise financière qui nous affecte, semble expliquer, voir justifier, pour beaucoup d’entre nous, et tout simplement par ce qu’elle est, l’incapacité qui, à cette heure, semble être celle de la nation à la surmonter. Or, il doit être bien entendu qu’entre la rudesse de l’épreuve, et la plus ou moins grande efficacité de la défense, il s’agit là de deux données distinctes, et du rapport desquelles justement, dépend le résultat. Car n’en faire qu’un seul problème, selon lequel la faiblesse de la défense serait corrélative à la nature de l’attaque, c’est en accepter la fatalité. Considérons loin de cela, qu’une nation peut être contrainte d’affronter une terrible épreuve telle que la guerre, sans pour cela être sans moyen de défense, et bien des nations face à cette épreuve, finissent par en triompher.

Dès lors, aussi grave soit-elle, la crise financière ne peut expliquer, et ne doit surtout pas justifier, notre actuel désarroi, sauf à dire qu’en réalité, il n’existe pas de stricte objectivité de cette épreuve, et que cette crise financière n’est tout simplement que la traduction de la faiblesse elle-même des états.

Ce qui nous conduit à cette identification, c’est que nous avons pu constater que ce sont les mêmes hommes, appartenant aux mêmes “confréries”, qui se trouvent tout à la fois, à la tête des états, et à la tête des puissantes institutions financières par lesquelles le scandale est arrivé, et qu’un affaiblissement des états, qu’on peut bien sûr supposer accidentel, même s’il s’est opéré par ceux-là mêmes dont la charge était de les protéger, semble bien avoir constitué l’occasion de la prise indirecte du pouvoir en ceux-ci, par ces institutions financières.

En fait, il y aurait donc eu “trahison”, mais le mot ne sera jamais prononcé par d’aucun, tant l’écrasante responsabilité qu’il exige d’endosser aussitôt, c’est à dire bouter sans plus attendre les félons hors du Palais, est dissuasive. Cependant, toute cette affaire met en évidence une forme de notre “inconséquence” collective, qui consiste à ne jamais nous inquiéter de savoir si notre nation se trouve dans la pleine disposition de tous ses moyens, pour pouvoir faire face à la grande diversité des épreuves de notre époque, où la concurrence de plus en plus forte entre les nations, a élargi considérablement le champ des affrontements, à de nombreux domaines.

Nous ne sommes habituellement vigilants, que quant à notre capacité de défense militaire, et il est vrai que nous avons été pour cela, à l’école de l’Histoire. Mais les temps ont changé, et il est manifeste que les Etats Unis d’Amérique par exemple, réputés constituer la première puissance militaire au monde, mais qui, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, n’ont quasiment subi que des défaites, parfois même humiliantes, dans tous les engagements militaires qui furent les leurs, et ils furent nombreux, présentent une “faiblesse” constante, qui ne doit rien à la qualité de leur armée.

En réalité, par delà les forces armées, la solidité de la nation face aux épreuves et aux défis, s’établit sur une pluralité d’autres dispositions parmi lesquelles les plus évidentes sont bien sûr, ses capacités économiques, industrielles, logistiques, et technologiques, sa capacité d’autosuffisance alimentaire, et énergétique, mais également, la compétence de ses chefs, la solidité et la cohésion de sa structure sociale, la richesse et l’authenticité de sa production culturelle, et corrélativement, la pertinence de l’idéologie dominante qui l’anime.

Mais, c’est dans la foulée de cette dernière disposition, que se situe celle qui, pour n’être jamais l’objet ni d’observations ni de débats, sauf de façon dévoyée et malhonnête, comme moyen de racolage électoral, est des plus importantes, sinon la plus importante, et qui est la “représentation” que la nation se fait d’elle-même, son “imaginaire” national, même si celui-ci se trouve éloigné de la réalité, parce que c’est selon lui qu’elle peut se trouver plus ou moins fortement “déterminée”, et par cela, en capacité “d’affronter”.

Cette détermination s’établit alors, entre un “mythe fondateur”, qui justifie la nation à son propre regard, dans “ce qu’elle est”, et un mythe du progrès qui la justifie cette fois, dans “ce qu’elle fait”.

Or, c’est la nécessité fonctionnelle de cet imaginaire, qui fait que la France actuelle se trouve à la croisée des chemins. Elle imposera à son peuple de faire des choix cornéliens, afin de conserver à ce pays une chance de pouvoir se rétablir dans son “intégrité”, ce qui n’est plus le cas depuis plusieurs décennies...

L’intégrité, c’est cette nécessité des choses qui fait que, même la plus luxueuse et la plus puissante des limousines du marché, si elle se trouve privée de la petite cellule totalement insignifiante qui commande l’allumage, elle ne peut pas fonctionner, et ne sert alors à rien, aussi luxueuse et puissante qu’elle soit par ailleurs.

Parler ainsi d’intégrité, c’est dire la nécessité d’une parfaite cohésion et solidarité entre les différents éléments d’une structure, pour que celle-ci puisse correctement fonctionner, ce qui impose comme examen aux Français, de s’assurer à la fois, de leur parfaite cohésion dans ce à quoi ils veulent faire partie, et de la parfaite cohésion en eux de ce dont ils veulent faire une partie d’eux...

Car, la France ne peut désormais plus demeurer inscrite, selon les “quatre dimensions” qui furent historiquement les siennes trois siècles durant, l’hexagonale, l’européenne, l’impériale, et l’universelle. Il lui faudra renoncer dans la douleur, à l’une ou plusieurs de ces dimensions, pour pouvoir tenter son intégrité, et telle est donc, son “impossible quadrature”.

Historiquement, par delà l’épisode lointain de la gaule qui du attendre Vercingétorix pour se trouver un chef fédérateur, ce pays a tout d’abord possédé une dimension européenne, à une époque ou ce continent n’était pas structuré selon la pluralité de nations centralisées que nous lui connaissons aujourd’hui, et où, suite à l’effondrement de l’empire romain, la mobilité des peuples ne donnait pas beaucoup de signification à la notion de frontière, ni donc, à celle territoriale de nation.

De fait, il s’est constitué d’une pluralité de peuplades et de territoires européens, et il ne doit contre la “pagaille gauloise”, qu’à la hargne guerrière, autoritaire, et centralisatrice des rois de France, relayée bien plus tard par l’empire et la république, de s’être graduellement installé selon sa dimension hexagonale. Et ceci notons le bien, contre tout le reste de l’Europe, car ne pas se souvenir que la France ne s’est justement établie telle qu’elle est, que selon cette opposition, pose aujourd’hui un très délicat problème, puisque l’intégration européenne, estompe fatalement et mécaniquement, de plus en plus, cette construction qui constitue pourtant, l’élément principal de l’identité nationale...

Nous sommes aujourd’hui avec des “souverainistes”, qui refusent en bloc, l’Europe, l’Euro, et tout ce qui relève du genre, contestant une construction qui a pourtant ses vertus, mais qui ne pouvait évidemment pas aller positivement jusqu’au degré d’intégration qu’on lui a fait prendre aujourd’hui, et contre la volonté du peuple qui avait refusé le traité de Lisbonne, sans que les citoyens ne se sentent atteints, dans les options préférentielles identitaires, de leur mode de vie. Curieusement, on trouve dans leur foulée, les “racistes”, qui sont eux aussi anti-européens, alors même qu’ils ne se reconnaissent comme principal élément de leur identité, que leur appartenance à la race blanche européenne.

Face à ceux-là, on trouve les “européistes”, en quête d’efficacité, pour lesquels l’union fait la force, et peu importe la façon dont on y arrive, ni dans quel état on y arrive, pourvu seulement qu’on y arrive. Se souvenant de l’époque humiliante où le franc national se trouvait régulièrement dévalué face au puissant mark allemand, et conscients que le règlement de nombreux problèmes tels que ceux relatifs au système monétaire ou à l’écologie, ne peuvent trouver de solution dans le cadre strictement national, ils font le constat de l’incapacité de la nation à se sortir isolément, de son embarras.

Ils feignent alors leur joie, et leur fierté d’une identité européenne convenue et de bon ton, mais ne trompent pas grand monde, car il faut tout simplement le constater, les Français, même beaucoup de ceux qui en sont partisans par raison, n’aiment pas cette Europe, non pas tant, parce que certains proclament à tort, qu’elle pose plus de problème qu’elle n’en résout, ce qui est faux et très injuste à son égard, mais tout simplement, à cause d’un manque fondamental d’affinité, pour des raisons historiques et culturelles.

En fait, la dimension européenne de la France, est restée longtemps comme allant de soi, et sans poser aucun problème aux Français, parce qu’elle consistait tout simplement en le fait pour ceux-ci, de dominer cette Europe, ce qu’ils ont fait des siècles durant, et il fallait bien qu’ils soient européens, pour en avoir l’occasion...

La véritable place de la France, telle qu’elle se voit encore, et c’est peut-être là, qu’une révision douloureuse devra se faire, dans cette Europe, c’est à dire la parfaite cohérence entre ce qu’elle est ou qu’elle se prétend, avec ce à quoi elle veut appartenir, ne peut être que comme moteur et directeur de cette Europe, et il faut reconnaitre que tout s’est bien passé, tant qu’elle le fut, puisqu’elle le fut.

Mais, c’est justement ce qu’aujourd’hui la France ne peut plus faire, et ceci, non pas à cause de son affaiblissement relatif, car même si celui-ci est réel, elle demeure cependant, une très puissante et intimidante nation, et vient de le montrer, même si ce fut sous de mauvais prétextes, sur des théâtres étrangers, mais tout simplement parce que ce rôle moteur à exercer par elle en Europe, n’existe plus...!

En effet, par delà les sommets franco-allemands qui alimentent les gazettes, inspirent les humoristes, et tentent encore de faire illusion, rien ni personne ne dirige plus cette Europe à veau l’eau, parce qu’il y manque pour cela l’essentiel, c’est à dire une “pensée directrice”, un projet, une ambition, une utopie. Et, décevant l’espérance des “indignés” du monde entier, qui, se souvenant qu’il était jusque là de tradition, que les idées sociales naissant à Paris, finissent par gagner le reste de la planète, attendaient qu’il vienne de là, le renfort exemplaire et les mots d’ordres “progressistes”, qui aurait fait trembler les puissants contre lesquels ils luttent déjà, il est clair que ce n’est pas de la triste indolence d’un peuple français totalement anesthésié par la puissance médiatique, que va émerger le grand leader charismatique attendu, ni le nouveau texte fondateur.

Dès lors, comment sera-t-il possible pour la France, de s’établir en parfaite cohésion avec les autres nations européennes, afin d’assumer pleinement et sagement cette dimension, dans une Europe dont la réalité économique a fait de l’Allemagne le premier de la classe, sans qu’elle ne se résigne finalement à y occuper en l’assumant sereinement, une place de simple petite province européenne parmi d’autres ? Il lui faudrait sans regrets, tourner la page sur des siècles d’Histoire. Le fera-t-elle ?

Par le génie de ses savants, de ses intellectuels, de ses philosophes et de ses artistes, qui ont tant apporté au monde, l’empathie de ses humanistes, la fougue de ses révolutionnaires, l’audace de ses explorateurs et de ses entrepreneurs, ce pays avait acquis au cours des siècles, une dimension “universelle”. C’est ainsi qu’après avoir donné au monde, la “mesure”, celle de l’espace avec le système métrique, et celle du temps avec l’heure universelle, réglée depuis l’observatoire de Paris, il fut à l’origine de la plupart des grandes institutions internationales. Ainsi en a-t-il été de la Société des Nations, l’ancêtre des Nations Unies, qui bien sûr se fit sous l’initiative du président américain Wilson, mais celui-ci n’étant pas parvenu à en convaincre ses compatriotes, c’est grâce à sa mise en œuvre sous la conduite énergique de Léon Bourgeois, qui en fut d’ailleurs le premier dirigeant, que l’organisation à pu finalement voir le jour à Paris.

Lors de l’invasion de la France par les Allemands, toute l’organisation, personnel matériels et archives, fut évacuée vers New-York, de sorte que la création des Nations Unies à Los Angeles, n’a finalement été que la continuation, sous un autre nom, d’une organisation qui existait déjà.
De la même façon, plusieurs institutions qui sont par la suite devenues des agences des nations unies, comme l’Unesco et le HCR, ont en fait été fondées à Paris dans l’entre-deux guerre, et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle le siège de l’Unesco est demeuré à Paris. Quand à la Cour Permanente de Justice Internationale ( CPJI ) fondée à Paris en 1922, elle fut reprise par les Nations-Unies sous l’appellation de Cour Internationale de Justice ( CIJ ) dont le siège est actuellement à La Haye. Citons encore comme produit de la dimension universelle de le France, l’OCDE, dont le siège est à Paris, et Interpol, dont le siège est à Lyon.

Enfin, dans le même esprit, ce pays fut à l’origine des plus grandes manifestations, et fédérations sportives, les Jeux Olympiques modernes bien sûr, mais également la Coupe du monde de Football de Jules Rimet, le Tour de France, Rolland Garros, les Vingt quatre heures du Mans, et plus récemment, le Dakar, et nombre de grandes courses transatlantiques, il fut fondateur de la FIFA, de la FIA, de la Fédération Internationale de Tennis, et bien d’autres encore.
Ajoutons à cela, le festival de Cannes, le salon aéronautique du Bourget qui n’a son semblable qu’en Angleterre, bien d’autres manifestations de portée internationale, et plus récemment la fête de la Musique de Jack Lang, devenu événement universel.

Tout cela, au point qu’on se dit que le monde serait bien dangereux et ennuyeux, s’il ne s’était trouvé tous ces fondateurs français.

Mais voila, les temps ont bien changé ! La France d’aujourd’hui n’est plus du tout la superpuissance culturelle qu’elle fut dans le passé, jusqu’aux années soixante, les Camus, Mauriac, Sartre, Vian, Malraux, et combien d’autres, n’ont plus leurs pareils, et la dimension universelle de la France, avec tout ce que cela implique logiquement d’ouverture aux autres, et sur le monde, comme source d’enrichissement, il est clair que pour la plupart d’entre eux, les Français d’aujourd’hui s’en foutent éperdument, et ne savent même plus ce que c’est. C’est tout au contraire avec un zèle obsédé, et totalement “castrateur” quant au fait culturel, qu’ils s’emploient au repli identitaire sur eux-mêmes.

La perte de sa dimension universelle, qui eut tôt fait de réduire en une forme ironique, les résonantes proclamations de “France terre d’asile” ou “pays des droits de l’homme”, et qui fait que sous la conduite d’un homme d’une totale grossièreté, par le verbe, et par les mœurs, que les Français se sont pourtant donné pour le premier d’entre eux, s’est constitué dans ce pays un véritable “racisme d’état”, tel qu’il se trouve dénoncé par de nombreux observateurs étrangers, va lui porter un coup terrible. Car, elle va rendre problématique et insupportable, “dans son principe même”, et bien avant la réalité des problèmes de terrain, en en faisant une “anomalie” fondamentale, la présence en ce pays de minorités issues de l’étranger, et qui, par la force des choses participent pourtant bien de lui, mais qu’il ne reconnait pas comme parties authentiques de lui. Dès lors, tout espoir de parvenir à “l’intégrité”, pour pouvoir se trouver en pleine capacité, afin d’affronter les défis de notre époque, s’est évanoui.

Il faut dire que cette difficulté sociologique, correspond également à la perte par la France d’une quatrième dimension, qui fut probablement la perte la plus dévastatrice quant à un nécessaire imaginaire de grande puissance, sans lequel une nation ne fait rien de grand, qui est la douloureuse perte de sa dimension impériale.

Par la vaillance de ses explorateurs, de ses missionnaires, de ses militaires, de ses colons, de ses administrateurs et autres commis de l’état, ce pays s’était taillé au fil des ans, un gigantesque empire colonial, et avait acquis par cela, le rare statut de puissance impériale.

Qu’on y songe un peu. A son apogée, celui-ci s’étendait sur 13 500 000 km², soit vingt cinq fois la France, trois fois la totalité de l’Union Européenne, et plus d’une fois et demie les Etats Unis d’Amérique !

En fait, tout au cours de l’Histoire qui nous est connue, il n’y a guère que les empires britannique et russe, pour avoir été plus étendus, le premier s’étant d’ailleurs bâti en grande partie, en Amérique du nord et en Inde, par la capture du premier empire colonial français.

Il était alors fort de plus de 110 millions d’hommes, de sorte que, même si ceux-ci n’avaient pas les mêmes droits, près des deux tiers des hommes ayant la citoyenneté française à l’époque, étaient des non européens, chiffre qu’il faut rapporter aux clameurs de frayeur que l’on entend aujourd’hui, concernant le surnombre prétendu des immigrés. Il est clair que les héros coloniaux sont maintenant fatigués. S’il s’était maintenu, il serait fort aujourd’hui de 400 à 500 millions d’hommes, et on imagine que la position de la France dans le monde serait bien différente. Mais il est certain qu’il n’aurait pu se maintenir qu’à la faveur d’une égalité des droits entre citoyens, puisque telle fut la revendication qui, pour ne pas avoir été satisfaite, justifiera la revendication d’indépendance, et que celle-ci aurait conduit fatalement un jour, à l’installation dans le fauteuil élyséen, d’un nègre ou d’un musulman, perspective inacceptable à l’époque, et qui le demeure encore en grande partie aujourd’hui, pour les Français.

Dans son “Mein kampf”, Adolf Hitler donne parmi d’autres, une raison impérieuse de détruire la France, pour disait-il, “ éviter que ne se constitue du Congo jusqu’au Rhin, un gigantesque empire négroïde”. Curieusement, ce sont les Français eux-mêmes qui, parce que visiblement ils partageaient la même frayeur, vont mettre fin au cauchemar d’Hitler.

La difficulté actuelle des Français, est celle à laquelle ont du faire face toutes les autres puissances coloniales, et dont la grandeur n’y a pas survécu. Elle réside dans le fait que :

“ Lorsque vous vous répandez chez les autres, c’est alors que fatalement ces autres vous possèdent un peu. Dès lors, il ne vous est plus possible de prétendre à votre plénitude, sans eux ”.

Tel est le piège qui s’est refermé sur les Français, leur difficulté à rentrer afin de leur “intégrité”, en possession de la totalité de leur “fait”, lequel par leur propre volonté, s’est étendu bien au-delà du confetti hexagonal auquel il n’est désormais plus réductible, sans le concours, économique, politique, et surtout culturel, de l’ancien empire.

Illustre parfaitement cela, le fait que le plus grand pays francophone du monde, tant par la taille que par la population, c’est justement le Congo, avec ses 72 millions d’habitants, et la plus grande ville francophone du monde, et de très loin, c’est Kinshasa avec ses 15 millions d’habitants !

Le français dans le monde, est déjà devenu pour l’essentiel, une langue d’Africains, ce qui va fatalement placer un jour les Français dans la situation actuelle des Portugais, qui se trouvent dans la nécessité de réformer leur langue telle qu’elle se parle au Portugal même, pour l’adapter aux évolutions qu’elle a subi au Brésil et en Angola, où se trouvent la majorité de ses locuteurs.

Jusque dans les années cinquante, le français le disputait encore un peu à l’anglais, comme langue véhiculaire. Mais il n’en est plus rien aujourd’hui et, à cette heure où on parle déjà l’anglais, jusque dans les couloirs des sociétés multinationales installées en France, et où les eurocrates parlent d’en faire, afin de simplification, la langue véhiculaire unique des institutions européennes, et compte tenu de la véritable “dépression intellectuelle” qui frappe actuellement ce pays de France, s’il doit demeurer dans le monde de demain, une florissante culture francophone, elle sera là encore, essentiellement africaine...

Lorsque ce monsieur de Villepin dans une posture gaullienne de la grande époque, s’en vient défier l’américain jusqu’en son sanctuaire du conseil de sécurité des Nations Unies, c’est parce qu’il sait très bien, qu’il ne manquera pas de trouver des appuis, le hasard du calendrier ayant fait que plusieurs nations de l’ex-empire, membres non permanents, se trouvaient présentes en le conseil à cette époque. Il savait bien que les liens affectifs et culturels, l’emporteraient, face à toute l’artillerie de propositions alléchantes que pourraient faire ces américains, pour obtenir un vote en leur faveur, et de fait, cet aristocrate blanc, tout ce qu’il y a de plus éloigné socialement des Africains, l’a cependant emporté face aux deux émissaires pourtant noirs, que les Etats Unis et la Grande Bretagne avaient dépêchés en Afrique, pour pouvoir le contrer. Ceci rejoignait le constat de ce monsieur Pasqua, disant que “sans l’Afrique, la France n’est plus rien”, façon de dire que la France ne peut plus espérer jouer sans l’Afrique, dans la cour des grands.

C’est bien cette quête désespérée d’intégrité, afin de renouer enfin avec l’efficacité, la puissance, et la grandeur, et de ne pas voir cette partie de soi, celle-là même qui établit le statut supérieur, grandir ailleurs, s’en trouver définitivement détaché, et souffrir de son manque, qui explique toutes ces grand-messes, cinquante ans après les indépendances, de la Francophonie, du sommet Franco-africain, et toutes les turpitudes politico-financières, auxquelles on donne désormais le nom de “Françafrique”.

Mais, ses habits impériaux sont aujourd’hui devenus bien trop grands pour la France, qui, par le régime de petitesse qui est le sien depuis des années, à bien maigri de son orgueil, de son ambition, et de ses rêves de grandeur, et comprendre le mal français actuel, c’est prendre conscience du fait que ce pays est passé en une vingtaine d’années seulement, c’est à dire de 1940 à 1960, du statut de grande puissance impériale victorieuse, ce qu’il était au sortir de la première guerre mondiale, à celui de petite province européenne parmi d’autre. Et ceci, après avoir subi la terrible défaite de 1940, dont il ne s’est consolé, qu’à la faveur de ses alliés venus à son secours, avec ceux de son empire, envers lesquels il se montrera d’ailleurs fort ingrat.

Alors que ce pays qui entretient un racisme indigne envers ses minorités, se trouve par le fait dans une totale “schizophrénie”, puisqu’il existe un grave hiatus entre sa représentation objective, c’est à dire celle d’un peuple composite, qui affiche sa surprenante diversité dans ses équipes sportives, ses artistes, et surtout dans la population bigarrée de sa capitale, et la représentation qu’il se fait de lui-même, c’est à dire celle d’une nation d’hommes blancs européens, justifiant à leur yeux ce racisme. Et ceci, alors que s’il faut donner un sens à ces sondages, en espérant qu’ils ne soient pas sournoisement trafiqués, ce qui demeure possible, il apparaitrait que les trois personnalités préférées des Français, sont deux nègres, et un maghrébin !

Il y a de toute évidence, une profonde pagaille qui règne actuellement dans la tête des Français, alors que le conflit entre leur dimension hexagonale et leur dimension européenne, ne risque que d’amoindrir les deux, que leur dimension universelle, ils s’en moquent totalement, et que le racisme qu’ils entretiennent envers leurs minorités, ne leur laissera pas longtemps le loisir de se voir encore comme un grand peuple, grâce à leurs liens particuliers avec l’Afrique. Ceci, d’autant qu’ils sont sous la menace d’une réforme de la composition du conseil de sécurité, qui verra la transformation de leur siège de membre permanent, en celui d’un représentant européen, pour satisfaire entre autres, les Allemands, fatigués de voir comme ils le disent :

“ Les Français voyager en première classe, avec un ticket de seconde ”.

Privée de ses quatre dimensions traditionnelles, qui la déterminaient parfaitement, la question est donc la suivante :

“ Qu’est-ce que c’est la France d’aujourd’hui, étant bien entendu que la seule formule, “nation d’hommes blanc européens”, qu’on se propose de protéger comme telle, ne suffit absolument pas à ce qu’elle soit déterminée, et aussi, que veut elle être, et surtout, que peut elle être ?


Paris, le 17 avril 2012
Richard Pulvar

samedi 14 avril 2012

QUE RACONTAIENT DONC CES ALCHIMISTES ?



Ils nous parlaient des quatre éléments fondamentaux, eau, terre, air, et feu...

Cela vous fait sourire vous, hommes et femmes du vingt et unième siècle, à la tête si pleine de la rationalité de notre époque, l’idée que ces braves alchimistes aient pu être à ce point tout à la fois, mal informés d’elle, et mal inspirés, par la merveilleuse complexité des choses de notre univers, pour avoir pu supposer un instant, qu’elle pouvait être ramenée à la simplicité extrêmement rudimentaire de ces quatre éléments, qui d’ailleurs, n’en sont pas. Car, nous les comprenons intuitivement, et nous les savons scientifiquement, déjà composés.

Quelle curieuse tournure d’esprit a pu les amener à considérer que tout ne pouvait être constitué que de cela, alors que la simple observation de la nature dans ce qu’elle a de plus évident, nous laisse apparaitre une bien plus grande diversité d’éléments, dont certain comme les métaux par exemple, tels que lorsque nous les portons en fusion, d’évidence ne contiennent, ni terre, ni air, ni eau...

Vous pensez donc que la résolution des choses par les alchimistes des temps anciens, était pour le moins sommaire, pour ne pas dire carrément enfantine ? Hé bien si c’est ce que vous croyez, attachez vos ceintures, parce que vous allez être surpris !

Comprenons tout d’abord qu’il s’agit en celles-ci, d’appellations “ésotériques”, c’est à dire de métaphores, à l’aide de réalités “physiques” formelles, ou si l’on préfère, matérielles, pour décrire les principes informels, donc immatériels, et comme tels, “métaphysiques”, dont elle se réalisent, et qu’il n’est évidemment pas question en ce domaine, de prendre ces termes, dans leur acception littérale immédiate habituelle.

Ce qui suit n’est pas d’une lecture toujours confortable mais pardonnez-moi, j’ai fait ce que j’ai pu pour le rendre accessible. Si malgré cela vous acceptez de poursuivre, considérons donc ces quatre éléments.

La Terre.

Ce terme décrit en fait, ce que nous comprenons aujourd’hui comme étant la “masse”, telle que celle-ci se trouve nécessairement constituée “sous forme”, et surtout constituée sous forme “d’entiers”.

C’est l’utilisation de ce mot “terre”, pour décrire “l’entier”, et corrélativement, “l’interne” ( inter ), que l’on retrouve dans la grande Tradition ésotérique, où il nous est dit que Dieu a fait l’homme de “terre”, pour nous signifier qu’il l’a conçu comme un “entier”, autrement dit comme un “indivis”, et de fait, nous constituons des “individus”. Ceci, selon l’implication fondamentale de “concevoir”, c’est à dire de tenir comme étant le fait d’une entité unique, autrement dit “comme 1”, la combinaison d’une pluralité de parties.

La “terre”, autrement dit le fait de “l’entier”, qui constitue l’occasion systématique, mais notons le, la seule, de la manifestation de la masse, d’où l’identification des deux termes, constitue bien une disposition “commune”, à toutes les entités formelles, autrement dit, “physiques” de notre univers, par le fait que justement, elles se trouvent forcément toutes constituées “comme 1”.

C’est cette nécessité de “l’être”, qui est d’être constitué comme 1, afin précisément “qu’il soit”, qui explique que la manifestation religieuse des espérances, était traditionnellement clause par le terme “Amen”.

Il s’agit alors en ce terme, d’une forme déclinée de la notation égyptienne de l’unicité “Amon”, c’est à dire la force de détermination de la constitution de “tout”, en le “Tout”, traduite en français par la locution “ainsi soit-il”, pour engager que l’espérance religieuse “soit”, en étant “constituée”, ce qui ne peut se faire que comme 1. Ceci, selon une construction germano-latine, “ein sic”, littéralement “ainsi que 1”, le signifiant, et qui a donné en français le mot “ainsi”.

La “terre”, qui est le principe selon lequel “il se forme”, constitue donc bien le principe de toutes les réalités “formelles”, et par cela “physiques” de notre univers, et ceci, en opposition à ce que la grande Tradition ésotérique nomme, là encore par métaphore, le “ciel”. Celui-ci, en opposition de ce par quoi “il se forme”, qui constitue la base de la forme physique constituée comme “un”, est alors le principe de “l’entre deux”, selon lequel “il s’informe”, par l’expression d’une forme, à destination de la compréhension de cette expression par une autre, et qui constitue en cela la base de “l’information”, qui comme telle, est “métaphysique”.

Dans cette compréhension des choses, “l’information” est ainsi dite, parce qu’elle ne possède pas de forme, mais qu’elle les “peut” toutes, par sa mise “sous forme”, puisque c’est selon elle que se trouvent organisés structurellement, les différents éléments constitutifs d’un entier, et qu’elle “se peut” de toutes, en se trouvant exprimée de chacune d’elle, la signifiant ainsi aux autres.

Ainsi, lorsque la grande Tradition ésotérique, nous dit que Dieu à créé le ciel et la terre, il s’agit là de l’évocation de la génération solidaire de la physique de la forme, selon “l’unité” des éléments constitués en celle-ci, et de la métaphysique de l’information, selon la disparité, et donc la “pluralité” des éléments constitutifs de la forme. Car il ne peut y avoir de forme, que constituée selon la métaphysique de l’information qui structure ses éléments, et qu’il ne peut y avoir d’information, qu’exprimée de formes.

Notons à cette occasion que cette solidarité générique qui est la leur, de la physique et de la métaphysique, et qui solidarise curieusement le fait d’unité et celui de pluralité, en signifiant ainsi que le simple n’est qu’un aspect occasionnel du complexe, indique que contrairement à ce que prétend une théorie à la mode, il n’a pas pu se produire un début de l’univers, qui partant de l'idée de l'existence possible d'un stricte simple, aurait imposé l’apparition d’une toute première particule, et qu’il ne pourra pas davantage se produire une fin de celui-ci, qui impliquerait une toute dernière particule. Car, il faut plusieurs afin de l’apparition par "constitution", de ce qui est 1, et il qu’y a forcément plusieurs après disparition par "restitution", de 1.

En fait, en opposition à la terre, le ciel constitue la disposition de “disparité” des éléments constitutifs de la forme, disposition qui est celle de la forme non encore “apparue”, à l’antériorité de la “constitution” de ces éléments en celle-ci, et qui symétriquement, est également celle de la forme déjà “disparue”, à la postérité de la “restitution” des éléments de celle-ci. Ce ciel ésotérique, qui possède un rapport étroit avec le ciel astronomique, mais qui ne lui est pas réductible, constitue donc bien, ainsi que nous l’enseignent les doctrines religieuses, le lieu de la confusion en sa “disparité” d’éléments, puisque privés de la singularité distinctive de leurs formes, de tous les êtres précisément “disparus”.

Avant de poursuivre, notons que la terre, en tant que disposition commune à tous les êtres, et particulièrement à tous les humains, est ce par quoi s’établit une “communication” entre eux, qui fait qu’ils se trouvent constitués comme “un”, au sein de notre humanité. Cette communication par “l’en deçà” des êtres, donc en contradiction de leur espérance, laquelle se projette selon un “au-delà“ d’eux, constitue en ce sens une forme inférieure de “religion”, celle qui tend à maintenir les êtres dans la communauté de leur disparité non discernée, et qui, si elle ne se trouvait pas contrariée par leur espérance, qui est l’objet de la religion positive, confinerait à leur mort. Il était donc interdit, de tenter de l’exploiter sciemment afin de porter atteinte aux autres, activité qui est celle de certains êtres malfaisants, qui, opérant contre les autres par la “terre”, sont désignés comme étant ceux qui opèrent un “travail de la terre”, autrement dit des “païens”, selon le terme latin “pagan”, signifiant le “paysan”, soit par des actes contraires aux préceptes, qui avaient pour effet de contrarier le sain développement du temps, selon l’espérance des humains.

C’est ce qui explique que, dans une incompréhension générale, qui leur vaut à ce jour bien des critiques, bien des désaveux, et parfois même, une solide inimitié, ceux du Vatican ont condamné certaines formes de contraception, et l’avortement, qui constituent bien des contradictions de l’espérance qui détermine les hommes à donner un “au-delà” ( ad ultera ) d’eux, par l’acte sexuel, comme étant des formes de “paganisme” anti religieux, ce qu’ils sont effectivement.

La difficulté dans cette affaire, c’est que se faisant selon l’en deçà des êtres, autrement dit selon leur “subjectivité”, tout le monde ignore les conséquences désastreuses de ces actes, parce qu’elles ne sont justement pas “objectives”, et donc directement observables, et qu’en toute bonne foi, pour la plupart d’entre eux, les gens pensent que ces actes sont inoffensifs. Mais, ils se trompent gravement, et nous en parlerons une prochaine fois...

Ceci étant, considérons maintenant que l’information la signifiant, exprimée d’une forme à destination de sa compréhension par d’autres, implique mécaniquement, la réciprocité d’une signification de ces autres, à destination de cette forme, qui se traduit en fait par une “circulation” de l’information qui, d’une façon générale s’échange entre les formes. Celle-ci est responsable par son passage d’une forme à l’autre, de leur “transformation” mutuelle, laquelle constitue la marque de leur soumission au “temps”.

Ainsi, au contraire de la terre qui est un fait de l’information constituée “sous forme”, autrement dit de l’information “statique”, qui est à la base de la forme, et par là, de “l’espace”, nous accédons ici à un autre élément des alchimistes, qui est le fait de l’information circulant par, et entre, les formes, autrement dit de l’information cinétique, qui est l’information telle que nous la comprenons habituellement, c’est à dire telle qu’elle est “signifiante”, et qui, étant la cause de la transformation des formes, constitue la base du “temps”. Elle se trouve évoquée comme étant “l’eau”.

L’Eau.

Autre élément des alchimistes. Elle constitue la métaphore de l’information, parce qu’elle ne possède par de forme, mais elle peut épouser et prendre toutes les formes, et ainsi être mise “sous forme”.

Sa mise sous forme, se fait alors par une “induction” en celle-ci, qui comme telle, est “entropique”, et s’opère selon la disposition d’une forme “froide”, qui comme telle est “demandeuse”, face à une forme “chaude” qui comme telle, est “généreuse”.

Cette cession d’une quantité d’information contenue sous une forme, et qui par le fait, la constitue, à destination de son induction dans une autre forme, et qui correspond en ce sens, à une “radiation” partielle de la forme “émettrice”, au bénéfice de la forme “réceptrice”, n’est rien d’autres que ce que les alchimistes identifiaient sous la métaphore du “feu”.

Le Feu

Ce troisième élément des alchimistes, est une métaphore qui désigne le fait “d’attraction” d’une forme froide, provoquant la “radiation” d’une forme chaude, autrement dit une cession d’information de celle-ci à son bénéfice, c’est à dire, afin d’une induction “entropique” de cette information en elle.

Ainsi le “feu”, c’est à dire “l’induction” en elle, due à la sollicitation, autrement dit à “l’attraction” qu’exerce une forme froide sur les autres, participe-t-il de la “dynamique”, autrement dit, de la disposition “bi-nominale” de “l’entre deux” formes, qui est comme telle “métaphysique”, de la circulation de l’information entre formes.

Nous constatons à cette occasion, que la métaphysique participe tout à la fois, à la constitution statique d’information sous forme physique, et à la dynamique d’information échangée entre formes physique, ce que nous connaissons comme étant des “forces”, et qu’en tout état de cause, ce que nous concevons comme étant la “physique”, n’est qu’une manifestation formelle, restrictive, et occasionnelle, de la métaphysique qui ainsi, la contient.

Maintenant, en corrélation avec l’induction entropique d’information, qui est non plus, “sous forme”, mais “en force”, à destination d’une forme réceptrice, se produit bien sûr, une “expression” qui quant à elle, est “énergétique” de cette information d’une forme “émettrice”. Ceci, en comprenant que cette expression correspond à un “mise en force” de l’information, dans le sens de “en erg”, selon le mot grec “erg” signifiant la “force”, qui a donné “énergie”.

L’expression énergétique d’une forme, est ce que les alchimistes désigne par “l’air”, comme nous disons l’air de quelqu’un, pour signifier son “expression”, et constitue le quatrième de leurs éléments.

L’Air

C’est la métaphore qu’utilisent les alchimistes, pour décrire la manifestation énergétique des choses, qui constitue une expression de celles-ci.

En définitive, nous pouvons conclure selon les quatre éléments des alchimistes, que toutes les réalités formelles, autrement dit physiques de notre univers, sont constituées comme autant de “terres”, autrement dit d’entiers massiques unitaires, constituant la base de l’espace, puisque celui ci relevant d’une métaphysique de “l’entre deux”, ne peut être constaté qu’entre elles. Ces réalités “physiques” sont “sous-tendues” dans leur “être”, c’est à dire dans leur “existence” même, par la “métaphysique” d’une circulation dynamique de l’information, “l’eau”, se faisant par elles, et entre elles, et par laquelle elle se trouvent inscrites dans le temps, et grâce à cela, “existent”.

“L’actualité” de cette inscription dans le temps par lequel elles se transforment, s’opère entre un acte d’acquisition entropique d’information par “induction” en elles, “le feu”, et un acte d’expression énergétique d’information au-delà d’elles, “l’air”.

Se trouve ainsi parfaitement exprimé selon ces quatre éléments fondamentaux, la raison des choses dans un univers qui n’a pas pu débuter et qui ne pourra pas finir, la raison de l’espace, et celle du temps...

D’autre part, et plusieurs siècles avant le grand Einstein, les alchimistes ont su ainsi montrer, que l’énergie, air, procédait d’une mise “en force” de la masse, terre, selon une réduction de celle-ci…

Surprise non...?

En réalité, ces alchimistes étaient les dépositaires d'un très grand savoir, dont nous pouvons à cette occasion mesurer l'étendue, et qui était issu de l'Egypte ancienne, laquelle était dite "Kem-ta", signifiant "le pays noir", avec "kem" signifiant la couleur noire.

Les Grecs et les Latins ont désigné cette science comme étant donc "chemia", la science "noire", que les Arabes rapporteront plus tard aux pays occidentaux qui l'avaient perdue, suite à l'effondrement de l'empire Romain, sous le nom de "Al kemia", la science du pays noir.

Bien sûr, il faudrait en dire beaucoup plus, mais cela prendrait des pages…
Rendez-vous donc à une prochaine fois…


Paris, le 14 avril 2012
Richard Pulvar