jeudi 15 mars 2012

NAUFRAGES PAR LA MALEDICTION COLONIALISTE, CETTE NEGATION DE L’HUMAIN




Notre combat, à nous autres que tant d’injustices, de douleurs, et de désolations subies sans aucune justification, par bon nombre de ceux de notre espèce, sur tous les continents, interpellent, est celui toujours le même, mené sans relâche au cours des temps, par tous ceux, illustres ou inconnus, dont nous nous faisons les héritiers, depuis l’aube de notre humanité. Car il s’agit justement en ce combat, de celui mené au nom de “l’Homme”.

Comprenons tout de suite qu’il ne s’agit pas là en cette appellation avec un grand “H”, simplement de “l’humain”, tel que nous l’entendons habituellement. Car celui-ci n’est qu’une des réalisations occasionnelles sur la surface de cette Terre, d’un principe qui lui aura donné naissance, et que par identification avec ce dernier, nous appelons “l’homme”. Ce dont il s’agit ici, c’est de cette force de détermination “métaphysique” qui, induite dans ce qui n’était jusqu’alors qu’un animal, en a fait selon cette vocation, un heureux dépassement de celui-ci.

Ainsi, et quoi qu’en diront certains pour justifier le darwinisme social par lequel ils s’adonnent à la prédation contre leur propre espèce, nous ne sommes plus des animaux, et ces comportements de domination, ne peuvent trouver aucune justification au nom de l’Homme. Car, ce que nous concevons comme étant notre “humanité”, tant selon la valeur “nominale” de ce terme concernant notre collectivité, que selon sa valeur “adjective” décrivant une qualité de l’individu, impliquée par l’action sur lui de cette collectivité, consiste justement en une ferme et définitive contradiction, de notre “animalité” d’origine.

Nous ne sommes plus des animaux, et nous ne devons avoir en aucune circonstance les comportements de la “bête”, parce que par cette exceptionnelle disposition de l’Homme, nous sommes au cours des temps, devenus enfin des “hommes”.

Notre combat consiste donc, à nous qui célébrons justement “l’humanisme”, parce que nous faisons le parti pris de l’homme contre la bête, à nous montrer extrêmement vigilants. Ceci, pour empêcher par la dénonciation de tous ces comportements indignes et inadmissibles au regard de l’Homme, que cet animal “humanisé”, et devenu “bipède” par cela même, sous l’exercice d’un “tropisme” le déterminant à un au-delà de lui, et induisant en lui un sens de la “normalité”, qui n’est en rien la préoccupation de l’animal, ne se laisse aller à ne redevenir tristement, qu’une bête parmi d’autres bêtes, ne se connaissant de loi, que celle de la jungle.

Il se trouve malheureusement que nos clameurs indignées, ont depuis des années, été étouffées par le vacarme assourdissant d’une propagande médiatique, totalement mensongère, orchestrée par un lobby malfaisant, afin de la satisfaction des intérêts et des plus bas instincts, d’une caste de prédateurs, fiers de l’être, et se réclamant d’une essence supérieure au reste des mortels.

Pourtant, la métaphysique qui avait réalisé l’humain d’un animal, avait induit en lui des scrupules “d’obligation”, entre autres, de justice, d’égalité, de partage, de solidarité et de fraternité, et des scrupules “d’interdiction”, entre autres, de l’injustice, du vol, du mensonge, de l’exploitation, de la violence, et du meurtre. Il s’agit là d’autant de préoccupations, dont on comprend que les animaux bien sûr, mais normalement seulement ceux-là, n’en ont cure.

Or, les événements dramatiques et d’une effroyable cruauté, qu’auront été les deux guerres criminelles menées contre la Côte d’Ivoire et la Libye, et dont une opinion publique, enivrée qu’elle le demeure jusqu’ici, des mensonges et des prétextes dont elle fut abreuvée par une classe politico-médiatique de faussaires, ne mesure pas encore qu’ils constituent pour notre nation, une honte indélébile qui s’inscrit dans la continuité des autres guerres coloniales, ont été l’occasion de la négation obscène et arrogante, de toutes ces “obligations morales”, qui nous fondent en tant qu’humains.

Disons tout de suite que la prétention d’autorité sur les autres, quel que soit le prétexte fatalement fallacieux, selon lequel elle se réclame d’une nécessité afin de leur bien, constitue une atteinte à l’homme, dans son principe fondamental. Car, contrairement à ce que prétendent avec une stupidité bornée, ces gens de l’extrême droite, il existe une antinomie fondamentale entre la notion de “supériorité”, et celle “d’humanité”.

Ainsi, prétendre le fait d’une race d’hommes “supérieure” aux autres, constitue une imbécilité du même genre que de dire, comme le faisait pour faire rire le regretté Coluche, qu’il en existerait de “plus égaux” que les autres.

Si dans ce dernier cas, le rapprochement entre les notions de supériorité et d’égalité, relève d’évidence du non sens, c’est bel et bien le même non sens, qui conduit à rapprocher l’idée de maitrise et de sage retenue de notre “animalité”, qu’exprime la qualité “d’humanité”, dont l’expression fondamentale est “l’humilité”, les deux termes ayant la même racine sémantique, avec la notion de supériorité.

Si donc certains se réclament ainsi d’une supériorité par rapport à d’autres, ce n’est certainement pas de celle de leur humanité dont il s’agit, puisque cette prétention elle-même, s’inscrit justement en contradiction de l’humilité que nous impose cette humanité. Il ne peut donc être question selon cette proclamation, que d’une supériorité de leur animalité.

La notion de supériorité, et à travers elle, de domination, est logique de la “prédation”, et constitue donc une qualité de la bête. Partant de là, libre à ces gens de se prétendre des bêtes d’une férocité supérieure aux autres, et il est clair que c’est bien par des manifestions de cette bête, qu’ils se dépêchent de faire montre, avec brutalité et cruauté, de leur supériorité.

Mais, qu’ils ne viennent surtout pas invoquer quelque qualité supérieure d’hommes, pour ainsi justifier leur prétention sur les autres, parce que tout ceci ne signifie rien, et parce que dans tous les cas, la volonté de dominer, et d’imposer sa pensée, ses options sociales, et ses us et coutumes, aux autres, ne peut être que la manifestation d’une négation de l’humain. Ceci, dans le sens qu’a si bien signifié le député Letchimy, en disant qu’il s’agissait en cette prétention de supériorité, d’une “négation de la richesse de l’expérience humaine”.

Ainsi, se croire désigné par le ciel, pour porter la “démocratie” aux autres, à coups de canons et de bombardements, sans même se soucier de ce qu’il n’en ont fait aucune demande, et avant même de vérifier tout ce que cette appellation peut avoir de cynique et d’outrancière, quant à la réalité de ce qui se cache derrière elle, constitue bien une expression de la bête. Il s’agit d’une malpropreté qui s’inscrit dans la même lignée que les prétentions précédentes, celles d’apporter la vraie foi, ou la civilisation, et qui furent elles aussi les prétextes aux pires exactions colonialistes.

Tout notre problème maintenant, c’est que c’est bel et bien cette prétention, archaïque en regard de l’aventure humaine, de supériorité, dont la civilisation occidentale se défend d’en être encore pétrie, après l’avoir crânement revendiquée des siècles durant, qui se trouve à l’origine de cette conviction partagée par les racistes, ceux de droite bien sûr, mais également par les plus dangereux et les plus nocifs d’entre eux, c’est à dire ceux de la gauche bien pensante qui prétend ne pas l’être, d’avoir pour mission salvatrice d’intervenir chez les autres.

Il est facile de comprendre que ce qu’est la “droite” en politique, n’est finalement que l’expression de la bête qui, malgré l’exigence culturelle à laquelle celui-ci se trouve soumis, demeure encore tapie en l’humain, et tend à conditionner son comportement, dès lors qu’un très ferme rappel à nos obligations morales, et leurs implications sociales, manque d’être fait.

Il n’y a donc aucune surprise dans le comportement de ceux qui, par leur appartenance politique, se revendiquent ouvertement de ce libre cours laissé à l’expression des instincts les plus primaires, et parfois les plus bas, et qui s’adonnent librement sous une pluralité d’aspects, à la “prédation” sur leurs semblables, et même sur leur propres concitoyens.

Ces gens ont donc décidé, par le détournement d’une série de résolutions onusiennes, qui n’étaient que les prétextes qu’ils s’étaient eux-mêmes procurés, à la faveur d’un pression facile auprès des autres membres du conseil de sécurité, rendus complices en la circonstance, certains désirant tirer profit eux-aussi de l’opération, de mettre toute la puissance militaire de la nation, normalement vouée à sa défense, aux service de leurs opérations crapuleuses.

C’est ainsi qu’ils s’en sont venus par la manipulation d’inévitables traitres à leur nation, qu’ils ont installés au pouvoir, après avoir capturé ou carrément assassiné, les dirigeants de ces nations, et massacré un grand nombre de civils dont il ne se sont même pas préoccupé de savoir quel pouvait être leur engagement, prendre possession sans même s’en cacher, avec la plus totale obscénité, des ressources naturelles de ces pays. Ceci, au bout de campagnes guerrières d’une sauvagerie inouïe, pour vaincre la vaillante résistance de généreux patriotes, tout en prétextant n’être venus là, d’au-delà des mers, que pour défendre la veuve et l’orphelin, et établir en ces lieux, la démocratie.

Que tout ce qu’il peut y avoir de plus vil dans la nature humaine, ait été mis en œuvre afin de la satisfaction de leur narcissisme maladif, de leur ventre insatiable, et pour masquer, en détournant le regard de l’opinion, la faillite totale de la politique qu’ils ont mené, par ces gens de la droite, n’a rien de surprenant, puisqu’il s’agit justement d’une droite assumée, dans sa prétention de supériorité et de domination, et que nous avons bien-sûr quant à nous, mission de combattre avec la dernière énergie.

Non, tout notre drame dans cette affaire, c’est qu’alors que nous faisons front, nous nous trouvons trahis sur nos arrières, par de pseudo-progressistes faussaires et lâches, qui pour satisfaire leur soif d’un pouvoir auquel ils comprenaient ne plus pouvoir accéder autrement, n’ont cessé de dénigrer et de cracher sur tous les idéaux de progrès célébrés jusqu’alors. Ceci, au nom d’un réalisme politique, qui n’est en fait que la voie honteuse du renoncement, pour ces tristes “carriéristes” de la politique, dont la société civile n’aurait que faire, compte tenu le leur manifeste insuffisance.

N’ayant rien d’innovant à proposer pour justifier leur ambition d’accéder malgré tout aux plus hautes responsabilités, ces gens ont donc pris l’option de se constituer une clientèle, en reprenant à leur compte tout à la fois, la “vindicte” de l’opinion, telle qu’elle se trouve dirigée contre les actuels gouvernants, compte tenu des grandes difficultés que traverse le pays, et celle que ces gouvernants pour leur défausse, sont parvenus à orienter vers d’autres, principalement les immigrés, les institutions européennes, et certains dirigeants étrangers, dont le crime est de refuser de se soumettre.

On pourrait presque en rire, si les conséquences de cette attitude n’étaient pas aussi catastrophiques.

Sur le plan intérieur, toute la capacité critique et conceptuelle, qui traditionnellement, fut logiquement celle de la “gauche”, des années durant, selon ses exigences humanistes, en est désormais réduite à ces hordes “d’idolâtres” hébétés qui, afin de remplacer “sa petitesse”, l’ignoble grossièreté parvenue par la combine politico-médiatique, à s’emparer du “palais”, parviennent à se convaincre que le triste individu issu du même sérail, et qui ne possède qu’un style différent de l’esbroufe, qu’on n’ose dire de gauche, constitue réellement le recours dont a besoin la nation, pour régler ses redoutables problèmes.

Mais, c’est surtout sur le plan de la politique extérieure, que nous atteignons les profondeurs abyssales de l’ignominie.

Pour quiconque a un tant soit peu suivi cette affaire, et nous sommes en droit d’exiger d’un candidat à la présidence de notre république, qu’il s’en soit un peu inquiété, il est clair que les événements tout à fait prévisibles de ce point de vue, de Côte d’Ivoire, avec ce dénouement tragique et inadmissible qu’à constitué l’intervention de la puissance colonialiste, dans les affaires intérieures d’un nation souveraine, ne sont que l’aboutissement d’une politique constante et obsédée, inscrite dans une tradition néocolonialiste dite “Françafrique”, qui fut menée plus de dix années durant en ce pays. Ceci, afin d’imposer comme dirigeants au peuple Ivoirien, des traitres à leur nation, pour d’abord satisfaire les intérêts de la puissance coloniale, et ensuite pour priver la Chine, dont la grande montée en puissance inquiète, d’un approvisionnement énergétique, puisque tel est son talon d’Achille.

C’est ainsi qu’après avoir monté une combine électorale, avec le vieux chef historique, pour s’assurer d’un successeur à ses ordres, la puissance coloniale s’est vue contrariée dans son projet, par le coup d’état inattendu d’un militaire retord. La pagaille qui s’en est suivie, entrainant le discrédit de ceux qui en furent la cause, à constitué la faveur de l’élection surprise, de l’opposant historique au vieux chef, ancien membre du parti socialiste, que ce dernier n’hésitera pas une seconde, à trahir, selon un travers qui semble lui être génétique.

Dès lors, pendant plus de dix ans, les colonialistes vont tout tenter, pour renverser celui qui aura été le premier, et qui demeure à ce jour, le seul président démocratiquement élu, de la Côte d’Ivoire.

Après avoir monté contre lui un coup d’état, avorté grâce à la vigilance des patriotes, c’est alors que les malpropres colonialistes ont fomenté une rébellion dans le nord du pays, en infiltrant des guerriers sans foi ni loi, depuis un pays frontalier.

Partant de là, tenus par des accords de défense qui prévoient leur intervention en cas d’attaque du pays, et tel était le cas, ils ont bien envoyé leur forces, mais loin de combattre les envahisseurs, ils ont proclamé celles-ci “forces d’interposition”, et ont procédé ainsi à une partition de fait du pays, en exploitant sa division ethnique, et en espérant par cela contraindre le président à signer au nom de la réconciliation, des accords avec des factieux soutenus par les envahisseurs, qui le priveraient de l’exercice effectif du pouvoir.

Cependant, la résistance du président fut telle, que leur seule issue fut l’intervention directe et brutale, totalement illégale, et cependant, justifiée et encouragée par les cadres du parti français de toutes les trahisons...

N’importe qui ayant compulsé les résultats publiés par une prétendue “commission électorale indépendante”, d’une élection censée avoir été gagnée par le factieux, marionnette de la puissance coloniale et traître à son pays, remarque, puisque cela saute aux yeux, avec toute une série de scores dépassant les 98% de voix en faveur de ce factieux, à quel point la fraude fut massive dans le nord du pays, échappant à tout contrôle gouvernemental.

Or, croyez-vous que les irresponsables du parti de toutes les trahisons, se sont offert ne serait-ce que quelques minutes pour constater ces irrégularités que les faussaires quant à eux, ne se sont même pas donné plus de peine, pour davantage les masquer ?

Non, ces gens avec une désinvolture du pire racisme qui soit, ont donné leur accord pour que l’on fasse donner le canon et les bombardiers, contre des gens dont ils se moquaient pas mal de savoir s’ils avaient tort ou raison, tout simplement parce qu’ils étaient désignés comme étant illégitimes, selon la propagande mise en œuvre par le lobby malfaisant, toujours le même, quant à toutes les guerres...

Il nous faut bien remarquer maintenant, que ces décisions d’engagements guerriers, qui sont de très loin les plus graves de toute la mandature, puisqu’elles vont entrainer la mort dans les deux guerres, de plusieurs dizaines de milliers de personnes, et c’est bel et bien de cela qu’il s’agit, de la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes, de la dévastation totale de deux nations, et d’un océan de douleur comme celle qui se lit sur les visages de cet homme et de cette vielle femme, dans leur cortège de réfugiés, ne font l’objet d’aucun débat, dans la campagne électorale qui doit décider du successeur de “l’ignoble”.

Quoi d’autre que leur profond racisme, selon la désertion totale chez eux des dernières traces d’humanité, et leur déchéance au niveau de la bête, qui peut expliquer que ces gens s’en sont allés à des milliers de kilomètres de chez eux, pour massacrer des hommes des femmes et des enfants, qu’ils ne connaissaient ni d’Eve ni d’Adam, qui ne leur ont strictement rien fait, et que ces gens ne s’offrent pas même un instant, au cours d’un débat censé envisager les grandes questions de politique, intérieure comme étrangère, pour au moins, auraient-ils été sincèrement convaincus du bien fondé de leurs décision, en établir le bilan.

Rien de tout cela, des milliers de gens sont morts, et les massacreurs occidentaux ont tout simplement tourné la page. Ils ont d’autres chats à fouetter, comme de s’en aller en faire autant en Syrie et en Iran, étant bien entendu qu’ils seraient bien en peine de nous montrer la positivité “démocratique” des régimes “féodaux” qu’ils ont mis en place dans ces pays, sous ce prétexte...

Comprenons alors que la quête du pouvoir en elle même, en concurrence de laquelle se livrent les deux “animaux” qui se veulent sur le siège élyséen, constitue bel et bien, hors de tout message novateur qu’un homme sincère voudrait livrer aux siens, une manifestation de la bête, et toute la question est de savoir si nous allons accepter de taire notre humanisme, pour laisser le libre cours à ces deux brutes, racistes, et colonialistes ?

Certainement pas...!

Préparons-nous à la lutte, dès le soir de l’élection, car nous n’avons pas à offrir nos existences, ni celles de nos enfants, pour la satisfaction de l’égo, du ventre, et du bas ventre de ces nuisibles...


Paris, le 15 mars 2012
Richard Pulvar