dimanche 29 avril 2012

POURQUOI TEL QUE “NOMME” ET SELON LES ASTRES, LE FUTUR PRESIDENT N’A DEJA PAS QUALITE POUR L’ETRE



Le verbe français “présider”, vient du verbe latin “praesidere”, lui-même construit avec l’adverbe “prae”, signifiant “devant”, et le verbe “sidere”, signifiant “se poser”.

Dans cette compréhension des choses, “présider” signifie “se poser devant”, étant sous-entendu, “devant les autres”, ce qui constitue bien sûr, l’attitude normale et fonctionnelle d’un guide.

Mais les anciens ne procédaient pas comme nous autres aujourd’hui, selon une pensée “analytique”, pour tenter de rendre compte des choses, par la révélation en les différenciant, de leurs aspects “sous-jacents”, afin d’en établir la fonctionnalité. Leur investigation s’opérait tout au contraire, par “l’analogie”, c’est à dire par le recensement, en les identifiant à ceux directement évidents d’une chose, des aspects d’autres choses “adjacents” à celle-ci, c’est à dire venant “s’adjoindre”, à ceux de la chose étudiée, pour en établir la fonctionnalité.

C’est donc selon les “ressemblances” existantes entre les choses selon leur globalité, en non selon les “différences” de leurs particularités, qu’ils parvenaient à la compréhension de ces choses.

Bien sûr, il existe une corrélation directe, entre la façon dont une chose se trouve constituée de parties, et selon laquelle se trouvent établies précisément, ses “particularités”, telles que nous le révèle l’analyse, et, la capacité de cette chose à s’inscrire à son tour selon ses particularités, comme étant la partie d’un ensemble supérieur, c’est à dire sa ressemblance avec d’autres, telle que nous le montre l’analogie, laquelle leur permet alors de s’assembler. Ceci, de sorte que ces deux démarches d’accès à la connaissance des choses, analyse et analogie, demeurent cohérentes, et donc parfaitement fondées, l’une et l’autre.

Cependant, si l’analyse permet d’en comprendre les plus infimes partie, c’est tout au contraire l’analogie qui permet une compréhension globale des choses et par là, des grandes règles qui régissent notre univers en son devenir, selon cette modalité que nous nommons le “temps”. L’analogie confine donc à une étude du rapport de l’espace au temps.

C’est pourquoi, selon cette compréhension globale découlant de leur investigation analogique, il était clair pour les anciens que, corrélativement à la double acception, spatiale, et temporelle, de ce terme, la “disposition spatiale” des choses, autrement dit, le “comment” elles se situaient, ne pouvait manquer d’être corrélative à leur “disposition temporelle”, autrement dit, le “pour quoi” elles se situaient.

Ainsi, présider signifiant déjà “se poser devant”, dans le sens spatial, les anciens pour lesquels les “rites” n’étaient pas du pipeau, mais possédaient une véritable fonctionnalité, considéraient que l’homme en cette posture devant les autres, dans l’espace, le “président”, n’y était pas simplement pour faire le beau, mais qu’il avait alors pour fonction première, de se situer également devant eux, “dans le temps”, autrement dit, “d’anticiper”.

C’est ce qui explique la proximité sémantique entre “sidere” qui décrit le fait de ce qui se pose, autrement dit de ce qui “sied”, selon l’implication “gravitationnelle” de ce terme, et par là temporelle, étant bien entendu qu’il ne peut “advenir” en un lieu, que selon ce qui sied en ce lieu, et le mouvement gravitationnel universel, tel qu’il nous est signifié par les astres, et qui se disait “sidera”, que nous avons coutume de traduire simplement par “les cieux”, en manquant de noter son implication temporelle. En fait “sidera” décrit l’ensemble des objets célestes, selon leur mouvement, par lequel nous apprécions le temps.

Ainsi, “praesidere” se trouve-t-il être homogène à “praesiderare”, qui avait parmi d’autres acceptions, celle de se situer devant (prae), l’implication des mouvements célestes selon lesquels il advient (sidera), ce qui revient clairement à dire “prévoir”. C’est d’ailleurs ce rapport de sidera à l’observation des choses, qui a donné le verbe latin “considerare”, d’où le français, “considérer”.
Dans cette compréhension des choses, le “président” est non seulement celui qui se situe devant les autres, afin de les guider, mais également celui qui pour cela “prévoit”, et il ne peut d’ailleurs guider correctement, que grâce à cela...

Or, il est clair que les candidats à notre élection présidentielle, ne prévoient rien, non seulement à cause de l’extrême platitude de leurs programmes, pour autant que l’on puisse considérer qu’ils en possèdent véritablement un, mais surtout, parce que de manière tout à fait prévisible, la suite logique des événements viendra fatalement faire échec tôt ou tard, à leur présidence.

Il est clair que si, selon une capacité à prévoir qui devrait être la leur, ils se savaient condamnés à l’échec, ils ne postuleraient pas, de sorte que le seul fait de leur candidature, suffit à établir leur totale incompétence en tant que “président”, puisqu’ils se révèlent par cela même, incapables de prévoir...

En réalité, et d’une façon logique, en la position qui sera la sienne, c’est à dire sur le fauteuil présidentiel, le nouvel élu ne possédera, ni les moyens institutionnels, ni politiques, ni économiques, ni sociologiques, ni idéologiques, et ni même la simple légitimité, pour pouvoir procéder à un bouleversement de fond en comble, de tout un système dont il doit justement à son fonctionnement, de se trouver en cet endroit, ce qui signifie clairement, qu’il ne pourra y demeurer sans lui.

Ainsi, pas davantage que Louis XVI, le futur président ne sera nommé pour faire la “révolution” qui de toute évidence, doit intervenir dans notre système socioéconomique. Tel sera donc le rôle d’autres, depuis d’autres lieux, et selon un tout nouveau discours, et il ne nous reste qu’à souhaiter pour le nouvel élu, que sa “sortie” prévisible, se fasse dans des conditions moins dramatiques pour lui, qu’elles ne le furent pour Louis XVI.

Ne prévoyant rien de ce qui l’attend, et s’y précipitant avec joie et bonheur, il est clair que le futur président, n’a d’ores et déjà pas qualité pour l’être “nominalement”, et il ne manquera pas de se faire traiter pour cela, d’usurpateur, avant d’être chassé.

Nous ne tarderons pas à le vérifier...


Paris, le 29 avril 2012
Richard Pulvar