vendredi 26 juillet 2013

SEXE ET RELIGION OU, L’INATTENDU COUSINAGE



De par le sujet même qu’il traite par delà sa forme, ce texte n’est fatalement pas facile. Cependant, si vous avez la curiosité, le courage, et la patience de le lire, ce dont par avance je vous remercie et vous félicite, vous constaterez que son intérêt réside surtout dans le fait qu’en vous révélant la réalité d’une parenté entre le Sexe et la Religion, il vous fera vous poser des questions que vous n’auriez peut-être pas eu l’occasion de vous poser autrement, et ce, davantage peut-être, qu’il vous apportera je l’espère malgré tout, quelques réponses.

Mais, avant d’entamer cette randonnée, il est nécessaire que vous laissiez au vestiaire vos convictions les mieux établies et les plus bétonnées concernant ces questions délicates et controversées, si vous êtes croyant bien sûr, et surtout si vous ne l’êtes pas.

Car, face à ce que certains proposent comme étant situé “au-delà” du fait “d’existence” qui procéderait ainsi de lui, de sorte que, hors du simple constat de la globalité de cette existence sous toutes ses formes, rien de particulier en celle-ci ne pourrait en rendre compte, la “conviction” que rien ne se peut au-delà de la réalité formelle des choses, qui relèverait ainsi d’un domaine “surnaturel”, suppose que cette “réalité” des choses emporte curieusement en elle-même, une “potentialité” de celles-ci qui logiquement doit la précéder. Car, il doit être bien entendu que préalablement au fait qu’une chose simplement “soit”, il faut d’abord qu’elle ait été “possible”, de sorte qu’une potentialité des choses, qui par le fait se trouve nécessairement située hors et au-delà d’elles, précède nécessairement leur réalité. Dès lors, cette conviction a priori qu’il n’y a pas lieu de faire intervenir un quelconque fait surnaturel, qui serait logique des potentialités situées hors des réalités, quant à l’explication des choses, constitue finalement elle aussi, une forme de “croyance”, nullement davantage démontrée...

Nous parlons ici de “la Religion”, c’est-à-dire de ce surprenant exercice sur nous, généralement insoupçonné, de ce qui constitue notre “Transcendance”. Ceci, en différenciant bien dès cet instant cette notion de celle du “culte”, qui est l’exploitation culturelle de cette disposition naturelle que constitue la Religion. Nous comprendrons qu’étant constitués en une “collectivité d’individus”, nous possédons forcément une telle transcendance, puisqu’il s’agit précisément de la disposition selon laquelle nous nous trouvons rassemblés en collectivité, ce fait n’étant pas sans nécessité. Cet exercice afin d’elle qu’exerce sur nous cette transcendance, est comme nous le verrons, celui par lequel nous nous trouvons déterminés à notre “avenir”, et grâce auquel étant ainsi soumis au temps, nous avons la chance “d’exister”.

Il ne s’agit donc pas de parler ici de ces doctrines et de ces pratiques que nous disons “les religions” qui, sur le plan doctrinal, sont les différentes tentatives souvent maladroites, faites à ce jour tout autour du monde, pour tenter de rendre compte de cette Transcendance que nous désignons généralement mais improprement par “Dieu”, alors qu’il s’agit en réalité, de “l’Amon”, et qui sur le plan de la pratique, consistent à “s’obliger” à celle-ci selon des préceptes aux implications comportementales. Ceci, afin de la solliciter tout en la célébrant, pour obtenir d’elle “en retour” de cette “ob-ligation”, c’est-à-dire par “re-ligation”, modalité dont la science des implications est devenue la “religion”, qu’il nous advienne pour le mieux.

Nous parlons ici du “Sexe”, c’est à dire du “principe” d’une fonction liée à l’organe, selon laquelle s’opèrent les actes par lesquels nous devenons les “fauteurs” de notre “futur”, de sorte que, par des réalisations formelles et occasionnelles de ce principe, nous devenons, mais sans jamais rien en soupçonner, hé oui, les responsables de tout ce qui nous advient.

Il ne s’agit donc pas de parler ici des différentes modalités comportementales par lesquelles, avec et au-delà même de l’utilisation de l’organe, se trouve mis en œuvre le Sexe, et qui constituent quant à elles l’objet de la “sexualité”.

Il n’est nullement dans mon ambition ici, de venir apporter une goutte d’eau dérisoire, dans l’océan de tout ce qui a déjà été dit et écrit par bien de prodigues et éminents spécialistes, en matière de sexualité proprement dite, telle que celle-ci traite par exemple des implications comportementales d’individus constitués en couples, ou de philosophie et sociologie du sexe.

Non, ce que je vous propose, c’est un parcours “cosmologique” inhabituel, pour parler de ces rapports complexes et conflictuels qui de toute évidence, existent entre les raisons du sexe, et celles de la religion, et la raison de nos scrupules intuitifs en matière de sexe, que les interdits religieux ne font finalement que codifier. Et ceci, à l’aide d’une science dite la “cosmologie”, ainsi désignée selon la signification fondamentale du mot grec “cosmos”, lequel signifie “ordre”, pour dire qu’elle traite de l’étude d’un ordre lui aussi insoupçonné, qui régit notre univers et nous-mêmes dans tous nos aspects, et dont “l’ordre des objets célestes”, qui est ce que nous identifions d’habitude par ce terme cosmos, n’en constitue qu’un aspect parmi d’autres, même s’il est bien sûr, le plus spectaculaire.

Ce préalable étant fait, entrons dans le vif du sujet…

La toute première question qui se pose à nous est de savoir, par delà la nécessité évidente de nous reproduire, mais dont les occasions sont faibles par rapport à la fréquence de l’acte sexuel, d’où nous vient que nous soyons dans le cas habituel à ce point préoccupés par la question du Sexe, et comment se fait-il que nous soyons à ce point constamment habités, surtout concernant bien sûr les hommes, par l’envie et le besoin de sexe ?

Qu’est-ce donc, qui se trouve à l’origine de ce tropisme qui nous détermine au sexe ?

La proposition formulée ici ne pourra manquer de surprendre et de déranger quelque peu, en attendant que nous soyons en mesure de l’établir correctement. Mais, disons déjà que c’est curieusement, et bien au-delà des différents stimuli sensoriels et des mécanismes hormonaux que nous en rendons habituellement responsables, mais qui n’en constituent en fait que les modalités biologiques, tout comme les mécanismes sociologiques qui eux aussi n’en constituent que les modalités occasionnelles, à cause de cette Religion, de cet exercice d’un au-delà transcendant sur nous, que nous nous trouvons ainsi “déterminés” au Sexe.

C’est autrement dit, à cause d’un phénomène de religion qu’il nous reste à expliciter, que nous nous trouvons ainsi en appétence de Sexe, et nous ne comprendrons d’ailleurs rien à l’ambiguïté extrêmement problématique du rapport des religions et surtout des religieux, à la sexualité, et au fait des femmes dans celle-ci, si nous manquons de découvrir cela.

Ainsi, s’il n’était la confusion qui nous amène en cette circonstance, à désigner à tort l’Amon par Dieu, nous pourrions dire, au risque malheureusement et nous le pardonneront-ils, d’offusquer les croyants, qu’à partir d’une disposition qui est bel et bien “divine”, dans une acception de ce terme que nous expliciterons plus loin, c’est bien à cause de l’action de Dieu, que nous avons envie de sexe.

C’est cette détermination au Sexe selon un exercice sur nous de l’au-delà transcendant, autrement dit de l’Amon, que les anciens Egyptiens concevaient comme étant “Amon-Min”.

Les égyptologues qui quant à eux, s’escriment à prétendre au monde égyptien des concepts du monde gréco-latin tels que “les dieux”, se persuadent à tort que les Egyptiens auraient conçu l’Amon-Min comme étant un “dieu”, dit alors “ithyphallique”, parce qu’il était représenté par un homme ayant le sexe en érection. Ceci, alors qu’il s’agissait en réalité d’une représentation égyptienne tout ce qu’il y a de plus rationnelle, de notre détermination naturelle et systématique au Sexe.

L’Amon-Min était donc ainsi dit, non pas parce qu’il s’agissait comme le pensent encore les égyptologues, d’un dieu issu d’un syncrétisme entre un dieu Amon et un dieu Min, mais tout simplement parce qu’il s’agissait d’une manifestation particulière de l’Amon que, contrairement à ce que disent encore ces égyptologues, les Egyptiens n’ont jamais conçu comme étant un dieu, puisqu’il s’agit justement du contraire.

Pour comprendre ce dont il s’agit ici, constatons que le mécanisme même de notre psychisme ne nous permet d’avoir la notion d’une qualité, que dans le rapport à son contraire. Ainsi en est-il par exemple des qualités du grand face au petit, du fort face au faible, du chaud face au froid, etc...Ceci de sorte que “l’absolu” qui par définition, ne possède pas de contraire, ne nous est évidemment pas envisageable comme tel, c’est-à-dire selon sa stricte singularité. Pour qu’il nous soit envisageable, il nous faut former avec lui une paire “anthropomorphe” de contraires pour le rendre qualifiable, en rapportant sa singularité “indivise” qui est “l’Amon”, à sa réalisation “divise”, et par le fait “multiple”, qui est dans son principe le “dieu multiple”, ou quant à ses formes, la pluralité des “dieux”.

Il s’agit alors en cette réalisation “divise” de l’absolu, autrement dit en le “divin”, qui selon les notions humaines qui sont les nôtres, est le contraire de sa singularité indivise qu’est l’Amon, et qui nous permet alors de le qualifier ainsi ce dernier, de ce que nous concevons habituellement comme étant “Dieu”, et que nous appelons à tort le “dieu unique”, puisqu’en réalité, en tant que “dieu” logique de la réalisation divise de l’absolu, il est justement multiple.

Il nous est alors loisible d’envisager ce “divin” selon sa pluralité de formes comme étant “les dieux”, ou considérer celles-ci solidarisées par la singularité de leur principe comme étant Dieu ou plus exactement “Dieux”, puisqu’il est multiple, et c’est d’ailleurs ainsi que le concevaient les anciens qui l’appelaient “Elohim”, ce qui est la forme plurielle de “Eloha”.

Retenons donc que l’Amon constitue le contraire de ce qu’est un dieu, et parler comme le font les égyptologues du dieu Amon constitue une hérésie...

Dans cette compréhension des choses, le sémantème “min”, qui se retrouve dans le latin “minimum” pour signifier le “moindre”, et dans “minister” pour signifier le “serviteur”, ce qu’était à l’origine un ministre du roi, évoque le fait d’être situé en dessous, autrement dit d’être situé à “l’en deçà”. Et c’est bien ce que constitue “l’ici-bas”, par rapport à “l’au-delà”, de sorte que Amon-Min désigne l’état de soumission à une force de détermination qu’exerce l’Amon sur nous, et qui est le “Mon”. C’est d’ailleurs cet exercice, le Mon, qui vaut justement à l’Amon d’être nommé ainsi, son nom étant construit avec un préfixe “a” privatif, qui tient au fait que l’Amon ne peut-être déterminé à rien au-delà de lui, selon le Mon, puisque c’est lui qui l’exerce, et qu’il ne se trouve justement rien au-delà de lui.

Car en fait, l’Amon c’est le “Tout”, tel que par le fait, il ne peut en aucune façon être spécifié, autrement dit, différencié de rien, et tel qu’il ne peut posséder aucune “particularité”, puisqu’il s’agit précisément en ce que constitue une particularité, d’un caractère de la “partie”. C’est parce qu’il demeure ainsi indescriptible, que les Egyptiens le disaient “inconnaissable”. Il s’agit donc bien de l’absolu parce qu’il est “unique”, ce qui correspond d’ailleurs à une autre acception du terme Amon, étant entendu qu’il ne saurait y avoir un autre Tout, et parce que n’étant ainsi à rien d’autre semblable, il ne peut être identifié.

Comprenons maintenant que, puisqu’il est tel et qu’il ne peut manquer d’y en avoir un, ceci signifie que le Tout détermine toutes ses parties, c’est-à-dire “tout”, à se constituer en lui, et si tel n’était le cas, ceci signifierait que ce Tout ne serait justement pas constitué.

Nous pouvons résumer tout cela en disant que “l’Absolu” ne nous est envisageable qu’à condition que nous le réalisions selon une dualité de dispositions contraires, impliquant corrélativement une dualité d’exercices contraires dont se réalisent les choses.

Il y a tout d’abord “l’Amon”, autrement dit “le Tout” tel que selon cet exercice qu’est le “Mon”, il détermine “tout” à se constituer et se confondre en lui, et qui se constitue ainsi, dans un “l’au-delà” de tout. L’Amon est donc logique en ce sens, du fait “d’univers”, selon la signification fondamentale du latin “uni-versus”, qui décrit la tendance naturelle des choses, selon ce phénomène connu comme étant la “gravitation universelle”, à ne plus en constituer “qu’une”. Il est donc responsable de la réalisation “unitaire”, ou encore “comme une”, de chacune de celles-ci.

Il est facile de comprendre que s’il n’y avait que cet exercice d’univers, il y a bien longtemps que tout celui-ci se serait effondré sur lui-même, et que rien en son sein n’étant plus distinct de rien d’autre, il “n’existerait” plus rien, compte tenu de l’implication “ablative” d’un tout, du terme “exi-stence” qui implique malgré leur participation à celui-ci, le maintien (stence), distinct (exi), de ses parties.

Mais s’oppose au fait objectif “d’univers”, le fait qui est subjectif celui-ci, du “divers”. Cette proposition ne pourra manquer de surprendre, mais il serait trop long et problématique d’avoir à expliquer ici en quelques lignes, comment une “subjectivité” globale des choses, qui est due au fait que même la matière qui nous semble la plus inerte, ne peut manquer “d’être”, et de “devenir”, autrement dit de “vieillir”, et qui n’est rien d’autre que ce que nous concevons confusément comme étant “Dieu“, tel que celui-ci est justement réputé être présent en toutes choses, participe à la détermination de celles-ci, telles que précisément elles “sont”, et les sous-tend dans leur “être”. Nous verrons cela une prochaine fois, peut-être...

Ce fait de divers relève d’un exercice qui est responsable de la réalisation “divise” des choses, c’est-à-dire que hors d’une intégrité absolue, le fait qu’elles demeurent à la fois constituées de parties, et constitutives comme parties, des choses et au maintien de celle-ci, qui leur permet de demeurer ainsi distinctes les unes des autres, et par cela même “d’exister”. Ce divers qui relève comme tel du “divin”, se réalise selon un exercice contraire au Mon, qui est le “Nom”, et qui est l’exercice selon lequel une entité, constituée comme “un tout” selon le Mon, se trouve cependant “spécifiée” dans le Tout, comme étant une de ses parties distincte d’autres, en étant alors différenciée de celles-ci selon des caractères qui lui sont précisément en ce sens, “nominaux”.

Bien sûr, ce “Nom” selon lequel les entités de notre univers se trouvent spécifiées les unes des autres, et échappent à leur confusion en le “néant”, et par la grâce duquel donc les choses “existent” selon leur diversité, et par lequel se trouve établi le divers, autrement dit la disposition “divise”, et par le fait “divine” des choses, est l’exercice de “Dieu”, tel que nous venons d’évoquer son fait essentiellement subjectif, qui est bien ce par quoi tout existe.

Tout l’égarement de ces religions fatales dites “du livre”, c’est-à-dire du judaïsme et du christianisme, tout comme de l’islam qui en a hérité, réside depuis plus de 3500 ans, dans une confusion historique qui les a amené à superposer et à confondre sous la même et unique appellation “Dieu”, celui-ci et son contraire, “l’Amon”. Cet égarement est du au fait que l’hébreu constitue tout comme l’anglais, une langue de la “confusion numérale”, qui a fait que l’Amon, alors désigné comme étant “Ja” dans cette tradition, pour signifier “l’unité”, a été systématiquement confondu avec Dieu, désigné comme étant “Dja”, pour signifier quant à lui, le “partage”, ces deux appellations Ja et Dja, possédant dans cette langue, la même notation. C’est ainsi qu’en anglais le “j”, se prononce indistinctement de “dj”, de sorte que tout comme pour un Hébreux, rien ne saurait différencier phonétiquement pour un Anglais, Ja, de Dja...

Bien sûr, il faudrait pouvoir en dire beaucoup plus de cette affaire, et particulièrement sur la falsification la plus grotesque de ces religions qui aura consisté en la “personnalisation” totalement ahurissante de Dieu, qui n’est “personne” vu qu’il est précisément “tout le monde”, d’où sa résolution plurielle, et le fait qu’il ne peut être invoqué que collectivement, et auquel des faussaires avides de domination lui ont prétendu, afin de pouvoir s’imposer aux autres en son nom, des désirs, des préférences et des volontés anthropomorphes. Or, il doit être bien clair une bonne fois pour toutes que “Dieu ne veut absolument rien”, puisqu’il ne peut rien y avoir hors de lui qu’il aurait ainsi l’occasion d’avoir à s’acquérir, et qu’il ne préfère rien des choses parmi d’autres, puisque toutes celles-ci, qu’elles soient alors bonnes ou mauvaises pour nous, lui sont immanquables.

La grande Tradition ésotérique nous dit d’ailleurs à ce sujet que la question du choix, et par là, des préférences quant aux façons d’être et de faire, est du domaine des hommes et non de Dieu qui leur laisse le choix, et c’est à ces hommes qu’il appartient de définir grâce à une large et sereine concertation établie entre eux, selon donc différentes “conventions”, ce qui constitue justement pour eux, et pas pour Dieu qui n’en a rien à faire, le “convenable”. Mais, expliciter correctement tout cela prendrait des pages, et nous verrons donc ce qu’il en est exactement une prochaine fois, peut-être...

Comprenons maintenant que toute la subtilité de cette affaire de sexe et de religion, réside dans la signification selon toutes ses implications du terme “au-delà”.

Nous avons vu que l’Amon, autrement dit le Tout déterminant toutes ses parties à se constituer en lui, se situait de la sorte dans un “au-delà” de celles-ci, donc dans un au-delà de leur singularité et de leur spécificité, et par le fait, un au-delà de leur “existence”, laquelle dans sa réalité, ne peut manquer d’être “actuelle”.

Nous comprenons de cela que l’Amon, se situe dans “au-delà de l’actuel”, qui n’est finalement rien d’autre que ce que nous désignons autrement comme étant tout simplement, “l’avenir”, et que cet Amon situé dans l’avenir et qui constitue en ce sens leur “destinée”, détermine les êtres présents, à se fondre en lui.

Comprenons alors que c’est en cet exercice par lequel un fait de l’avenir détermine à lui, et donc selon lui, des faits du présent, que consiste en fait ce que nous appelons, mais sans jamais en prendre conscience, la “Religion”. Il s’agit ainsi telle qu’elle est dite selon le latin “re ligio”, d’une “liaison en retour”, c’est-à-dire de “l’avenir” vers le “présent”, en réponse à nos actes présents, tels que ceux-ci impliquent les formes de cet avenir. Ainsi, le bien fondé des doctrines religieuses, c’est de nous proposer un cadre d’exigences comportementales, avec ses obligations et ses interdictions, afin de nous éviter de nous constituer par des actes malheureux et inadaptés, un avenir à partir duquel il nous en adviendrait par religion, et ce, dans notre présent même, des choses détestables, et de nous permettre au contraire de nous constituer le meilleur présent, ce qui ne peut se faire qu’en nous préparant au meilleur avenir.

L’au-delà c’est donc bien l’avenir et dans cette compréhension des choses, ce grand et terrifiant mystère que constitue encore pour nous, et jusqu’à aujourd’hui, la mort, n’est finalement rien d’autre qu’un “plongeon”, par le “trépas”, du défunt dans “l’avenir”, d’où il est par le fait forcément voué à “revenir”...

C’est ce concept du trépas constituant une porte vers l’avenir, qui se trouve à l’origine lointaine du “culte des ancêtres”, où il s’agit de solliciter ceux qui ayant trépassé, se trouvent ainsi dans l’au-delà, afin que par leur intercession, ils puissent faire en sorte qu’il “advienne”, et pour le mieux, pour ceux qui demeurent encore ici-bas.

C’est également ce qui fait que nous ne pouvons pas avoir de “souvenirs” de nos vies antérieures, parce que par notre trépas de ces anciennes existences, les éléments susceptibles de constituer pour nous un souvenir, ont été projetés dans l’avenir, et ils ne peuvent donc plus nous “sou(s)-venir”, selon notre subjectivité, ils ne peuvent plus que nous “ad-venir”, selon l’objectivité des faits. Cependant, du fait que nous ne pouvons en avoir de souvenir, rien ne nous alerte, au cours des différents événements de notre existence, et particulièrement, les fortes affinités que nous éprouvons de manière inexplicable lors de certaines rencontres, quant au fait qu’en réalité, ces rencontres ont déjà eu lieu...

Nous constatons de tout cela que la Religion, c’est l’exercice sur nous par lequel l’Amon nous détermine à nous constituer en lui dans l’au-delà, et il s’agit donc de l’exercice selon lequel notre humanité tend à ne plus faire qu’un, et elle constitue bien dans la première phase du Sexe, ce qui provoque le rapprochement entre un homme et une femme, “à fin” qu’ils ne forment plus qu’un, cette “affinité” étant établie entre eux par l’enfant “ à venir”, et qui “se tente”. Ceci, en comprenant que hors d’être, et comme il ne peut y avoir de tierce partie hors de la dualité “potentialité/réalité”, qui ne relèverait ni de l’une ni de l’autre, tout ce qui n’est pas, “se peut”, et par le fait, “se tente”, constamment, jusqu’à “être”.

C’est donc bien la Religion tel que l’exerce l’Amon sur nous autres, pauvres d’ici-bas, selon un objet “ à more ”, c’est-à-dire à “plus” et donc comme tel, en vue “d’au-delà”, qui détermine les hommes et les femmes au Sexe. C’est précisément cette capacité à produire un fait d’au-delà, donc d’avenir, un “enfant”, qu’évoque directement la locution “ad ultera”, pour désigner l’acte qui le produit, “l’adulte”, étant justement celui capable de faire des enfants...

Cependant, si c’est bien par la religion que nous nous trouvons déterminé au Sexe, la finalité de celui-ci s’oppose à celle de la religion, parce qu’il s’agit alors selon le fait de Dieu, le divin, de ce par quoi notre humanité tend tout au contraire à faire plusieurs...

D’autre part, si la modalité de la Religion s’exerce de l’avenir en retour vers le présent, celle du Sexe s’opère du présent vers l’avenir.

Nous constatons finalement que Sexe et Religion sont deux exercices “colinéaires”, donc d’une même nature mais de sens opposés, du présent vers l’avenir et vers la pluralité pour le Sexe, de l’avenir au présent et vers l’unité pour la Religion, de telle sorte que le Sexe constitue fondamentalement une “perversion”, autrement dit un développement en sens inverse et contrariant celle-ci, de la Religion, laquelle constitue, tel que nous pouvons le constater par une actualité sulfureuse, une “perversion du Sexe”.

Dans des condition normales, c’est-à-dire mesurées, de l’exercice de leur sacerdoce, les religieux parviennent à “sublimer” la tentation du Sexe, par des entreprises qui tendent à nous conduire nous tous vers le meilleur avenir, et qui satisfont ainsi à l’exigence d’au-delà. Mais il est clair que dans certains cas, des individus particulièrement exaltés, ultra-religieux, ne sont et ne peuvent être comme tels que de dangereux et malfaisants “pervers sexuels”, qui tentent de se soustraire à leurs démons, par la persécution des femmes.

Il est temps d’en prendre conscience, et de ne plus permettre à ces mabouls de prétendre entrainer tout le monde dans leur torpeur et leur morbidité, surtout en invoquant pour se justifier le nom de Dieu, alors même que le Sexe constitue une expression de celui-ci.

Bien sûr, il faudrait en dire et en dire encore de toute cette affaire...
Nous verrons, une prochaine fois peut-être...


Paris, le 25 juillet 2013
Richard Pulvar