mercredi 23 août 2017

QUAND UNE TENTATION AMERICAINE NOUS RAPPELLE QUE “FASCISME” ET “FASCINATION” ONT LA MEME ORIGINE…





Il s’agit en cette origine commune, de la puissante force de “séduction” qui à la fois “fascine”, et qu’exerce sur un groupe d’hommes selon une détermination centripète les vouant à leur rassemblement unitaire, qui est en ce sens mécaniquement “gravitationnelle”, ce qui notons le, signifie directement qu’elle possède un caractère “grave”, la “convergence”.
Il s’agit alors en celle-ci, non seulement de la détermination d’une pluralité d’individus à un “projet commun”, ce qui est déjà la préoccupation du “civis”, le “citoyen” tel qu’il se trouve associé en son projet, mais avec en plus une projection de ce citoyen lui-même dans ce projet, projection par laquelle il s’envisage alors dans un dépassement de lui-même…
Se faire plus que soi, par un dépassement de soi-même et par le fait, plus que les autres, afin d’en devenir “seigneur”, telle est la tentation…
Si beaucoup demeurent convaincu, et curieusement, les fascistes font justement partie de ceux-là, qu’une dimension supérieure de l’humain se trouverait dans la “physique” des individus, en faisant que certaines races d’hommes seraient supérieures aux autres, c’est pourtant bien, selon ce qui constitue chez eux une compréhension intuitive du phénomène, dans une dynamique du groupe, dépassant donc la singularité physique des individus et qui en ce sens est “métaphysique”, qu’ils se tentent vers la supériorité.
En réalité, c’est vraiment là et surtout uniquement là, et non pas dans la biologie, mais  dans la projection unitaire de sa dimension collective, autrement dit selon une “convergence” des individus, que se situe logiquement la dimension supérieure de l’homme.
C’est en effet à partir d’elle qu’il est capable de s’établir dans un dépassement de sa simple “nature”, par une “culture” qui résulte d’une exigence du groupe, et qui s’en vient contraindre cette nature, soit en réprimant ses expressions socialement négatives, ou tout au contraire en exploitant au-delà de leur valeur naturelle, ses expressions socialement positives.
Ainsi, la culture qui est la voie et la seule qui mène à la véritable dimension supérieure de l’homme, est-elle corrélative à sa socialisation et à l’exigence du groupe de sorte que l’homme supérieur est tout simplement l’homme parfaitement socialisé, et il faut remarquer que les fascistes ont en ce sens un comportement contradictoire à leur conviction, car s’ils étaient des hommes supérieurs par nature, ce qu’ils se proclament volontiers, ils n’auraient point besoin du groupe pour la mise en œuvre de leur supériorité…
Rappelons maintenant que les individus qui sont des “personnes physiques”, et leurs sociétés qui sont des “personnes morales”, ont besoin les uns et les autres d’être “déterminés”, afin que s’établisse leur “être”, étant bien entendu que l’indéterminé est précisément ce qui ne possède pas de réalité et dont pas d’être. Or, cette détermination s’opère de ce que les êtres “sont”, à ce qu’ils “font”, ce qui pour les individus et leurs sociétés, nécessite qu’ils soient établis selon un “mythe fondateur” qui les justifie pleinement dans “ce qu’ils sont”, d’où la préoccupation d’identité qui justifiera tous les sectarismes, et un “mythe du progrès” le plus attractif possible, qui les justifie dans “ce qu’ils font”, d’où la quête de supériorité…
Le caractère mythique de ces deux éléments de leur détermination, tient au fait que l’origine lointaine d’un peuple se perd bien sûr dans la nuit des temps, et que sa finalité lointaine ne se trouve pas davantage définie…
Il est manifeste qu’un groupe “exerce” sur ses membres selon un “effet de groupe”, qu’il est facile d’identifier en observant la foule des supporters réunis sans un stade. Ainsi, par la projection de son “unité” au-delà de la pluralité de ses membres et par ceux-là mêmes, ceci, selon un discours identitaire et la manifestation d’une volonté de puissance, un groupe déterminera d’autant plus fortement ses membres à se constituer en lui. La séduction qu’il provoque alors par cette attraction sur ses membres, tient au fait qu’en tant “qu’exercice” sur ceux-là, au-delà de l’ordinaire, et selon l’implication “extractive” de ce terme telle qu’elle se trouve signifiée par le préfixe “ex”, cet exercice provoque leur “exaltation”, laquelle est une “expression” exceptionnelle de l’être qui provoque une augmentation de son “intensité”, avec une “volupté” à laquelle ces membres deviennent rapidement dépendants…
Le fascisme exerce donc un peu à la façon d’une drogue, quand on se sent plus “plein” de soi, plus certain de soi, mieux affirmé, quand on se sent “être” et vivre plus intensément, parfaitement justifié dans son existence entre sa noble origine et son exceptionnel combat, et quand on se sent graduellement devenir plus fort, en compagnie de ceux du clan…  
Notons alors que toutes les religions et par le fait, toutes les civilisations, puisque les secondes n’ont jamais manqué de s’établir autour des premières et que leur base est culturelle, sont sous-tendues par cette attraction de convergence, vers un “au-delà” de l’actuel et de l’ordinaire, qui est “l’Au-delà” transcendant des religions, avec ses promesses de félicité, et d’une façon plus terre à terre, les “lendemains qui chantent” des civilisations.
Ceci pour dire qu’à la fois les religions, et les sociétés humaines surtout républicaines, qui se proposent de rassembler le plus de monde dans un projet commun, la quête d’un mieux être à venir et l’accession à un état supérieur, qu’il soit ici-bas ou dans l’au-delà, grâce à une unité d’action se développant à partir d’une unité d’identification, emportent logiquement en elles-mêmes les principes du fascisme, qui ne devient alors un problème que par l’ampleur démesurée qui devient la sienne et notons le bien, “par réaction”, dans certaines conditions.
C’est en effet dans les sociétés désenchantées comme l’est actuellement la nôtre, qui ne proposent plus aucun idéal de mieux être et de mieux devenir, ni pour l’ici-bas, ni même pour l’au-delà, mais que la résignation à un ordre insatisfaisant des choses, ce qui provoque fatalement selon un malaise indicible mais profond, une destruction de l’intensité de “l’être” de leur citoyens, que les sirènes de l’homme nouveau trouvent écho…
Issu du “faisceau” de roseaux de l’Egypte ancienne qui était dit “Is”, et qui signifiait la chose “sacrée” parce que “unifiée”, le faisceau des licteurs romains constitué quant à lui précisément de “verges” qui servaient à punir les contrevenants, rassemblées autour d’une hache pour carrément exécuter les plus fautifs d’entre eux, symbolisait l’autorité de la république romaine que les licteurs étaient justement chargé de faire respecter. C’est selon cette signification que les révolutionnaires de 1789 l’ont repris comme symbole, pour signifier que c’était désormais le peuple qui selon sa convergence républicaine, était souverain…
C’est ce qui explique qu’il demeure jusqu’à ce jour, le symbole de la présidence de la république française et ceci, même si Mussolini qui était un grand admirateur de la révolution française, qui considérait comme les révolutionnaires de 1789 que l’état devait être au-dessus de tout, et qu’on considérait alors à cause de cela comme étant un homme de gauche, l’a d’autant plus facilement repris à son compte qu’à l’origine ce symbole est romain, pour en faire l’emblème du parti au “faiceau”, ce qui se dit “fascio” en italien et qui devint le parti “fasciste”…
Retenons donc que le fascisme est l’enchainement logique des sociétés désenchantées qui portent atteinte à la plénitude de l’être de leurs citoyens, telles que la nôtre, et à l’heure où certains s’emploient à nous enchainer dans la résignation, préparons-nous à le voir poindre…

                                              Paris, le 20 août 2017
                                                   Richard Pulvar  


FRANCE, ETATS-UNIS, DEUX SIECLES DE RIVALITE QUI VONT TROUVER LEUR DENOUEMENT



Depuis maintenant plus de deux siècles, La France et les Etats-Unis s’opposent à toutes les occasions sur toutes les tribunes, même si cela demeure pacifique entre deux nations autrement alliées de longue date, en se prétendant chacune, la nation qui s’offrant comme modèle au monde, doit conduire celui-ci vers l’universalité…
Si les Américains ont tiré les premiers avec leur constitution de 1787 qui, loin de ce qui avait alors cours dans les monarchies européennes, proclamait le droit à la vie, à la liberté, et à la recherche du bonheur pour tous, celle-ci avait tristement ignoré les esclaves noirs dans ce partage des droits, et l’Amérique demeurera esclavagiste pour des décennies encore…
Ce ne fut pas le cas en France où la “déclaration des droits de l’homme et du citoyen” de 1789, qui constitue désormais le préambule de la constitution française de 1958 sous laquelle nous demeurons, proclama que tous “les hommes naissent libres et égaux en droits”. Elle fut donc logiquement suivie après que fut proclamée la république en 1792 et qu’une constitution lui fut donnée en 1793, de la première abolition de l’esclavage en 1794, qui permit aux Français de proposer au monde leur “universalisme républicain”, même si c’est malheureusement à coup de canon que le message sera porté à travers toute l’Europe, et à l’aide de canonnières, qu’il sera porté dans le reste du monde.
Viendra compléter cet idéal républicain dans la seconde partie du dix-neuvième siècle, ce concept bien français de la laïcité, notion qu’ignorent encore à ce jour les Américains dont le président prend ses fonctions en jurant par-dessus une bible, permettant d’affirmer que l’universalisme français se situe bien quant à lui, au-dessus des races et des religions...
Les Américains sembleront reprendre l’avantage grâce à une posture “anticolonialiste” qui allait considérablement fragiliser la position française, et qui allait conduire au sortir de la première guerre mondiale, à la création de la Société des Nations, sous l’impulsion de leur président Wilson mais curieusement, à laquelle l’Amérique en tant que nation, n’adhérera pas. Cependant, la fin du 19ème siècle et la première partie du 20ème siècle allaient être marquées par la création par les Français, de la quasi-totalité des grandes institutions internationales qui demeurent à ce jour, qu’elles soient sportives, scientifiques, culturelles, ou humanitaires…
Les Américains reprendront alors un avantage par la création au sortir de la deuxième guerre mondiale, de l’Organisation des Nations Unies, en donnant ainsi une saine impulsion au monde entier. Mais ils vont le perdre à cause de leur opposition doctrinale obsédée contre le communisme qui allait conduire aux guerres désastreuses de Corée et du Viet Nam, et surtout, face à la politique d’ouverture vers l’est et de “coexistence pacifique” initiée par le général de Gaulle. Car dans une parfaite intuition de l’avenir, celui-ci sera le premier parmi les grands de l’ouest à reconnaitre la Chine de Mao dès 1964, il fera le voyage de Moscou en 1966 juste peu de temps après avoir fait sortir la France de la structure militaire de l’Otan, et son célèbre discours de Phnom Penh où il aura procédé à un violent réquisitoire contre l’impérialisme américain, sera particulièrement bien accueilli par tous ceux qui n’admettaient pas de voir le monde coupé en deux…
C’est donc logiquement à Paris, que sera signée la fin de la guerre du Viet Nam, et si la rivalité semble s’apaiser durant quelques années, elle atteindra son point culminant lors du célèbre discours du 14 février 2003, du ministre français des affaires étrangères au conseil de sécurité des Nations Unies, où les Américains seront purement et simplement défaits, sous les applaudissement des nations de ce monde, ce qui est normalement interdit en cet endroit, pour le discours du représentant de la France s’opposant à leur politique. La guerre désastreuse qu’ils mèneront malgré cela, n’arrangera rien à leur image et leur vanité de se faire prendre en modèle par les nations du monde…
C’est alors que quelques années plus tard, les hasards du calendrier et de la rotation de la représentation des régions par certaines nations, vont conduire à la tenue de la conférence sur les changements climatiques dite Cop 21, à Paris. Y seront accueilli, en plus du secrétaire général des Nations Unies, 150 chefs d’état, et de nombreuses délégations de la société civile issues de toutes les nations du monde, et leurs travaux déboucheront au bout de deux semaines, à un accord signé par l’unanimité des parties…
Il s’agit là d’un très grand succès diplomatique pour le pays organisateur, même si certains considèrent que cet accord n’est pas encore suffisamment contraignant pour être réellement efficace, mais il a fait la preuve d’une préoccupation planétaire…
Dans ces conditions, lorsqu’un nouveau président des Etats-Unis prend parmi ses toutes premières décisions, celle de donner carrément un coup de canif dans un contrat le liant à la communauté des nations, et ce, à la consternation d’un bon nombre de ses concitoyens conscients de la réalité de ce monde, il est clair que la prétention universaliste des Américains n’est dès lors plus qu’une occasion définitivement manquée. S’ajoute alors à cela l’attitude clairement xénophobe et pour le moins équivoque de ce président, face aux groupements racistes et extrémistes qui paradent en son pays, et il est clair que dans ces conditions ce n’est pas vers les Etats-Unis que les nations tourneront leur regard en vue da la réalisation de l’universalité qui se fera donc bien à Paris, selon la vocation même de cette ville.
                                                       Paris, le 17 août 2017
                                                            Richard Pulvar

POURQUOI LES OCCIDENTAUX SE TROUVENT-ILS AUJOURD’HUI AU DEVANT DE L’ECHEC…?



TOUT SIMPLEMENT PARCE QU’ILS ONT DEJA PARFAITEMENT REUSSI…

Comprenons le plus simplement du monde qu’un “échec” signifiant la fin de son ère historique d’opération, se situe fatalement à “l’échéance” de la réalisation de toute “vocation”, et que si les puissants occidentaux se trouvent aujourd’hui au devant d’un tel échec, c’est tout simplement parce qu’ils ont déjà parfaitement accompli la vocation qui était alors la leur. Malheureusement, il n’existe rien du fond de l’univers qui serait susceptible de ménager pour eux ce qui constituerait en quelque sorte un espace de “sur-réussite”, pour qu’ils puissent avoir encore matière à exercer positivement, tels qu’ils sont.
L’Occident a réussi, il n’a désormais plus rien à faire comme tel, c’est-à-dire tel qu’il tente désespérément de se maintenir selon une exclusivité raciale, et pour survivre, il devra profondément s’altérer aux autres nations, selon une vocation cette fois, universelle.
Accumulant contre lui bien des griefs de la part des autres peuples accablés, l’occident aura été historiquement et selon sa vocation même, le terrible “bras sacrificateur” dont notre humanité se sera dotée, afin que s’opère le “choix” entre les différentes propositions de son devenir, selon sa vocation évolutive…
Est “occident” en effet, ce qui participe “d’occire”, selon le verbe latin “occidere” issu lui-même d’une forme plus ancienne “occaedere”, signifiant “faire céder” (caedere) vers le bas (oc), autrement dit “abattre”. Les anciens désignaient ainsi “l’Ouest”, parce que le Soleil source de vie semblait y sombrer sous son attraction, et ils le considéraient alors comme étant le lieu des enfers. C’est donc de sa position géographique qu’il aura tiré son nom. Cependant, selon les arcanes du “processus de nomination” qu’il serait bien trop long d’exposer ici, l’Occident n’a pu manquer d’avoir une vocation corrélative au “nom” qui lui fut donné, de telle sorte qu’une civilisation dite “occidentale”, est selon cette appellation même, une civilisation “mortifère”, ce que les autres civilisations ont expérimenté à leur dépens…
D’autre part, l’emblème de l’occident qui correspond à la puissante métaphysique qui, contrairement à tous ceux qui prétendent cette civilisation comme étant le fait d’une race, est la véritable responsable de la dynamique qui  aura sous-tendu son fait, est la “croix”, celle du christianisme qui constitue la métaphysique en question, et qui est le symbole du “sacrifice”.
Il s’agit alors en ce sacrifice et tel que le pratiquaient les anciens, de la procédure qui consiste à faire disparaitre en partie “ce qui est”, afin que puisse apparaitre “ce qui doit”, et en ce sens, l’occident aura été la “civilisation du sacrifice”, celui qu’il infligera à toutes les autres civilisations, mais surtout remarquons le bien, celui qu’il s’infligera par des siècles de conflits et de terreur sociale, d’abord à lui-même…
Considérons maintenant que quant à ce sacrifice que, “ce qui est”, ou du moins, qui était encore il y a quelques décennies, c’est la grande diversité des civilisations humaines, et face à cela ce qui désormais “doit être”, selon les exigences de notre temps, et dont nous en vivons actuellement les prémices, c’est la grande et unique “civilisation universelle”…
Ceci, afin que notre humanité puisse poursuivre son “évolution”, ce qu’elle ne peut faire que “tout entière”, contrairement à tous ceux qui prétendent qu’il se pourrait des parties d’elle qui seraient plus évoluées que les autres, ce qui n’a absolument aucun sens étant bien entendu qu’aucune partie d’un “tout” ne saurait évoluer indépendamment des autres parties ce tout, et parce que par delà la pluralité de ses races qui n’ont fonctionnellement de raison que les unes par rapport aux autres, cette humanité forme bien un tout, elle est bel et bien “une”, selon notre espèce unique “homo”…
Il faut donc qu’il puisse “se passer”, par et pour notre humanité, c’est-à-dire que celle-ci puisse se retrouver inscrite dans le “temps”, ce qu’elle ne peut pas être selon sa disparité, puisque l’état de disparité est celui des êtres précisément “disparus”, tels qu’alors ils ne “sont” justement pas, donc ne se trouvent pas soumis au temps…
Pour pouvoir évoluer notre humanité nécessite donc d’être tout d’abord rassemblée selon sa globalité unitaire, et telle est bien sa tendance d’aujourd’hui, pour une évolution qui d’un point de vue fondamental, s’opère d’une façon “dynamique”, autrement dit, selon le passage d’un “plus” vers un “moins” ou si l’on préfère encore, selon une “chute de potentiel”. C’est ainsi le cas pour tous les processus dynamiques quels qu’ils soient, conformément au célèbre “second principe de la thermodynamique”, dont d’une façon inattendue, l’universalité de son application concerne même à la dynamique de l’évolution de notre humanité …
Cette chute de potentiel nécessaire à ce “qu’il se passe” par et pour notre humanité “une”, s’opère alors selon la procédure du “choix”, c’est-à-dire le fait d’un verbe “choisir”, qu’il faut comprendre ici dans sa proximité sémantique avec le verbe “choir”. Il s’agit donc en ce choix, d’un passage depuis la pluralité des options “possibles” située  à son ”antériorité”, constituée par la pluralité des civilisations humaines, à la singularité de l’option effectivement retenue, situé à sa “postérité”, et constituée par l’unique “civilisation universelle”, là ou plus aucune autre n’est possible.
Cette chute, d’une pluralité de possibles à la singularité d’un accompli, correspond donc bien à la chute de potentiel corrélative au “passage” de notre humanité d’un état vers un autre, c’est-à-dire son évolution…
Dans cette affaire, la vocation de l’occident dans on rôle de sacrificateur du choix, était de se constituer en une puissante civilisation susceptible de s’imposer à toutes les autres, ce qui fut fait. Il s’agissant ensuite qu’il enrichisse au maximum sa civilisation d’emprunts faits aux autres, comme par exemple cet emprunt déterminant que fut sa religion, ce qui fut fait. Et, il fallait enfin qu’il détruise en tant que sacrificateur, toutes ces autres civilisations, afin que puisse émerger et triompher, la civilisation unique, universelle…
Tout ce parcours selon sa vocation fut parfaitement accompli par l’occident qui, après avoir enrichi sa civilisation occidentale d’apport des autres, est parvenu à l’imposer en toutes les parties de ce monde qui, même s’il persiste bien ça et là quelques pratiques régionales folkloriques, ont d’une façon générale globalement adopté le mode de la société occidentale…
Le drame de l’Occident réside alors dans le fait que dès lors qu’il est parvenu à faire de la sienne, la civilisation universelle, il n’y a plus lieu que persiste au sein de celle-ci quelque société que ce soit qui pourrait demeurer spécifiée par rapport aux autres comme étant occidentale, puisque toutes les sociétés le sont devenues…
Ainsi, l’Occident qui en ayant imposé sa civilisation au monde entier, est responsable de l’actuelle “globalisation” qui constitue la voie vers la civilisation universelle, aura donc mis en place lui-même ce qui va mettre fin à sa nécessité historique, et se trouve donc comme le bourdon qui aura eu la faveur de la reine des abeilles, il en périra…
Bien-sûr, les trois puissantes nations qui à elles seules en leur temps, ont régné avec une autorité féroce sur une multitude de peuples sur près de la moitié des terres émergées du globe, et qui constituent l’essentiel de ce que nous comprenons habituellement comme étant l’Occident, ne disparaitront pas, car la métaphysique qui sous-tend leur fait et assure leur efficacité est toujours aussi puissante. Mais, elles seront profondément transformées, et l’une d’elle, la France, se retrouvera même selon sa vocation propre, à la tête du mouvement devant conduire à l’universalité…
Dans ces conditions, ceux qui en Occident même s’opposent à la “mondialisation”, constituent une arrière-garde de cette civilisation qui ne sait pas qu’elle est déjà vaincue. Quant à tous ceux qui en Afrique, au proche Orient, et ailleurs, rêvent d’en découdre avec l’Occident, ils manquent de comprendre qu’ils n’en ont déjà pas les moyens, mais surtout, qu’ils n’en auront jamais l’occasion, puisqu’ils sont déjà occidentalisés eux-mêmes et le seront fatalement de plus en plus. Ceci, dans un monde où l’Occident n’est plus du tout “localisé” comme certains le croient encore en ne se fiant qu’a la géographie des états, puisqu’il est désormais partout dans toutes les grandes institutions planétaires, qu’elles soient politiques, économiques, monétaires, financières, commerciales, alimentaires, énergétiques, écologiques, humanitaires, sanitaires, et même judiciaires…
Le seul combat qui vaut maintenant, en comprenant que les temps du romantisme “guevariste” sont passés, c’est de partir d’une façon déterminée à l’assaut de ces grandes institutions internationales qui constituent désormais la véritable direction de ce monde, pour y acquérir les positions les plus favorables possibles, et pour y faire entrer la démocratie qui y est si cruellement absente, afin que puisse triompher la justice et le droit sur cette Terre…

                                        Paris, le 12 août 2017
                                             Richard Pulvar       
  

DE LA VIERGE A FRUCTIDOR…



L’idée de départ, c’est que le principe géniteur, est un principe féminin…
Partant de là, ce qui se trouvait à l’origine des choses et de l’existence ne pouvait donc logiquement être que féminin, et c’est alors qu’apparu aux origines lointaines de nos sociétés, le concept de “Dieu la mère”, la génitrice de toutes les choses existantes…
Cette “déesse-mère” fut rapidement identifiée à la “Terre”, compte tenu de la fonction nourricière de celle-ci qui passait pour beaucoup de peuples comme chez les Grecs, pour être la mère universelle de tous les êtres vivants. Elle était alors dite “Tété”, terme qui curieusement se retrouve aujourd’hui dans les langues kongo pour désigner la Terre, et dans le créole antillais pour désigner le sein de la nourrice. On le retrouve aussi dans le grec “Titeia”, et dans cette désignation de sa faveur locale particulière dans l’expression “terre de lumière”, qui aura donné son ancien nom à la ville de Paris, “Lu-Tetia”, devenu “Lutèce”, d’où sa réputation de “ville lumière”.
Cependant, les anciens ne manquaient pas d’être intrigués par le fait que cette déesse féminine avait pu être aussi féconde sans pour autant jamais avoir rencontré d’élément mâle, ce qui signifiait qu’elle était curieusement “autoféconde”, et c’est de là que va naitre le grand mystère de la déesse mère qui sera dite en ce sens, “vierge”…
Ce qu’il faut bien noter ici, c’est qu’à l’origine, ce qui se trouvait célébré en la vierge, ce n’était absolument pas sa “virginité” dans le sens sexuel qu’on accorde aujourd’hui à ce terme, mais tout au contraire sa “fécondité”, qu’on comprenait alors comme une forme “d’hermaphrodisme” puisque le terme latin “virgineus” qui désigne ce qui est “virginal”, se trouve constitué à la fois par le terme “vir”, qui désigne l’homme par opposition à la femme, et une forme déclinée “gine” du grec “gyne” (guné), qui désigne la femme…
Bien-sûr, puisque cette déesse n’a eu ni d’occasion ni de besoin de rencontrer de mâle, elle était fatalement vierge dans le sens que nous accordons aujourd’hui à ce terme, mais ce n’était absolument pas ce qui intéressait les anciens qui quant à eux, célébraient sa généreuse fécondité, et elle se retrouvait représentée en ce sens en Asie mineure par “Ishtar”, une femme aux nombreuses mamelles, devenue Astarté chez les Grecs.
Les anciens célébraient donc cette déesse mère, déesse de la Terre, à la période de l’année où elle se montrait la plus généreuse, c’est-à-dire celle où se fait la plus grande récolte des fruits et qui commençant à la mi-août se poursuivait jusqu’à la mi-septembre, et qui était donc dite la “saison de la vierge”. Comme ils ne possédaient pas d’autre calendrier pour savoir en quelle période de l’année ils se trouvaient, que l’observation des étoiles dans le ciel, le groupe d’étoiles caractéristiques qui apparaissait dans le ciel à cette période et qui la leur signifiait fut donc dit les “étoiles de la vierge”, d’où le nom du signe zodiacal qui correspond à cette période…
Il est temps de tordre le cou à ce sujet à cette légende selon laquelle c’est par le dessin se faisant en reliant par des traits les étoiles des différents groupes, qu’apparaissaient des représentations de lion, vierge, balance, ou autres, et qui auraient donné leurs noms aux différents signes du zodiaque, d’autant que concernant justement la vierge, à supposer que le dessin ainsi formé représenterait une femme, ce qui serait déjà tiré par les cheveux, on ne voit absolument pas selon quelle subtilité graphique il apparaitrait qu’elle serait vierge…
En fait, les noms des signes du zodiaque correspondent à des événements se produisant régulièrement dans les différentes périodes, et ils furent donnés aux groupes d’étoiles qui par leur position dans le ciel, signifiaient ces périodes, et ce qui est curieux, c’est que le calendrier républicain va reprendre les mêmes concepts, tel que “pluviôse” pour la période du “verseau”, cette période de l’année où il pleut beaucoup. C’est ainsi que la période de la vierge où la nature se montre si généreuse sera dite “fructidor”, la “donneuse de fruits”. Ceci montre qu’il y avait des “initiés” chez les penseurs de la révolution…
Les templiers furent jugés et périrent sur le bûcher tout d’abord à cause de la convoitise par le roi de France criblé de dettes, de leur immense fortune, et pour mettre fin à leur trop grand pouvoir, mais également, parce qu’ils furent accusés entre autres, d’hérésie et de blasphème pour avoir renié Jésus. Ce sujet demeure l’objet de passionnantes controverses de la part des historiens mais toujours est-il que feignant de ne célébrer que Marie la mère de Jésus, cette autre mère autoféconde dont ils comprenaient qu’elle en était une représentation temporelle, c’est bel et bien au culte de la déesse-mère, de la mère universelle, qu’ils en étaient secrètement revenus et c’est la raison pour laquelle les plus majestueux temples de la chrétienté qui furent bâtis sous leur autorité, ne furent consacrés ni à Jésus, ni même à Dieu le père, mais à la déesse-mère, “Dieu la mère” sous l’appellation de “Notre-Dame”, son universalité étant signifiée par le terme “notre”, puisque est notre ce qui nous est “commun”.
C’est donc tout à fait logiquement que la vierge Marie, cette temporalité de la déesse-mère se trouve célébrée au 15 août, en ce qui fut autrefois le début de la période de la vierge, au jour dit de “l’assomption”, jour de sa “montée dans les cieux”, qu’il faut comprendre en ne perdant pas de vue qu’il s’agit bien d’une temporalité de la déesse de la fertilité, comme étant le jour de l’exercice maximal selon la disposition des objets célestes, du “tropisme céleste” que les naturalistes désignent improprement “géotropisme négatif”, et qui est responsable de la pousse verticale des plantes en participant en cela à cette fertilité.
A l’origine, la vierge était représentée de couleur noire, comme celle qui se trouve en illustration sur la photo, et qui porte l’inscription latine “ nigra sum sed formosa”, signifiant “je suis noire mais je suis belle ”, selon la célèbre expression de la bien-aimée dans le cantique des cantiques. Ceci, tout d’abord parce que la couleur noire est la couleur de la fertilité en opposition à la couleur blanche qui est celle de la stérilité, mais également pour évoquer une femme noire dont la mise en cause de la fécondité par l’actuel président de la république française, vient de provoquer un tollé planétaire…
Ce qu’il faut comprendre c’est que dans le mode de pensée qui était le leur, les anciens ne dissociaient pas les différents aspects d’un même principe, comme celui de la fertilité, aussi éloignés qu’ils puissent sembler à priori les uns des autres…
Il est clair ainsi qu’une terre est d’autant plus fertile qu’elle est noire, mais cette capacité de la terre ne suffit pas à sa fertilité si aucun tropisme ne vient sous-tendre en la forçant, la pousse verticale de la plante, de sorte que ces deux aspects, terre noire et intensité du tropisme céleste, sont liés dans le principe de la fertilité…
Or, l’exercice du tropisme céleste dont l’intensité est maximale dans la zone intertropicale est responsable de la forte pigmentation de la peau noire dont par simplification, on en fait seulement une protection contre le rayonnement ultra-violet, ce qui n’est pas faux, mais qui demeure très insuffisant comme explication, surtout s’il s’agit d’expliquer le fait que, tout comme les noirs possèdent davantage de “mélanine”, ce pigment noir, dans la peau, ils possèdent également davantage de “neuromélanine” cette fois, dans le cerveau.
En fait, si la déesse-mère, déesse de la Terre, était traditionnellement représentée par une femme noire qui se trouve à l’origine des “vierges noires”, c’est tout à la fois à cause de la couleur noire de la terre fertile, et à cause du tropisme céleste qui participe conjointement avec la composition de la terre, à la “fertilité”, et qui cause la couleur noire des hommes et donc, des femmes noires…

C’EST PAR UNE EXIGENCE QUE NOUS SOMMES DEVENUS DES HUMAINS, ET CE N’EST QU’EN LA REAFFIRMANT QUE NOUS LE DEMEURERONS…



 

C’est sous le prétexte de “réformes” nécessaires, et avec cet abus facile de langage qui consiste à identifier tout changement, même le plus attentatoire aux règles sociales auxquelles nous étions parvenus au bout d’années d’un âpre combat, à un “progrès”, qu’en prétendant nous faire ainsi atteindre le maximum de l’efficacité productiviste, ceux qui se chargent de gérer le produit de l’effort des autres ont entrepris de lever toutes les barrières qui jusqu’ici, s’opposaient encore à la libre entreprise des prédateurs.
L’idée qui sous-tend cette démarche est celle selon laquelle le déficit d’emploi dont l’anticipation fut volontairement négligée par tous ceux qui ne voulaient surtout pas voir s’imposer selon la logique des temps, un nouvel ordre social, ce chômage qui gangrène désormais totalement notre société, ne serait nullement du aux progrès des sciences et des techniques qui, grâce à la mécanisation et la robotisation, ont logiquement provoqué une augmentation considérable de la productivité, en libérant ainsi un grand nombre de personnes du labeur, puisqu’il est clair que cela serait une très bonne chose…
Non, selon ces gens qui sont les défenseurs d’un ordre selon lequel le grand nombre des communs doit se soumettre à une classe de superbes lui permettant de pouvoir bénéficier de la partie non détournée par cette classe, du produit de son propre effort, ce déficit d’emploi ne serait du qu’au fait que les employeurs potentiels, soumis à concurrence, ne sont en mesure de proposer un emploi qu’à la condition que son bénéficiaire renonce une bonne fois, à l’idée de pouvoir en vivre correctement. Ceci, parce que dans une logique inégalitaire des choses de ce monde, arrivent en lui en étant caractérisés dès le berceau, des bons, et des moins bons...
Ainsi, accepter de vivre dans la précarité et dans le dénuement, serait désormais selon cette nouvelle école, la seule voie conduisant le commun vers l’espérance d’un emploi…
Par delà le cynisme qui sous-tend cette nouvelle politique qui est justement dite ni de gauche ni de droite, puisqu’elle nous ramène au temps des hommes des cavernes où ces notions n’existaient pas, elle révèle ce qui est devenu une incohérence en notre époque où il est encore question pour tant de gens, de vendre leur force de travail à quelqu’un qui, pour le service de le revendre sous des formes diverses à d’autres, non seulement prélève pour lui une part importante de son rapport, mais s’érige en “autorité” non redevable, sur son employé…
Il est clair que ce rapport de maître à esclave qui reste sous une forme heureusement atténuée, mais avec ce que cela suppose fonctionnellement d’exploitation de l’un par l’autre, dans le “salariat”, constitue la barrière fondamentale qui désormais s’oppose au progrès et qui va nécessiter pour son dépassement, que soit ouvert à son sujet un vase débat public pour pouvoir définir ce que devront être les nouveaux comportements adaptés. Car tout le luxe de dispositions règlementaires que pourraient prendre les gouvernants dans le sens du respect de la juste rétribution de l’effort du salarié, de sa protection, et de sa dignité, ne forceront les employeurs, ni a investir ici, ni à entreprendre ici, ni à embaucher ici, ni a ne pas délocaliser.
Dans une telle situation, les gouvernements ne peuvent être que ce qu’ils sont devenus, c’est-à-dire des “instruments” mis en place et sous le contrôle des puissants, pour pouvoir imposer au peuple les conditions de son exploitation maximale par ceux-ci…
Il est facile de le comprendre et surtout, il est temps que les uns et les autres s’activent, pour que nous sortions de cette impasse que constitue la persistance à notre époque, de la soumission à un employeur particulier auquel des citoyens vont vendre leurs efforts, alors qu’ils devraient conjuguer ceux-là dans une structure dont ils auraient eux-mêmes la gestion.
Il s’agit là du rêve d’autogestion qui fut cher à Michel Rocard qui de toute évidence, était trop en avance sur son temps, mais qu’il serait temps de ressortir du tiroir, pour qu’il puisse absolument y avoir en notre société, “progrès”…
Car c’est bien là, en le déni de progrès, que se situe le pire des dangers actuels pour notre société, et accepter de vivre plus mal que les générations précédentes qui avaient atteint le niveau de protection social dont il nous reste encore heureusement quelque chose, mais plus pour bien longtemps au train où vont les choses, et préparer nos enfants pour un monde encore plus redoutable livré comme espace de chasse aux prédateurs, peut être dénoncé comme étant un véritable “crime contre l’humanité”…
Ne perdons pas de vue en effet que c’est selon une “exigence sociale” que nous nous sommes réalisés comme étant des “humains”. Car, ce qui différencie fondamentalement l’humain du reste du règne animal, c’est le fait que celui-ci soumet sa “nature” à une “culture” qui la contraint, soit en réprimant tous les comportements naturels jugés socialement néfastes, ou tout au contraire en exploitant ces comportements au-delà de leur expression naturelle, s’il sont jugés socialement positif. Cette contrainte s’opère alors selon un certain nombre de “scrupules”, qui sont des obligations morales aux implications “comportementales”, dont il faut tout de suite remarquer qu’elles ne sont d’absolument aucune utilité quant à sa survie, et c’est ce qui explique que les animaux s’en passent totalement et survivent malgré cela, mais qu’elles répondent aux exigences d’un ordre préférentiel “affectif” et par le fait totalement “arbitraire”, des choses.
C’est dans cette soumission d’un animal devenu “bipède” du fait même du “tropisme” selon lequel s’exerce sur lui une détermination culturelle, que réside le grand mystère de cette exception humaine au sein du règne animal, qu’il serait bien trop long de développer ici. Et, c’est en ce sens qu’il sera précisément dit “humanus”, pour signifier cet être qui possède donc “la main” (manus), autrement dit, la “maitrise”, sur “lui-même” (hu). Ceci dans une finalité “sociale”, qui va conduire au fait de “civilisation” qui constitue la grande aventure humaine…
Il s’agit donc fondamentalement en “l’homme”, d’un être dont “l’animalité” naturelle, avec sa fonction prédatrice, doit être en permanence contrainte dans ses expressions par son “humanité” culturelle, afin qu’il puisse demeurer un être “humain”, et tel est selon cette “contrainte”, sa condition même…
C’est d’ailleurs bien cette notion de contrainte que constitue la condition humaine du fait de l’exigence culturelle dont procède l’homme, que représentaient les anciens Egyptiens avec le grand “Sphinx”, dont le nom est tiré du mot grec “sphynge” qui signifie  précisément la “contrainte”, et qui possède un corps de lion pour représenter l’animalité de l’homme selon sa fonction prédatrice, surmontée d’une tête d’homme pour représenter son humanité selon une exigence culturelle…
Retenons donc que c’est selon une exigence culturelle à l’implication “sociale”, que non seulement, nous sommes et demeurons établis comme étant des hommes, mais que se trouvent sous-tendues nos civilisations mêmes, et mesurons bien toute la gravité de cette situation de renoncement à cette exigence sociale qui nous est imposée par les agents des puissances financières. Car, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une attaque contre les fondements mêmes de notre humanité et de nos civilisations…
Résistons… !

                                                                                   Paris, le 7 aout 2017
                                                                                      Richard Pulvar 
       


OPEX… IL SERAIT TEMPS QUE LES CITOYENS DE CE PAYS S’INTERROGENT…





                                                                      
LISTE DES OPERATIONS EXTERIEURES MENEES PAR L’ARMEE FRANCAISE DEPUIS 2000…

Opérations sous pavillon français
Opération Héraclès (2001-2002), de la Marine Nationale dans le cadre de la guerre d’Afghanistan.
Opération Epidote (2002-2014), forces françaises en Afghanistan
Opération Arès (2003-2007), forces spéciales françaises en Afghanistan, sur demande du gouvernement afghan.
Opération Licorne (2002-20015), Côte d’Ivoire.
Opération épervier, Sahel, débutée en 1986, et remplacée par Barkhane en 2014.
Opération Corymbe, Marine Nationale au large des côtes d’Afrique depuis 1990…!
Opération Boali ( 2002-2013), Centrafrique.
Opération Providence 2003, Liberia.
Opération Baliste 2006, Liban.
Opération 14 Juillet, 2003, Colombie.
Opération Harmattan 2011, Libye.
Opération Serval (2013-2014), Mali.
Opération Barkhane, depuis 2014, Sahel.
Opération Chammal, depuis 2014, Irak.

Opérations sous pavillon de l’Union Européenne.
Opération Concordia, 2003, Macédoine.
Opération Artémis, 2003, Afrique, région des grands lacs.
Opération Proxima, 2003, succède à Concordia en Macédoine.
Opération Atalante, depuis 2008, Marine Nationale au large de la côte de la Somalie.
EUFOR Tchad-RCA, depuis 2008, au Tchad et en RCA.

Opérations sous pavillon de l’Otan.
Opération Carbet, 2004, en Haïti.
MINURSO (mission des Nations Unies) depuis 1991, Sahara occidental.
MINUEE  (mission des Nations Unies), depuis 2000, Ethiopie et Erythrée.
MONUC (mission des Nations Unies), depuis 1999, RDC.
MINUK (mission des Nations Unies), depuis 1999, Kosovo.
MINUL (mission des Nations Unies), 2003-2004, Liberia.
MINUSTAH (mission des Nations Unies), 2004, en Haïti.
ONUCI (mission des Nations Unies), depuis 2004, Côte d’Ivoire.
FINUL (force des Nations Unies), depuis 1978, Liban.
Opération Sangaris (mandat des Nations Unies), 2013-2016, Centrafrique.

Opération sous mandat international (hors Nations Unies)
FMO (force multinationale d’observateurs), depuis 1981, Sinaï.

L’armée française qui n’a donc pas cessé de mener des opérations guerrières et sur plusieurs fronts en même temps depuis cette date, sans parler des nombreuses opérations des années précédentes, a donc été envoyée depuis l’an 2000, au Sahara occidental, Côte d’Ivoire, Centrafrique, Liberia, Libye, Mali, RCA, RDC, Ethiopie, Erythrée, Somalie, Tchad, et d’une façon générale dans tout le Sahel et dans la région des grands lacs, et même dans le Sinaï en observateur, au Liban, en Irak, en Afghanistan, en Macédoine, au Kossovo, en Haïti, en Colombie, en Méditerranée, dans le golf de guinée, dans la mer Rouge, dans l’océan Indien, dans la mer des Antilles, donc en opération sur trois mers, deux océans, et quatre continents, et en étant naturellement présente sur un cinquième, l’Océanie…
Même les Américains n’en font pas autant, c’est dire… !
Il est évident qu’il ne s’agit plus depuis longtemps en l’utilisation de cette armée, de la défense du territoire national, ni même de la défense des intérêts supérieurs de la nation, mais bien d’un impérialisme qui, masqué derrière un rôle de gendarme international chargé de faire appliquer les résolutions onusiennes, ce que les autres nations rechignent à assurer et qui fut effectivement le rôle dévolu à cette armée durant quelques temps, opère désormais au prétexte du droit international, pour la défense d’intérêts obscurs.
Il faut en effet distinguer trois époques de cette utilisation.
Il y eut tout d’abord dès les indépendances et niant la souveraineté pourtant proclamée des nouvelles nations, des opérations menées dans le cadre d’accords de défense et de coopération, formant un ensemble non institutionnel qui sera alors nommé la “Françafrique”, où il s’agira de maintenir, voire parfois même de carrément installer au pouvoir de nations africaines, par la force, des chefs d’état garantissant les intérêts économiques et géopolitiques de la France, en Afrique, ce type d’opérations se maintenant jusque de nos jours.
Viendront ensuite et parallèlement à cela, des opérations de “gendarmerie” conduites dans le cadre d’institutions internationales, ONU, et OTAN, où les nations disposant d’une capacité d’opération extérieure sont rares, mais encore plus rares, celles qui se trouvent disposées, face à l’opposition de leur opinion publique, à envoyer leurs enfants se faire tuer dans des missions qui n’ont rien à voir avec celle de “défense nationale” qui est nominalement celle de leurs forces armées…
La professionnalisation de l’armée française va faciliter son utilisation en un véritable “mercenariat”, dans des missions alors financées par les institutions qui les commanditent. Il semble alors que cet engagement volontaire des armées françaises sur des théâtres lointains, aura été, en plus de maintenir l’influence de la France dans la géopolitique mondiale et de lui conserver sa place si jalousée par d’autres, de membre permanent du conseil de sécurité des Nation Unies, un moyen bien sûr inavoué pour les dirigeants de ce pays, de maintenir à peu de frais leur armée dans un très haut niveau de compétence, à la faveur d’opérations incessantes payées par d’autres...
Il semble cependant qu’ils soient parvenus à la limite de l’exploitation possible de ce filon, car concernant l’opération Barkhane pourtant conduite avec l’aval des Nations Unies, les Américains et les Britanniques se sont fermement opposés au fait qu’elle soit financée par ces Nations Unies, dans une région d’influence française dans laquelle ils n’ont aucun intérêt. C’est probablement ce qui explique la réduction budgétaire de 850 millions d’euros faite sur le budget de fonctionnement normal des armées, qui privera à leur grand dam les militaires des nouveaux matériels si nécessaires et tant attendus, pour les affecter à la poursuite des opérations extérieures qui relèvent d’une autre ligne budgétaire.
La publicité de cette affaire faite involontairement par le chef d’état major des armées, aura plongé les dirigeants de ce pays dans un total embarras, puisqu’ils ne sauraient expliquer bien-sûr au peuple qu’ils manquent en quelque sorte de “commandes de mercenariat”, pour pouvoir assurer l’entretien de la troupe, embarras qu’il feront alors payer à ce général…
Mais ce qui nous pose maintenant un redoutable problème, c’est la troisième période de cette utilisation de l’armée française. Car, au contraire des Etats-Unis où, aussi puissant qu’ils se prétende, un président américain risque à tout moment les foudres d’un congrès et de voir sa politique contrariée par celui-ci, la facilité avec laquelle un président de la république française peut, au prétexte de l’urgence, engager selon sa seule décision arbitraire, les forces armées de son pays dans des opérations guerrières, sans jamais craindre le moins du monde d’être contrôlé par un parlement croupion qui n’a jamais contrôlé aucune de ces opérations laissées à la discrétion du seul président, à donné des idées à certains, et aiguisé les appétits…
Il apparait en effet que depuis quelques années, au prétexte de défendre la légalité internationale, le mercenariat de l’armée française soit utilisé pour des opérations purement et tout simplement crapuleuses, comme celle de Libye qui ne fut en réalité qu’un “casse” international, pour pouvoir faire main basse sur le pétrole et l’or du guide Libyen, comme cela fut le cas pour le pétrole de Saddam, et comme on tente de le faire en Syrie, non seulement pour le pétrole, mais également pour une sombre affaire de gazoduc…
Il ne faut donc pas être dupes car si certaines opérations semblent être simplement destinées à défendre les intérêts de sociétés fondées en France et qui par le fait, demeurent des sociétés de droit français avec leur siège social en France, telle que la société Total, il y a bien longtemps que le capital de ces sociétés multinationales n’est plus du tout dans les mains d’actionnaires français pour que l’on puisse invoquer à leur sujet, la défense des intérêts de la nation, mais dans celles de puissantes institutions financières internationales, tels que les  fonds de pension américains…
Partant de là il est facile de constater, surtout avec le dernier élu qui ne cache rien de sa fascination inquiétante pour la chose militaire, que ce sont bel et bien ces forces de la finance internationale qui se sont offerts les trois derniers présidents de cette république, le dernier ayant d’ailleurs été fabriqué en seulement quelques mois, après avoir totalement mystifié un électorat qu’elles avaient déjà longuement infantilisé depuis des années, grâce à un redoutable appareil médiatique de propagande.
Il est remarquable qu’elles se sont choisis trois assoiffés de pouvoir parfaitement manipulables du fait de leur délire narcissique, et il est clair que le but de la manœuvre était bel et bien de parvenir en se servant d’eux, à la mise en action selon leurs projets et au nom bien-sûr de la défense de la veuve et de l’orphelin, d’une armée disponible sans contrôle, pour mener leur “braquage”, ce qui fut fait en Irak et en Libye, mais qu’ils ne pourront pas réussir en Syrie, même si le dernier de ces polichinelles élus se promet justement d’y aller, là où ni la nation ni aucun de ses intérêts supérieurs, ne se trouvent menacés…
Ainsi, même l’égoïste qui se satisfaisait jusqu’alors de voir une nation déjà très riche, exploiter les ressources de nations pauvres en ne leur abandonnant que des miettes, au nom des intérêts de cette nation qui sont en fait les intérêts de sa classe fortunée, et même le raciste qui se réjouissait de voir une nation du nord soumettre des nations du sud au nom du darwinisme social, devraient être alertés du fait qu’il ne s’agit plus là de défendre les intérêts d’une nation, mais ceux d’une oligarchie financière supranationale qui tente de se constituer en une véritable aristocratie mondiale, et qu’il ne s’agit plus de soumettre simplement les peuples du sud, mais carrément tous les peuples…     
   

POURQUOI LES AFRICAINS PENSENT-ILS QUE LEURS CHEFS LES TRAHISSENT…?






Parce qu’ils ne veulent pas constater dans sa dure réalité, l’état de totale dépendance, non pas seulement géopolitique telle qu’elle fait l’objet d’âpres discussions, mais également économique, commerciale, financière, logistique et technologique, dans laquelle leurs nations se trouvent vis-à-vis des puissances du nord, et dans laquelle elles se mettent progressivement vis-à-vis des puissances de l’est. Ceci, dans une situation qui n’offre aucune possibilité, serait-ce au plus vaillant des chefs, de les en sortir, ni facilement, ni rapidement, et surtout pas sans composer avec les forces adverses, comme certains en quête d’une revanche historique spectaculaire,  rêvent de le faire…
D’autre part à cause d’une fierté mal placée et une surestimation publique et affichée d’eux-mêmes, qui tente en réalité de masquer des doutes profonds, ils refusent de considérer le plus simplement du monde que les aspirations matérialistes qui sont les leurs, ne peuvent être satisfaites dans le monde qui est le nôtre aujourd’hui, que selon le type de développement occidental que toutes les autres nations de ce monde ont adopté et auquel elles ne renonceront pas pour leur faire plaisir, et qu’il leur faudra fatalement sacrifier à ce type de développement, serait-il celui de l’occident honni…
Ceci, étant entendu que combien même il leur serait loisible malgré cette situation mondiale, de faire le choix d’un tout autre type de développement plus proche de leur sensibilité, qu’en toute logique il ne leur faudrait pas dès lors en espérer les mêmes produits, autrement dit que renoncer à ce système, c’est renoncer à l’aisance matérielle qui à justifié son développement selon une détermination productiviste, et donc, renoncer à certaines aspirations et exigences…
En confondant une “potentialité” de richesse telle que les ressources qui se trouvent sous leur pieds, et la “réalité” d’une richesse, lorsque celles-ci se trouvent exploitées par ceux qui ont le savoir faire et l’initiative pour cela, ils se sont convaincus qu’ils devraient normalement être riches même s’ils ne sont pas en mesure d’exploiter ces ressources par eux-mêmes, et que s’ils ne le sont pas, c’est parce qu’ils se font piller avec la complicité de chefs vendus à l’ennemi…
Il est temps d’en finir avec ces incohérences en considérant ici deux points…
Le premier, c’est qu’il est temps de prendre conscience du fait qu’en réalité,  il n’y a jamais réellement eu strictement “indépendance” des nations africaines issues de l’empire colonial français. Il n’y a eu en fait, “par anticipation”, compte tenu de la revendication d’égalité des droits dont le refus par la métropole va conduire à la terrifiante guerre d’indépendance de l’Algérie, qu’une délégation de pouvoir dans des nations “factices” dont il était parfaitement clair qu’à l’heure où on leur concéda ces indépendances, elles n’étaient tout simplement pas prêtes, et qu’elles ne le seront donc jamais, prises qu’elles seront dans des épreuves innombrables, ce qui va les condamner à une dépendance de fait et sans recours.
Ce simulacre d’indépendance avait en réalité pour objet inavouable, tout d’abord d’éloigner après l’alerte algérienne, les masses africaines qui par le jeu de la démocratie et selon le principe de l’égalité des droits, auraient bien fini par investir les lieux du véritable pouvoir qui sont demeuré depuis cette époque, le palais de l’Elysée et le Quai d’Orsay.
D’autre part, cette situation dégageait la métropole d’avoir a assurer sa charge pour le développement et la mise en valeur des territoires, tout en lui réservant un accès privilégié pour l’exploitation des ressources de la part de gouvernements désireux de voir celles-ci promptement exploitées, afin de pouvoir assurer leurs obligations…
Les Africains qui en veulent tant à leur chefs d’état, manquent de comprendre que la première marche d’un lointain parcours gouvernemental a été manquée dès le départ, et que ces gens ayant hérité de cette situation, font ce qu’ils peuvent, c’est-à-dire pas beaucoup…
Le deuxième point important qu’il importe encore davantage aux Africains de bien en prendre conscience, c’est que l’indépendance, telle qu’ils ont cru l’avoir où telle qu’ils rêvent encore aujourd’hui de l’avoir, ils ne l’auront jamais, parce que dans notre monde globalisé, cela n’existe plus et n’a même plus aucun sens…
Qu’il soit bien entendu une bonne fois, qu’il n’existe absolument plus aucune nation indépendante sur la surface de notre Terre, pas même le Vanuatu ou les Iles Salomon, perdus dans le Pacifique, faisant face aux conséquences d’un réchauffement climatique provoqué par d’autres, et dont le règlement ne peut procéder que d’une concertation planétaire.
Il n’existe plus sur cette Terre, que des nations totalement interdépendantes qui ont absolument besoin les unes des autres, parce que les économies modernes ne sauraient se satisfaire des ressources physiques ou intellectuelles propres à chacune, ni des débouchés de leur seul marché intérieur, et toute la difficulté pour chacune est de tenter d’obtenir le plus d’avantage possible de ses relations forcées avec les autres…
Cette notion de l’interdépendance totale des nations de ce monde ouvert et globalisé, est celle qui est le plus fréquemment absente de la réflexion politique de nombreux Africains qui, dans leur haine des occidentaux, rêvent de ne plus rien avoir à faire avec eux et même de les envoyer carrément promener, sans parler de tous les cinglés qui pensent pouvoir même les affronter, et qui partant de là, s’insurgent de voir que leurs dirigeants ne le font pas. Ceci, parce que leur manque total de contact avec la réalité des choses ne leur permet pas de comprendre que c’est tout simplement impossible, et que cela n’a même plus de sens…
En effet, si les nations de l’occident, principalement la France, la Grande Bretagne et les Etats-Unis d’Amérique, ont à ce point outrageusement dominé le monde grâce à leurs puissantes armées, ils y a déjà quelques temps qu’elles se sont dotées d’un instrument de domination encore plus redoutable, l’arme financière qui se joue des frontières qu’elle franchi  à la vitesse de la lumière, ce qui ne permet à aucun pays de se mettre à l’abri derrière celles-ci.
Envoyer paitre les occidentaux, alors qu’ils ont déjà investi, outre la place financière, tous les espaces économiques et commerciaux de leur nation, en plus des espaces techniques et parfois même politiques, tel est le rêve fou de certains Africains qui ne comprennent pas que tenter de se dégager de la relation obligée, c’est se condamner à la subir…
En effet, s’étant substitué à la livre sterling qui a assuré cette fonction jusqu’à la deuxième guerre mondiale, le dollar américain est devenu corrélativement aux accords de Brettons Woods qui l’établissait comme étalon équivalent à de l’or (Gold exchange standard), de très loin la première monnaie de réserve du monde, pour n’en céder un peu que depuis l’apparition de l’Euro…
A ce jour le dollar représente encore 60% des réserves de change du monde entier, et l’Euro environ 30% de celles-ci, de sorte que ces deux monnaies occidentales représentent à elle seules près de 90% des réserves de change mondiales, ce qui est totalement ahurissant, pour n’abandonner que quelques 6% pour le Yen, et 2,8% pour la livre sterling...!
Cette situation traduit la domination financière elle aussi outrancière des occidentaux sur le reste du monde, puisqu’ils sont les principaux investisseurs partout dans ce monde, en Europe et aux Amériques bien sûr, mais également en Afrique et en Asie et particulièrement il faut le noter, dans les cinq nations du Brics y compris la Chine…
C’est ainsi que si on peut se réjouir de constater que se trouvent en Afrique, dix des vingt nations qui possèdent les taux de croissance les plus élevés au monde, il ne faut pas manquer de remarquer que dans le même temps, au bout de dix années d’une croissance exceptionnelle de ce continent, il ne participe pour autant qu’a hauteur de 4,5% seulement de la production mondiale brute, qu’à 2% du commerce mondial, et surtout, qu’à hauteur de 1% seulement des produits manufacturés…
Il faut alors bien comprendre que si ces chiffres flatteurs ont peu d’influence sur le développement effectif du continent, puisqu’ils n’impliquent pas le développement de tout un tissus industriel assurant en celui-ci la production de produits manufacturés, c’est parce qu’ils traduisent en réalité l’activité des entreprises occidentales qui exploitent les ressources brutes du continent, ou d’entreprises africaines financées par des banques occidentales, et l’activité des entreprises chinoises, 2500, implantées sur le continent pour réaliser les équipements que financent les Chinois.
Ceci signifie clairement que la forte croissance actuelle en Afrique est due à l’activité d’entreprises occidentales ou chinoises, ou aux investissements occidentaux dans l’économie africaine, et que par le fait ce sont les Occidentaux et les Chinois qui en sont les premiers bénéficiaires, d’autant que la classe moyenne africaine qui se développe malgré tout à cette occasion, est condamnée à se procurer auprès d’eux les produits manufacturés qui ne sont toujours pas produits en Afrique, et qui risquent de ne pas l’être avant longtemps.
En effet, en ne confondant pas les aides au développement que les Chinois accordent d’autant plus généreusement aux nations africaines que ces aides sont “liées” et que ce sont leurs entreprises qui réalisent les projets que ces aides financent, avec ce qui serait de réels investissements dans des entreprises, il est remarquable que les Chinois investissent peu en Afrique, et qu’ils sont de ce point de vue à la quatrième place, derrière les Français qui sont les premiers investisseurs, et comme par hasard, les Américains, et les Britanniques.
Il s’est ainsi conclu tacitement un nouveau “Berlin” entre Occidentaux et Chinois pour un partage économique cette fois, de l’Afrique, et selon lequel les investissements avec l’exploitation des ressources africaines qui leur sont liés, sont occidentaux, et les prêts publics d’état à état sont chinois, avec toute la charge des travaux que cela implique. Ceci de telle sorte que, du fait de la puissance financière des Occidentaux qui leur permet tout à la fois de créer des entreprises, ou de prendre possession de celles qui existent même s’ils ne les ont pas créées, les Africains n’auront jamais l’occasion de développer eux-mêmes les entreprises leur permettant d’exploiter par eux-mêmes leur ressources, et combien même y parviendraient-ils, que les prédateurs financiers qui disposent d’énormes moyens, ne manqueraient pas de se les approprier. D’autre part, du fait que les aides au développement que leur apportent les Chinois, sont liées, ils n’auront pas davantage l’occasion de développer les entreprises de réalisation de leurs propres équipements…
Il est manifeste ainsi que pour autant que l’Afrique devient de plus en plus productive, les Africains n’en sont guère pour autant plus riches, d’où le sentiment qu’ils se font “piller” de leurs ressources, terme excessif et inadapté dès lors qu’il s’agit d’entreprises qui exploitent ces ressources selon des concessions qui leur sont accordées par les gouvernements.
Dans ces conditions, celui qui semble avoir compris la marche à suivre pour faire face au verrouillage que constitue le système financier, c’est ce monsieur Idriss Deby Into. Car, au contraire de tous ceux qui clament qu’il faudrait sortir du système CFA en claquant la porte, parce qu’ils pensent naïvement qu’il peut se trouver hors de cette zone, un espace financier sur cette Terre, protégé par on ne sait quoi, qui ne tomberait pas tôt ou tard et d’une façon ou d’une autre, sous le contrôle des occidentaux, propose aux Africains de demeurer dans cette zone, mais de la faire leur. Ceci, au moyen d’une banque africaine pour héberger les comptes d’opérations et par une négociation avec la puissance tutélaire qui s’annonce serrée, mais qui peut aboutir en faisant apparaitre un avantage pour celle-ci, et étant entendu que l’épreuve de force dont rêvent certains serait suicidaire…
Ce qui est amusant à ce sujet, c’est de voir que les partisans de la méthode radicale qui profitent confortablement des réseaux sociaux pour faire toute leur propagande, manquent semble-t-il d’être informés du fait que le système complexe qu’ils utilisent, qu’il s’agisse des deux câbles sous-marins, l’ACE ou le WACS, du système satellitaire africain Rascom, ou de Eutelsat qui assure 50% du marché africain, ou encore du réseau téléphonique, est entièrement placé sous le contrôle d’un consortium d’entreprises sur lesquelles les états n’exercent aucune autorité. Or, au sein de ce consortium, les puissants groupes industriels et financiers de la puissance tutélaire qu’ils se voient affronter s’ils parvenaient au pouvoir, tels que les sociétés Orange, Alcatel, ou encore Thalès, s’y trouvent en position dominante. Ceci pour dire toute la fragilité d’un pouvoir qu’ils pensent solidement posséder à l’aide de leur clavier… 
Il y a ainsi beaucoup d’Africains qui, n’ayant jamais constaté que nous étions dans un monde globalisé, n’ont pas la moindre conscience de toutes les mesures de rétorsion terribles, techniques, économiques, commerciales, financières, et même alimentaires, dont disposent contre eux, ceux qu’ils envisagent imprudemment d’affronter et qui pourraient par exemple priver des nations entières de tout accès au web, et qui n’ont désormais plus besoin comme par le passé de procéder à quelque intervention directe chez eux. Mais les chefs d’état africains eux, sont placés pour le savoir, et comme leur objet n’est pas de séduire les foules par des discours enflammés du haut de tribunes pour recevoir des applaudissements, ils ne tentent pas de rouler des mécaniques, ils savent que quant on n’est pas le plus fort, il faut être le plus talentueux sur le tapis vert des négociations…