L’Afrique
est de très loin le continent le moins développé et l’explication la plus
immédiate de ce constant c’est que, compte tenu de la logique historique selon
laquelle les nations par-delà même les continents, se passent les unes après
les autres la charge de se trouver à la pointe du développement humain, si
l’Afrique le fut dans un lointain passé, elle ne l’est tout simplement plus
actuellement, et qu’elle le redeviendra peut-être un jour…
Cependant,
il existe un nombre de plus en plus élevé d’Africains, d’autant plus sensibles
aux thèses panafricaines et afrocentristes que leur procurant un lâche
soulagement, celles-ci leur permettent ne n’assumer aucune responsabilité quant
à eux-mêmes, ni en regard de leur histoire, ni en regard de leur réalité
d’aujourd’hui, et pour lesquels cette défaveur n’a qu’une seule, unique, et
simple explication, à savoir le fait que les nations africaines se font
déposséder de leur richesse par les nations occidentales et particulièrement,
par la France.
A entendre
ces gens, s’il n’était cette intervention prédatrice des nations occidentales,
les nations africaines serait immensément riches…
Riches… ?
Mais d’avoir produit quoi…?
Il faut
déjà prendre conscience que tout le continent n’assure que 4,5% seulement du
produit mondial brut, et ce chiffre est encore trompeur parce qu’il englobe les
pays de l’Afrique du nord qui ne relèvent pas de la même catégorie de
développement économique. Car, concernant l’Afrique subsaharienne, celle-ci ne
participe qu’à hauteur de 2,3% seulement du produit mondial brut. Ceci, de
sorte qu’on ne voit pas d’où pourraient bien provenir les sommes faramineuses
qui, selon certains qui parlent de milliers de milliards, seraient dérobées.
D’autre
part soyons clairs. Les ressources qui se trouvent enfouies sous terre ne
deviennent des richesses qu’une fois qu’elles en ont été extraites et rendues
favorablement disponibles, par celui qui sait le faire et qui est alors le
véritable producteur de ces richesses. Car autrement, celles-ci ne demeurent
que potentielles, c’est-à-dire dans un état qui n’a jamais enrichi personne. Il
est d’ailleurs manifeste que des hommes sont demeurés des siècles les pieds
au-dessus d’elles, sans en avoir retiré le moindre avantage…
Il est
certain qu’au contraire des Chinois qui accordent généreusement des prêts aux
états africains, d’une part, afin de placer leurs énormes réserves de change et
d’autre part, afin d’obtenir de ces états des commandes d’équipements qu’ils
font réaliser par des entreprises et des personnels chinois, mais qui
investissent peu, ce sont les occidentaux qui sont de loin les premiers
investisseurs en Afrique, bien loin devant les Africains eux-mêmes, ce qui
vallu des foudres à monsieur Zinzou pour l'avoir signalé.
Ce sont
donc eux qui exploitent principalement les ressources du continent et en tirent
un grand profit. Mais on ne saurait parler de vol, dès lors qu’il s’agit
d’exploiter une ressource selon une concession accordée par une nation qui ne
possède pas les moyens de l’exploiter elle-même, et tel est bien le problème
des nations africaines…
C’est
entendu, l’Afrique est un continent qui possède un énorme potentiel du fait de
ses ressources naturelles, mais en faire un raccourci pour dire que par cela
tout simplement, il est riche, c’est ne nullement tenir compte de la nécessité
de les exploiter et surtout, de savoir le faire. Si donc il y a bien
exploitation des ressources du continent africain par des sociétés de nations
occidentales, et même s’il est manifeste que le pourcentage accordé aux états
pour les ressources exploitées par ces sociétés, n’est pas moralement
équitable, il n’y a pas vol, parce qu’il demeure de la haute responsabilité de
ces états et d’eux seuls, soit de tout mettre en œuvre pour exploiter ces
ressources eux-mêmes pour en faire des richesses, soit de trouver de se
meilleurs partenaires…
Il faut
donc en finir avec cette légende selon laquelle les Africains se font voler par
milliards de ce qu’ils n’ont pas produit, surtout si on remarque que par-delà
l’exploitation de matières premières, produits énergétiques, métaux ou autres,
qui sont des produits à très faible valeur ajoutée et qui représentent
l’essentiel de leur activité industrielle, concernant cette fois les produits à
très haute valeur ajoutée, c’est-à-dire les produits manufacturés, cet immense
continent ne produit que 1,1% seulement de l’ensemble des produits manufacturés
dans le monde. Ceci, de sorte que ces pays doivent pratiquement tout importer
comme équipements et même comme objets ordinaires, de Chine ou d’ailleurs,
jusqu’aux allumettes…
L’autre
bobard très à la mode, c’est celui selon lequel par le moyen du franc CFA, les
Français parviendraient à capturer l’essentiel de la richesse produite par les
nations de la zone franc, et d’assurer ainsi leur train de vie. On ne comprend
pas comment une telle idiotie peut-elle être partagée par tant de gens qui
montrent à quel point ils sont totalement hors du coup, et qu’ils n’ont pas la
moindre notion des choses…
En effet,
le Pib nominal de l’ensemble des nations de la zone franc, n’atteint que 163
milliards de dollars, alors que le Pib nominal (pas en PPA) de la France
s’élève à 2847 milliards de dollars soit 17 fois plus…!
Ainsi, même
si par un subterfuge les Français parvenaient à s’emparer de la totalité de la
richesse produite par les nations de la zone franc sans leur laisser un seul
centime, on ne voit pas comment suite à ce vol, ils se retrouveraient par
miracle 17 fois plus riches qu’elles…
De toutes
les façons, tout ce baratin de gens qui, en parlant de richesse volée, évoquent
des milliers de milliards sans avoir la moindre notion de ce que représentent
ces chiffres, devrait correspondre concrètement à une production considérable
puisque qui dit richesse dit évidemment produits, selon un important volume qui
nécessite pour sa réalisation de nombreux équipements.
Car, même
pour un voleur qui s’en viendrait tout simplement s’emparer des ressources
africaines sans rien demander et sans rien donner à personne, l’exploitation de
celles-ci ou le vol d’une exploitation de celles-ci faites par les nations,
surtout s’il s’agit de matières premières, nécessite de toutes les façons des
équipements gigantesques puisqu’on n’imagine pas produire de tels volumes sans
moyens pour cela. Or, le sous équipement manifeste du continent suffit à
montrer qu’aucune richesse n’a pu y être produite à ce niveau, pour qu’un
voleur vienne ensuite s’en emparer, tout cela n’a aucun sens…
L’inconvénient
de tout ce baratin, c’est qu’il éloigne les Africains d’avoir à considérer les
véritables raisons de leur faiblesse, c’est-à-dire ce qui fait qu’ils ne sont
pas en mesure d’assurer eux-mêmes l’exploitation de leurs ressources…
Pour ce
faire, il leur faudrait bien sûr de l’argent ce qui n’est pas le moindre
problème, mais il leur faudrait surtout les personnels hautement qualifiés pour
concevoir et réaliser les équipements et installations nécessaires…
Or le
dénuement total de l’Afrique en ce domaine est désespérant et la photo en
illustration montre à gauche, une classe d’école au Congo, et à droite, une
classe d’école en Europe. La différence de condition pour les élèves saute aux
yeux, et c’est là que se situe le problème, celui essentiel de la formation des
citoyens…
En effet,
il n’y a en Afrique que 50 ingénieurs pour 1 million d’habitants…!
Rendez-vous
compte qu’il y en a 3500 au Japon, 2700 aux Etats-Unis, et 1700 dans l’Union
Européenne…
Les 206
écoles d’ingénieurs en France forment 34 000 ingénieurs par an, les
Etats-Unis en forment 137 000, les Indiens en forment 340 000, et sur
les 800 000 annoncés en Chine, on en retient 352 000 qui sont
effectivement du niveau des ingénieurs occidentaux, ce qui est malgré cela
considérable…
Nous ne
disposons pas de statistique au niveau de toute l’Afrique mais la formation
d’ingénieur sur le continent même, est à ce point dérisoire, que les Nations
Unies ont indiqué qu’il manque d’ores et déjà à l’Afrique le chiffre
impressionnant de 2,5 millions d’ingénieurs.
La question
est donc de savoir où, par qui, et quand, ces ingénieurs seront-ils formés et
il est clair dès le départ, qu’une capacité à former un si grand nombre
d’ingénieurs n’est tout simplement pas envisageable en Afrique même.
Verrons-nous des hordes d’ingénieurs indiens ou chinois venir massivement, avec
tout ce que cela comporte, en Afrique, pour assurer les nécessités de ce
continent…?
Quant au
domaine de la recherche il est tout aussi déprimant…
Dans un
classement des nations selon le budget qu’elles consacrent à la recherche, la
première nation africaine n’est que quarantième, il s’agit de l’Afrique du sud
qui consacre à la recherche 0, 93% de son Pib, à comparer aux 3,3% qu’y
consacre le Japon…
L’Union
Africaine quant à elle exhorte les nations africaines à consacrer au moins 1%
de leur Pib à la recherche, mais elle n’est pas entendue, et là, la distance
qui sépare les Africains du reste du monde ne semble pas rattrapable…
En effet,
les Etats-Unis disposent de 1 413 000 chercheurs, la Chine,
1 312 000, le Japon, 657 000, la Russie, 448 000,
l’Allemagne 328 000, la France, 240 000…
La
statistique pour l’Afrique est imprécise, mais ils seraient aux alentours de
95 000, pour tout un continent de plus de 1, 2 milliards d’habitants, soit
peu de chercheurs, mais surtout ne disposant ni des installations, ni des
budgets, pour faire favorablement de la recherche.
Il vient de
là rendez-vous compte, que l’ensemble des chercheurs africains sur le continent
ne sont les auteurs que de 1% seulement de toutes les publications
scientifiques qui sont faite dans le monde…!
En fait,
pour l’essentiel les chercheurs africains sont ceux qui, ayant été formés en
occident, ont décidé d’y demeurer afin d’exercer, au détriment du continent…
Ainsi, au
contraire des Asiatiques qui il y a quelques décennies, ont convenu qu’ils
constituaient les “générations sacrifiées” afin que l’essentiel de leur effort
participe à la formation des nouvelles génération, c’est dans cette
impréparation de “l’avenir” par les Africains qui n’ont pas fait le choix de se
sacrifier pour leur enfants, qu’il faut chercher les raison de leur actuel
dénuement qui a conduit à l’exploitation de leurs ressources par d’autres, et certainement
pas dans le piratage d’un trésor qu’ils n’ont pas encore eu les moyens ni l’occasion de constituer…
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