mercredi 23 août 2017

TROUPES COLONIALES…






Elles furent créées en 1850 avec en particulier en 1857, la création du premier régiment de “tirailleurs sénégalais”. Ceci, à l’occasion de la conquête du Sénégal qui fut engagée à partir de 1854 par le général Faidherbe, et qui nécessitait d’auxiliaires. Ce nom de “tirailleurs sénégalais” sera ensuite généralisé pour désigner indistinctement tous les Africains qui se trouveront engagés dans cette armée, quelle que soit leur origine.
Il faut remarquer tout de suite qu’elles sont issues des “troupes de marine” crées par Richelieu en 1622, pour combattre à bord des navires et pour protéger les ports et les fortins situés en bord de mer, et plus tard, les comptoirs, et c’est la raison pour laquelle elles eurent comme emblème une ancre de marine.
Ce sont les guerres de la révolution et de l’empire qui feront que ces troupes de marine seront utilisées de plus en plus comme de l’infanterie, d’où le rôle qu’elles vont finalement jouer dans la conquête coloniale en devenant ainsi par l’enrôlement d’africains, les troupes coloniales, lesquelles cesseront alors de relever de la marine, et dont il faut remarquer que si les officiers et sous officiers étaient des Français, la troupe proprement dite était africaine…
Ainsi, la conquête de l’Afrique pour le compte de la France sera-t-elle principalement faite, avec des soldats africains…
Ce qu’il faut bien noter à cette occasion, c’est qu’il n’y a absolument pas eu de troupes françaises en Afrique avant la conquête de l’Algérie en 1830, contrairement à ce que voudraient croire certains en prétendant qu’elles auraient joué un rôle dans la déportation esclavagiste, en utilisant des armes à feu…
Les navires négriers étaient des navires marchands qui n’emportaient pas de troupes, qui n’auraient d’ailleurs pas eu de place ni d’aménagements pour pouvoir les emporter. Quant aux navires de guerre, ceux-ci n’emportaient de troupes qu’afin d’une conquête territoriale, ce qui ne concernait principalement que les Amériques et un peu l’Asie, mais justement pas l’Afrique, sauf sa partie australe, avant le milieu du 19ème siècle, donc après l’abolition.
Il ne faut par perdre de vue qu’avant de se constituer un empire en Afrique, la France s’était déjà constituée à partir du 16ème siècle un gigantesque empire aux Amériques qui s’étendait du Canada jusqu’aux Antilles et à la Guyane, en passant par la Louisiane d’alors qui quant à elle, s’étendait depuis les grands lacs jusqu’au golf du Mexique, par le Mississippi.
A l’exception des Antilles et de la Guyane, ce premier empire fut totalement perdu à cause de la désastreuse guerre de sept ans, et des guerres napoléoniennes qui verront la perte de Saint Domingue, et la nécessité financière dès lors de vendre l’immense Louisiane de l’époque aux Américains, qui n’en espéraient même pas tant.
Ainsi, durant toute la période de la traite, la conquête territoriale ne concernait que les Amériques, de sorte que hormis la défense des comptoirs, en aucune circonstance un navire de guerre français n’a eu ni l’occasion ni de raison d’aborder les côtes de l’Afrique afin d’y déposer une troupe pour procéder à la capture d’esclaves, à la faveur d’un armement supérieur comme le prétendent certains. Il reste alors à ceux qui s’obstinent à ne pas reconnaitre qu’il y avait déjà bel et bien une pratique courante de la mise en servitude en Afrique, et la responsabilité de chefs africains dans la déportation, à expliquer comment quelques matelots et une poignée d’aventuriers ont-ils pu pourchasser, encercler, capturer, entraver, pour finalement déporter aussi facilement que cela, des millions d’hommes durant trois longs siècles, sans que jamais rien n’ait pu être mené contre eux…
Lorsque éclate la première guerre mondiale, tous les grands chefs de l’armée française, à commencer par le général en chef Joseph Joffre, sont passés par l’armée coloniale, car au contraire de leur collègues de la métropole qui n’ont eu qu’à tuer le temps des années durant du fond de leurs casernes, les troupes coloniales ont mené toutes les batailles en Afrique et en Asie, particulièrement les très difficiles conquêtes de Madagascar avec sa reine déterminée à combattre, et celle de l’Indochine, qui allaient conduire à la constitution de l’empire. Elles constituaient ainsi un passage obligé pour tous les ambitieux désireux de gagner rapidement du galon, et de s’affirmer dans l’art de la guerre…
Comme il ne s’agissait pas de conscrits, mais d’engagés, autrement dit d’une armée de métier qui de plus, était très aguerrie, il fut décidé d’en faire avec un entrainement spécial, des troupes de première ligne, la célèbre “force noire” du général Mangin, dont il était si fier…
Ainsi, même s’il y a certainement eu de la part de politiques, quelques arrières pensées quant à ceux qui devraient d’abord être sacrifiés, c’est en toute logique militaire lorsque le conflit éclate que, plutôt que d’exposer au tir meurtrier de l’ennemi de jeunes appelés devenus militaires du jour au lendemain, alors que la veille ils faisaient encore les moissons dans leurs campagnes et qui, totalement inexpérimentés, avaient toutes les chances de se faire tuer, il appartiendra aux troupes coloniales de faire face en première ligne aux assauts de l’ennemi. Ceci, au prix de pertes effroyables atteignant jusqu’à 42% dans certaines unités, alors que les militaires estiment habituellement qu’au-delà de 8% de perte, une troupe se trouve bien trop désorganisée pour pouvoir résister efficacement à une attaque…
Voici pour ce qu’il s’agit de ces vaillants dont le sacrifice ne fut pas oublié comme il se dit souvent, car plusieurs monuments et particulièrement celui de la ville de Reims qui leur du sa libération, que les Allemands détruisirent pendant la seconde guerre mondiale, mais qui aura été refait, le rappellent…
Seulement, à partir de là et comme si les choses ne se suffisaient pas de leur simple et glorieuse vérité, voici que des propagandistes afro-centristes dans leur obsession maladive à dénigrer la puissance coloniale honnie, s’emploient à répandre dans la cervelle de quelques frustrés prêts à tout croire, que ce sont principalement des Africains qui ont lutté dans les deux guerres mondiales au sein des troupes françaises, et que ce pays leur doit sa liberté…
Car sans nullement sous estimer le rôle important que ceux-ci ont joué, il demeure que furent mobilisés en 1914, 158 000 hommes de “l’Armée d’Afrique”, qui était en fait selon cette appellation qui prête à confusion, celle d’Afrique du nord, composée majoritairement de Maghrébins avec des colons d’Afrique du nord, qu’il ne faut surtout pas confondre avec “l’armée coloniale” qui elle, était composée de tirailleurs, et qui mobilisa 134 000 hommes. Ceci, face aux 3 500 000 français qui furent mobilisés.
Sur toute la durée du conflit, seront mobilisés en tout 600 000 hommes des armées d’Afrique et coloniale, sur un total 8 700 000 français mobilisés. Les pertes de l’armée coloniale se sont élevées à 30 000 hommes, soit 2%  du total des pertes françaises qui se sont élevées quant à elles à 1 400 000 hommes, et il est donc clair que l’effort de guerre fut principalement et logiquement supporté par les Français eux-mêmes…
De la même façon, furent mobilisé en 1939, 140 000 hommes de l’armée coloniale face à 5 000 000 de Français mobilisés au total, et ils furent donc loin de constituer la force principale de cette armée. Mais, une chose cependant est certaine, c’est que c’est grâce à l’armée d’Afrique forte de 200 000 hommes à laquelle se trouvait jointe 30 000 tirailleurs, qui débarqua en Provence après s’être illustrée dans la conquête de l’Italie, et qui sera relevée au fur et à mesure que la conscription reprendra dans les zones libérées, que la France pourra se reconstituer une armée de 1 300 000 hommes, lui permettant de se trouver à la table des vainqueurs au 9 mai 1945…
   

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